Plus petites que les microparticules – elles mesurent entre un nanomètre et 100 nanomètres – les nanoparticules peuvent être d’origine naturelle ou anthropique et se composer de n’importe quelle matière. Leurs impacts sur l’alimentation sont moins étudiés et depuis moins longtemps que ceux des microparticules, selon le chercheur du Centre national de la recherche scientifique (CNRS, France), Julien Gigault, attaché au laboratoire Takuvik, un laboratoire international conjoint de l’Université Laval et du CNRS basé à Québec.
« Très peu de laboratoires les caractérisent, on est un des seuls au Canada, explique le scientifique. C’est très, très dur à caractériser. Ça demande beaucoup d’optimisation de méthodes, et de ressources humaines pour les quantifier et les identifier. »
Nano-Gate, Nanoplarctique …
Takuvik a pour vocation de travailler sur les grands changements qui affectent les écosystèmes arctiques. M. Gigault y mène de front plusieurs projets de recherche sur les nanoparticules en Arctique. « Nano-Gate » porte sur les impacts des nanoparticules d’origine humaine (nanoplastiques, dioxyde de titane, nanosuies) dans l’Océan Arctique. « Nanoplarctique » se penche plus précisément sur le nanoplastique en Arctique. Back on Traces est associé à l’Institut nordique du Québec et utilise différentes stations du Centre d’études nordiques comme Umiujaq, au Nunavik, Pond Inlet, Cambridge Bay et Qikiqarjuaq au Nunavut. Le projet cherche notamment à identifier les impacts des nanoparticules anthropiques sur l’alimentation traditionnelle.
M. Gigault et ses collègues ont publié à l’Institut national de recherche scientifique un article démontrant que des feux d’incinération de décharge peuvent être une source importante des contaminants surpassant les apports globaux, provenant d’ailleurs.
L’Arctique est un milieu relativement fragile, souligne le chercheur « déjà soumis à des pressions anthropiques relativement importantes comme le réchauffement climatique, le trafic maritime, le géopolitique », avec, de surcroit, moins de moyens de traitement qu’au Sud.
Communication de la science
Back on traces ausculte les archives biologiques, les végétaux et les plumes d’oie jusqu’à la fin du XIXe siècle afin de vérifier si on peut retracer depuis quand les contaminants se sont accumulés en Arctique.
Le projet de recherche comporte également des communications avec les communautés à l’aide de différents supports visuels comme l’animation et de la bande dessinée.
Mélanie Lemire, Pierre Legagneux et Philippe Archambault, de l’Université de Laval, ainsi que Catherine-Alexandra Gagnon, du cabinet-conseil Erebia, font aussi partie de Back on traces.
Programme de lutte
À compter de 2025-2026, près d’un million de dollars deviendront accessibles dans le cadre du Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord pour des projets liés à la santé humaine, à la surveillance et à la recherche environnementales et communautaires, ainsi qu’à des initiatives connexes de sensibilisation du public.
Des habitants du Nord et des Autochtones membres de comités régionaux du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest, du Nunavut, du Nunavik et du Nunatsiavut sont consultés lors des soumissions.
Articles de l’Arctique : une collaboration des cinq médias francophones des trois territoires canadiens : les journaux L’Aquilon, L’Aurore boréale et Le Nunavoix, ainsi que les radios CFRT et Radio Taïga.