Le Plan d’action Inuusivut Annirnaqtut est le résultat d’un travail collaboratif entre le gouvernement du Nunavut (GN), Nunavut Tunngavik Incorporated (NTI), l’Isaksimagit Inuusirmi Katujjiqatigiit Conseil Saisis la vie et la Division V de la Gendarmerie royale du Canada (GRC).
Il vise à construire un territoire plus sain et plus résilient pour les générations à venir.
Deux modifications importantes
Selon le ministre, 451 suicides impliquant des Inuit résidant au Nunavut et sept parmi les non-inuit ont été recensés entre 2010 et les trois premiers mois de 2024. « Il n’est pas uniquement question de statistiques, mais plutôt de sauver des vies et de construire un avenir où chaque habitant du Nunavut se sentira soutenu et valorisé », a ajouté John Main. Le nouveau plan d’action Inuusivut Annirnaqtut 2024-2029 comporte deux différences principales comparativement au précédent.
La Stratégie de prévention du suicide du Nunavut (SPSN) a reconnu la nécessité de mobiliser tous les ministères du GN pour s’assurer d’un engagement total à l’égard des mesures de suivi faisant en sorte que la prévention du suicide est maintenant traitée en tant que responsabilité partagée. En octobre 2022, lors du sommet de la SPSN réunissant un groupe diversifié de membres et d’organismes communautaires de tous les âges et de toutes les régions du Nunavut à Cambridge Bay, il a été décidé que la voix des jeunes devait être au cœur de cette stratégie.
Les partenaires de cette stratégie ont pris en compte ces recommandations pour élaborer des mesures de suivi répondant directement aux préoccupations des jeunes, notamment avec la création de la mesure 15 qui prévoit revitaliser la formation afin de renforcer les compétences et les connaissances en vue du Protocole de partage d’informations inter-institutions.
La mesure 20 prévoit de son côté le renforcement et la promotion des services d’assistance téléphonique territoriaux.
Chelsea Halvorson estime que malgré les efforts mis pour la prévention du suicide sur le territoire, il est difficile de déterminer les facteurs spécifiques qui influent sur l’évolution du taux de suicide puisque celui-ci fluctue en fonction de divers facteurs.
« Bien qu’il ne soit pas possible d’établir une corrélation directe entre ces efforts et le taux de suicide, nous restons déterminés à renforcer les facteurs de protection tels que l’identité culturelle, l’équité sociale, l’adaptation au stress, le soutien familial, les traumatismes historiques et le bien-être mental. L’attention collective portée à ces éléments est notre priorité constante dans les efforts de prévention du suicide », soutient-elle.
Une collaboration essentielle
Le plan d’action Inuusivut Annirnaqtut met l’accent sur la nécessité d’éviter la duplication des programmes existants, de promouvoir la collaboration entre les agences, d’assurer la durabilité des programmes et de mettre en œuvre des actions mesurables.
Tous les ministères du gouvernement du Nunavut ont été consultés pour l’élaboration de ce document afin de déterminer les mesures de suivi, permettant ainsi d’assurer une approche globale et unifiée à l’échelle du gouvernement.
Une ébauche a aussi été présentée aux députés et les commentaires récoltés ont été intégrés sur le plan final.
Cécile Guérin, directrice générale d’Isaksimagit Inuusirmi Katujjiqatigiit Conseil Saisis la vie se réjouit aussi à l’idée d’un partenariat renforcé et d’un effort de collaboration avec des partenaires et d’autres organisations pour mener des actions en faveur de la prévention du suicide.
Même son de cloche provenant de la GRC qui affirme du même coup continuer d’intégrer l’Inuit Qaujimajatuqangit dans ses opérations quotidiennes sur l’ensemble du territoire.