Estimé à 1 milliard de dollars, le projet de la route et du port de Grays Bay relierait l’ouest du Nunavut, riche en ressources, aux routes de glace menant à Yellowknife, débloquant ainsi l’accès aux minéraux critiques et au passage du Nord-Ouest.
D’abord gérée par l’Association inuit de Kitikmeot (KIA), l’organisation s’est retirée du dossier au début de 2023 en affirmant qu’elle ne représentait pas un bon leader en tant que « petite organisation à but non lucratif ».
La West Kitikmeot Resources Corp. (WKR) a négocié une entente avec KIA et Transports Canada pour reprendre le flambeau et devenir le promoteur du projet; entente qui a été signée en novembre 2023.
L’adhésion du gouvernement territorial au projet
Selon Brendan Bell, président-directeur général de West Kitikmeot Resources Corp, le projet est plus prometteur sur le plan économique et politique qu’il y a cinq ans et a de plus grandes chances de réussite en raison du nouvel intérêt national et international pour l’Arctique et ses ressources essentielles.
En septembre dernier, une étape importante a été franchie alors que le gouvernement du Nunavut (GN) et WKR ont signé un protocole d’entente consolidant un soutien continu au projet.
WKR estime que l’aménagement de Grays Bay offrira de nombreux avantages aux Nunavummiut.
Les possibilités d’emploi directes associées aux nouvelles mines, aux routes et au port ainsi que celles indirectes associées à la croissance des industries de services au sein des collectivités de Kitikmeot dans des domaines tels que le transport aérien et maritime et l’environnement en font partie.
Les possibilités de déplacement et de récoltes traditionnelles associées à un nouveau port pour petits bateaux, un dépôt de carburant et un campement à Grays Bay, stratégiquement située à mi-chemin entre Kugluktuk et Cambridge Bay, sont aussi évoquées par l’organisation comme étant des éléments qui seront profitables à la population.
Toujours selon WKR, la concrétisation de ce projet permettrait également de s’attaquer aux problèmes de sécurité alimentaire et de coût de la vie dans les collectivités en augmentant les revenus et en réduisant les coûts de transport.
Minimiser les impacts environnementaux
Bien que le gouvernement fédéral ait ordonné une évaluation environnementale complète du projet en 2018, cette demande demeurait jusqu’à tout récemment non complétée.
En juin 2024, WKR a réintégré le processus d’évaluation et vise à présent à déposer un projet de déclaration d’impact environnemental d’ici la fin de 2025 et à terminer l’évaluation environnementale d’ici 2027.
La Banque de l’infrastructure du Canada offre un financement jusqu’à 3 millions de dollars pour faire avancer les travaux préalables à la construction, ce qui comprend la réalisation de cette évaluation. Le processus d’évaluation environnementale est aussi financé par une subvention de Transports Canada et des fonds privés.
Une fois cette étape terminée, WKR cherchera à obtenir du financement pour les travaux de construction auprès des mêmes sources, ainsi qu’auprès d’autres bailleurs de fonds publics et privés. L’objectif est de commencer les travaux majeurs à l’été 2030 pour une exploitation complète en 2035. WKR a tenu des réunions dans toutes les communautés de Kitikmeot au printemps et visite à nouveau chaque collectivité cet automne.
Le personnel va ainsi à la rencontre de Nunavummiut, des gouvernements communautaires, des associations de chasseurs et de trappeurs, des groupes de jeunes et d’autres, pour expliquer le projet et recueillir des commentaires.
« Nous avons généralement reçu des commentaires positifs sur les avantages pour les Nunavummiut, bien qu’il y ait bien sûr un large éventail d’opinions », conclut Gavin Law.