le Mercredi 4 décembre 2024
le Mercredi 20 novembre 2024 8:06 Local

La voix des jeunes au cœur de la nouvelle stratégie pour la prévention du suicide

Le gouvernement du Nunavut et partenaires se sont réunis pour la signature du Plan d’action quinquennal Inuusivut Annirnaqtut.  — Crédit : Gouvernement du Nunavut
Le gouvernement du Nunavut et partenaires se sont réunis pour la signature du Plan d’action quinquennal Inuusivut Annirnaqtut.
Crédit : Gouvernement du Nunavut
Le Plan d’action quinquennal Inuusivut Annirnaqtut pour la période 2024-2029 a été présenté le 30 octobre dernier à l’Assemblée législative. Cette stratégie, qui met l’accent sur le soutien et l’autonomisation des jeunes, a été élaboré à l’issue de consultations avec les Nunavummiut et à l’aide de la collaboration de partenaires clés.
La voix des jeunes au cœur de la nouvelle stratégie pour la prévention du suicide
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Le Plan d’action Inuusivut Annirnaqtut est le résultat d’un travail collaboratif entre le gouvernement du Nunavut (GN), Nunavut Tunngavik Incorporated (NTI), l’Isaksimagit Inuusirmi Katujjiqatigiit Conseil Saisis la vie et la Division V de la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

Il vise à construire un territoire plus sain et plus résilient pour les générations à venir.

Deux modifications importantes

« Notre objectif est de créer un avenir où le suicide ne sera plus normalisé au Nunavut. Les actions décrites ici sont fondées sur des données probantes et visent à réduire nos taux de suicide pour qu’ils soient égaux ou inférieurs à la moyenne nationale. La réussite de ce plan dépend du rôle de chacun. Qu’il s’agisse des résidentes et résidents ou des services gouvernementaux, nous partageons la même responsabilité », a déclaré John Main, ministre de la Santé du Nunavut.

Selon le ministre, 451 suicides impliquant des Inuit résidant au Nunavut et sept parmi les non-inuit ont été recensés entre 2010 et les trois premiers mois de 2024. « Il n’est pas uniquement question de statistiques, mais plutôt de sauver des vies et de construire un avenir où chaque habitant du Nunavut se sentira soutenu et valorisé », a ajouté John Main. Le nouveau plan d’action Inuusivut Annirnaqtut 2024-2029 comporte deux différences principales comparativement au précédent.

La Stratégie de prévention du suicide du Nunavut (SPSN) a reconnu la nécessité de mobiliser tous les ministères du GN pour s’assurer d’un engagement total à l’égard des mesures de suivi faisant en sorte que la prévention du suicide est maintenant traitée en tant que responsabilité partagée. En octobre 2022, lors du sommet de la SPSN réunissant un groupe diversifié de membres et d’organismes communautaires de tous les âges et de toutes les régions du Nunavut à Cambridge Bay, il a été décidé que la voix des jeunes devait être au cœur de cette stratégie.

« Un groupe de jeunes s’est réuni pendant deux jours avant le sommet principal, discutant de questions qu’ils jugeaient cruciales. Ils ont présenté leurs principales recommandations, notamment le manque de logements, le manque d’activités récréatives, les lacunes en matière d’éducation, le soutien limité en matière de soins de santé et de santé mentale, les coûts élevés des biens et services, l’intimidation et le manque de soutien pour préserver l’identité culturelle »

— Chelsea Halvorson, directrice intérimaire des communications au ministère de la Santé du Nunavut.

Les partenaires de cette stratégie ont pris en compte ces recommandations pour élaborer des mesures de suivi répondant directement aux préoccupations des jeunes, notamment avec la création de la mesure 15 qui prévoit revitaliser la formation afin de renforcer les compétences et les connaissances en vue du Protocole de partage d’informations inter-institutions.

La mesure 20 prévoit de son côté le renforcement et la promotion des services d’assistance téléphonique territoriaux.

Chelsea Halvorson estime que malgré les efforts mis pour la prévention du suicide sur le territoire, il est difficile de déterminer les facteurs spécifiques qui influent sur l’évolution du taux de suicide puisque celui-ci fluctue en fonction de divers facteurs.

« Bien qu’il ne soit pas possible d’établir une corrélation directe entre ces efforts et le taux de suicide, nous restons déterminés à renforcer les facteurs de protection tels que l’identité culturelle, l’équité sociale, l’adaptation au stress, le soutien familial, les traumatismes historiques et le bien-être mental. L’attention collective portée à ces éléments est notre priorité constante dans les efforts de prévention du suicide », soutient-elle.

Une collaboration essentielle

Le plan d’action Inuusivut Annirnaqtut met l’accent sur la nécessité d’éviter la duplication des programmes existants, de promouvoir la collaboration entre les agences, d’assurer la durabilité des programmes et de mettre en œuvre des actions mesurables.

Tous les ministères du gouvernement du Nunavut ont été consultés pour l’élaboration de ce document afin de déterminer les mesures de suivi, permettant ainsi d’assurer une approche globale et unifiée à l’échelle du gouvernement.

Une ébauche a aussi été présentée aux députés et les commentaires récoltés ont été intégrés sur le plan final.

« Nous avons travaillé fort pour que toutes les voix des jeunes, des personnes âgées, des Nunavoises et des Nunavois soient exprimées dans ce plan. En travaillant ensemble, nous pouvons nous attaquer aux causes profondes du suicide et favoriser le bien-être au Nunavut. » 

— Aluki Kotierk, présidente de Nunavut Tunngavik Incorporated

Cécile Guérin, directrice générale d’Isaksimagit Inuusirmi Katujjiqatigiit Conseil Saisis la vie se réjouit aussi à l’idée d’un partenariat renforcé et d’un effort de collaboration avec des partenaires et d’autres organisations pour mener des actions en faveur de la prévention du suicide.

Même son de cloche provenant de la GRC qui affirme du même coup continuer d’intégrer l’Inuit Qaujimajatuqangit dans ses opérations quotidiennes sur l’ensemble du territoire.