La Déclaration et le Programme d’action de Beijing de 1995 constitue un programme ambitieux en faveur de l’autonomisation des femmes. « Occasions manquées » fournit une analyse des 12 domaines de préoccupations prioritaires identifiés en 1995 ainsi que des informations supplémentaires sur les domaines politiques clés qui sont essentiels à la réalisation des droits des femmes et de l’égalité des genres aujourd’hui.
Alors que se profile la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes le 6 décembre, ce document met en lumière les progrès, les défis et les réalités uniques auxquelles sont confrontées les femmes et les personnes de diverses identités de genre partout au Canada, en particulier celles qui sont confrontées à des formes croisées de discrimination.
Pas de véritable changement
Depuis 1995, les organisations de promotion des droits des femmes et de l’égalité examinent tous les cinq ans les progrès réalisés par le Canada pour atteindre les objectifs fixés dans le Programme de Beijing. Ce rapport contient une série de recommandations, élaborées en consultation avec les auteurs des chapitres et les membres du réseau Beijing +30, en vue d’accélérer la mise en œuvre de la plate-forme de Beijing.
Le premier chapitre porte spécifiquement sur les femmes, les jeunes filles et les personnes bispirituelles autochtones, y compris les femmes des Premières Nations, métisses et inuit.
Il présente les contributions des organisations Pauktuutit Inuit Women of Canada, Les Femmes Michif Otipemisiwak, l’Ontario Native Women’s Association et l’Alliance canadienne féministe pour l’action internationale (AFAI).
Pauktuutit Inuit Women of Canada a estimé qu’il était important d’y apporter sa collaboration afin de pouvoir parler directement au nom des femmes inuit et que leur contribution ne soit pas réécrite ou interprétée par le gouvernement.
Pauktuutit Inuit Women of Canada estime que la réalité des femmes inuit est très différente de celle des femmes en général.
Parmi les données, on révèle que les femmes autochtones sont trois fois plus susceptibles que les femmes non autochtones de signaler avoir été victimes d’un crime violent. De plus, près des deux tiers ont subi une agression physique ou sexuelle au cours de leur vie.
Le Rapport indique qu’en 2021, le gouvernement du Canada a publié un Plan d’action national en réponse aux conclusions de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (FFADA). Puis en 2022, il a publié un Plan d’action national quinquennal pour mettre fin à la violence fondée sur le genre, qui comprend un pilier spécifique aux Autochtones.
Selon les conclusions, peu de progrès mesurables ont été réalisés dans l’un ou l’autre de ces domaines; une affirmation à laquelle Pauktuutit Inuit Women of Canada adhère.
Elle soutient que les seules améliorations ont été dirigées, portées et même financées par les communautés, les organisations, les défenseurs et les dirigeants inuit.
Pauktuutit Inuit Women of Canada souhaite maintenant que les femmes impliquées dans les mouvements féministes aient une compréhension plus profonde des expériences et des réalités des femmes, des filles et des Inuit.
« Nous aimerions voir plus de solidarité pour les Inuit à travers les mouvements sociaux et accroître les connaissances des gens sur les défis auxquels les Inuit sont confrontés en matière de logement, de manque d’accès aux services et aux infrastructures, d’insécurité alimentaire et de violence, y compris l’inconduite policière », affirme Sneha Nampally.
Un plan axé sur la défense des droits
Le nouveau plan stratégique 2025-2029 de l’organisation nationale qui représente les femmes inuit au Canada a été lancé en octobre dernier et définit six domaines de travail clés.
Il décrit le cheminement vers la création d’une voix forte pour la défense des droits qui reconnait clairement les besoins uniques des femmes et des Inuit de diverses identités de genre.
« Avec des priorités claires ancrées dans les principes de l’Inuit Qaujimajatuqangit (IQ), cela reflète notre profond engagement à répondre aux besoins changeants de nos communautés », soulève par voie de communiqué Nancy Etok, présidente du conseil d’administration de Pauktuutit Inuit Women of Canada.