Proposé par Éric Delarue, l’idée de départ du film documentaire Qamutik d’Eurêka ! Productions était de monter à bord d’un bateau de marchandises depuis Montréal et vivre la vie des marins qui assurent le ravitaillement dans le Grand Nord.
Le transport maritime demeurant l’idée de base, le concept a évolué pour que la façon dont les habitants nordiques se ravitaillent, les changements climatiques et les relations entre autochtones et allochtones soient mis de l’avant.
Le choix du nom « Qamutik » se veut une allégorie pour désigner un navire-cargo qui achemine les biens essentiels dans le Nord.
Une grande place à la culture inuit
Éric Delarue, idéateur du projet et Bruno Boulianne, réalisateur sont les deux personnes qui constitue l’équipe de tournage; cette dernière ayant dû être réduite au minimum en raison de la disponibilité des cabines sur le bateau.
Au début du mois d’août dernier, le duo a quitté Montréal pour atteindre la communauté de Kuujjuaq.
Là-bas, ils ont pu capturer des images du débarquement des marchandises, rencontrer des gens qui attendaient leurs précieux biens et parler entre autres, à des dirigeants de la Coopérative, pour qui ces ravitaillements sont essentiels.
« C’est beaucoup axé sur les enjeux du transport puis comment ont réussi à acheminer tout ça dans les régions dans le Nord. On veut voir aussi tout ce qui se passe à Kuujjuaq, à Iqaluit; comment les gens se débrouillent avec tout ça », résume Marie Albert, coordonnatrice administrative de production pour Eurêka ! Productions.
Le mois précédent, le même exercice s’était déroulé à Salluit.
« À travers ça aussi, ils ont documenté certains éléments qu’on va voir dans le film qui sont reliés plus à la culture inuit », explique Jean Roy, scénariste et coproducteur du film.
Ces rencontres ont entre autres permis de constater que les Inuit ont le désir de redécouvrir leurs traditions et que le transport de certaines marchandises par bateaux tel que le bois les aide à y parvenir.
Le 20 octobre prochain, l’équipe viendra à la rencontre des Iqalummiut.
Iqaluit étant la plus grosse ville du Nord, l’équipe de production voulait démontrer l’effervescence présente et le rythme auquel la communauté se développe.
Il était aussi pertinent de mettre en lumière le Nunavut d’autant plus que Jean Roy a particulièrement été interpellé par le fait que la population d’Iqaluit compte 14 % de francophones.
L’importance d’établir de bons contacts
Les riches échanges avec les résidents des communautés demeurent essentiels pour le tournage d’un film documentaire. Il n’est toutefois pas toujours facile d’avoir des rendez-vous avec les gens dans le Nord.
« C’est sur place qu’il faut établir des contacts », souligne Jean Roy.
À Kuujjuaq et à Salluit, l’équipe a pu compter sur la précieuse collaboration d’une personne locale qui a grandement facilité la communication avec des résidents concernés par le sujet.
Sans cette aide, il aurait été plus difficile de trouver des volontaires prêts à parler devant la caméra.
À Iqaluit, le grand défi est de trouver cette personne qui saura aussi établir des contacts et s’assurer de faire le lien avec des locaux qui pourront parler entre autres, des opérations du quai en eau profonde et des enjeux culturels de la ville.
L’équipe espère aussi avoir l’opportunité de s’entretenir avec un pêcheur ou un chasseur.
La postproduction du film documentaire d’une durée de 52 minutes se fera très rapidement si bien que Qamutik pourrait être diffusé sur Radio-Canada à heure de grande écoute dès le début de 2025.