le Lundi 30 juin 2025
le Mardi 24 juin 2025 15:39 Local

Nouvelle convention collective pour les enseignants du Nunavut

La nouvelle convention collective comprend notamment une majoration salariale de 9 % dès le 1er juillet 2025. — Crédit : Page Facebook P.J. Akeeagok
La nouvelle convention collective comprend notamment une majoration salariale de 9 % dès le 1er juillet 2025.
Crédit : Page Facebook P.J. Akeeagok
Au terme d’un processus de négociation collaboratif, le gouvernement du Nunavut et l’Association des enseignants du Nunavut (AEN) ont signé le 13 juin dernier à Sanikiluaq une nouvelle convention collective. Couvrant la période du 1er juillet 2025 au 30 juin 2028, cet accord comprend notamment une majoration salariale de 9 % dès son entrée en vigueur.
Nouvelle convention collective pour les enseignants du Nunavut
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Cette nouvelle convention comporte diverses dispositions visant à renforcer le recrutement et le maintien en poste du personnel enseignant ainsi que pour favoriser l’excellence éducative sur le territoire. La majoration salariale de 9 % à compter du 1er juillet 2025 sera suivie de deux autres augmentations de 3 % à compter du 1er juillet 2026 puis du 1er juillet 2027. Les enseignants seront désormais admissibles à une prime de service continu et recevront une bonification de la prime de connaissances linguistiques en inuktut.

Une meilleure reconnaissance

« La ratification de cette convention est un grand pas et témoigne de notre engagement commun à soutenir les enseignantes et enseignants et, par conséquent, à renforcer l’éducation au Nunavut », a déclaré David Akeeagok, ministre des Ressources humaines.

Pamela Hakongak Gross, ministre de l’Éducation affirme pour sa part que cette convention reflète la sincère reconnaissance envers les enseignants qui orientent et inspirent les élèves du Nunavut chaque jour.

« En majorant leur rémunération, en leur offrant une aide linguistique améliorée et en reconnaissant leurs états de service, nous investissons dans les personnes au cœur de nos écoles. »

— Pamela Hakongak Gross, ministre de l’Éducation

Le président de l’AEN, Justin Matchett, souligne que les négociations se sont notamment concentrées autour de la rémunération et de la reconnaissance de l’employeur afin que les enseignants soient respectés et valorisés : « Nos enseignantes et enseignants sont à la base de notre système d’éducation; ils façonnent notre avenir collectif et la génération montante de dirigeantes et dirigeants, et la ratification de cet accord est une reconnaissance de notre respect mutuel pour leur rôle ».

D’autres bonifications incluses dans la nouvelle convention collective comprennent une nouvelle grille salariale progressive pour les administrateurs scolaires et des congés supplémentaires payés pour raisons discrétionnaires, congé culturel pour les Inuit et congé en cas de violence familiale.

Cette entente vise à favoriser l’excellence éducative sur le territoire.

Crédit : Page Facebook P.J. Akeeagok

De nombreux postes à pourvoir

 La présidence de l’AEN rappelle que les enseignants sont très demandés partout dans le pays. Justin Matchett souhaite que cette entente permette de retenir les enseignants en place, mais estime néanmoins que des efforts supplémentaires sont nécessaires ici sur le territoire.

« Lorsqu’il y avait plus d’enseignants que d’emplois, beaucoup d’enseignants sont venus au Nunavut par nécessité, mais sont restés parce qu’ils aimaient travailler ici. Il reste encore beaucoup à faire pour souligner les aspects positifs de la vie et du travail au Nunavut afin d’en faire un lieu de travail attrayant pour les nouveaux enseignants, et il faut en faire plus pour faire de l’enseignement un cheminement de carrière pour les diplômés talentueux du territoire. »

— Justin Matchett, président de l’AEN

Selon le président, la pénurie d’enseignants a aussi un impact sur bon nombre d’écoles et provoque l’épuisement professionnel chez plusieurs membres, qui peuvent être en première ligne face aux cas de violences.

« La violence dans les écoles est en hausse partout au Canada et le Nunavut ne fait pas exception. Il faut faire davantage pour protéger les enseignants dans les salles de classe », poursuit-il.

Un sondage mené par l’AEN en mai 2024 auprès d’environ 30 % du personnel avait démontré que 90 % des répondants avaient été témoins d’une forme de violence au cours de l’année et que 83 % en avaient été victime directement.

L’augmentation considérable du coût de la vie au cours des dernières années, les tarifs pour les vols aériens et les liaisons limités pour certaines communautés représentent, toujours selon Justin Matchett, des défis supplémentaires.