En 2021, en se basant sur la Charte canadienne des droits et libertés qui garantit les droits fondamentaux des Canadiens et interdit la discrimination fondée sur la race et l’origine ethnique, NTI a entamé une poursuite contre le gouvernement territorial pour avoir failli à sa tâche d’offrir une éducation en langue inuit aux jeunes Nunavummiut.
Après avoir tenté d’obtenir le rejet de cette poursuite à la Cour du Nunavut, puis à la Cour d’appel du territoire, le GN fait maintenant appel auprès de la plus haute juridiction du Canada.
La prochaine étape dans ce dossier consiste pour la Cour suprême à rendre une décision sur l’audition de l’appel. Si la réponse est affirmative, les parties prépareront des plaidoiries écrites et orales pour la Cour.
Plus de ressources nécessaires ?
Conformément aux instructions de l’Assemblée législative du Nunavut, le ministère de l’Éducation affirme élaborer le programme d’études et les ressources nécessaires pour dispenser un enseignement en inuktitut de la maternelle à la douzième année d’ici 2039.
De leur côté, NTI s’inquiète du fait que les Inuit perdent leur langue à un rythme alarmant.
En n’ayant toujours pas accès à l’éducation en inuktut, l’organisation estime que cela contribue à l’érosion de la langue. L’organisation ajoute que les Inuit subissent de graves conséquences de cette discrimination et de la perte de la langue, car elles créent des obstacles à la transmission de la culture et à l’égalité des chances en matière d’éducation et d’emploi.
Le ministère dit avoir élaboré une approche progressive pour la mise en œuvre de la langue d’enseignement dans les écoles. Cette approche comprend l’élaboration des programmes d’études et de leurs outils d’évaluation, du matériel pédagogique et des ressources d’apprentissage, ainsi que la formation des éducateurs.
« Pour s’assurer que les élèves reçoivent une éducation en inuktut intégrée à l’Inuit Qaujimajatunqangit, un programme d’études conçu au Nunavut est en cours d’élaboration. De plus, un plan d’action quinquennal a été élaboré. Il décrit les étapes qui seront mises en œuvre, dont le déploiement d’une stratégie de formation des éducateurs », explique Matthew Illaszewicz, directeur de la Division de l’engagement des parties prenantes au ministère de l’Éducation.
Pour l’heure, 277 enseignants de langue inuit exercent sur le territoire et au moins 533 conseillers scolaires Inuksiutilirijiit enseignent des programmes élaborés localement, tels que des initiatives axées sur la terre et la fabrication d’outils traditionnels.
Quinze ans d’attente ?
Pamela Hakongak Gross, ministre de l’Éducation soutient que le GN partage les mêmes objectifs que NTI.
« Il est possible d’accomplir beaucoup plus en travaillant ensemble pour mettre en place un enseignement en inuktut. Le GN s’engage à développer le plus rapidement possible le programme d’études et les ressources nécessaires au système éducatif que les Nunavummiut souhaitent mettre en place dans toutes les écoles », a-t-elle affirmé.
La date limite de mise en œuvre pour le nouveau programme d’études est fixée à 2039, dans le respect de l’échéancier prévu par la loi.
« Nous travaillons aussi vite que possible à l’élaboration du programme d’études, au fur et à mesure qu’il sera terminé, il sera mis en œuvre. Nous n’attendrons pas jusqu’en 2039 si nous sommes en mesure de mettre en œuvre plus tôt », précise Matthew Illaszewicz.
Entretemps, le travail de collaboration entre le ministère de l’Éducation et NTI se poursuit dans le cadre d’un certain nombre de projets et d’initiatives.