En nommant une première Inuk à la barre de son organisation, le conseil d’administration de la NFDC répond à son engagement d’offrir davantage de possibilités professionnelles et de leadership aux Inuit.
Durant son mandat, Lena Ellsworth souhaite se concentrer sur la culture de la narration, l’amélioration des capacités créatives, la saisie des opportunités de croissance et l’adoption de nouvelles technologies, tout en continuant de prospérer et de captiver les publics du monde entier.
Des atouts qui feront une différence
«Ma compréhension de la culture, de la langue et des défis uniques des Nunavummiut améliorera la perspective des divers défis dans le Nord et aidera à orienter le travail de Nunavut Film de manière plus significative en résonance avec les expériences inuit, en favorisant davantage de talents inuit et en veillant à ce que les histoires inuit soient représentées et promues de manière authentique dans l’industrie cinématographique», déclare Lena Ellsworth, directrice générale de la Société de développement de l’industrie cinématographique du Nunavut.
Au-delà de son travail de représentation, la nouvelle directrice générale souhaite s’assurer que les Inuit sont soutenus et qu’ils participent à la prise de décisions sur l’avenir de la réalisation de films sur le territoire, créant ainsi des possibilités qui s’harmonisent avec les valeurs et les réalités culturelles des communautés.
Lena Ellsworth entame un programme de mentorat de deux ans financé par la Makigiaqta Inuit Training Corporation et l’Indigenous Screen Office.
Elle pourra ainsi tirer profit du bagage du directeur général sortant, Huw Eirug.
«Les connaissances et l’expérience de Huw dans les domaines de la production, de la diffusion, du réseautage industriel, des aspects techniques et du marketing soutiendront sans aucun doute grandement ma croissance et mon développement professionnels», déclare-t-elle.
Passionnée par la préservation de la langue et de la culture inuit, Lena Ellsworth a elle-même travaillé dans le passé sur deux projets de films : Ullumi et Qallunaat ! Why White People are Funny.
Ces participations lui ont permis d’acquérir une expérience pratique de la réalisation de films et lui ont fourni un aperçu des défis auxquels sont confrontés les Inuit pour que leurs histoires soient entendues et représentées avec exactitude.
Dans un contexte où l’industrie cinématographique du territoire prend de l’expansion, les cinéastes inuit ont besoin de plus de soutien et d’opportunités.
Une industrie en constante croissance
Au cours des trois dernières années, la NFDC a constaté qu’un financement de 1 $ de leur part génère près de 6 $ en dépenses de production sur le territoire ainsi que plus de 8 $ en dépenses de production à travers le Canada.
Durant les trois dernières années, plus de 1400 Inuit et résidents du Nunavut ont travaillé sur des productions financées par l’organisation, ce qui correspond à une augmentation du nombre d’embauches pour travailler sur des productions qui se déroulent sur le territoire.
L’année 2023-2024 aura vu dix projets recevoir un financement pour être adaptés en version inuinnaqtun, une première.
«Avec le déclin du nombre de locuteurs de l’inuinnaqtun, nous sommes ravis d’appuyer des projets qui tentent de préserver et de revitaliser l’inuktut pour la jeune génération», indique Lena Ellsworth.
En plus du tournage récent de North of North, la plus grande production télévisuelle jamais réalisée au Nunavut, Twice Colonized coproduit par Red Marrow et Tauktuktavuk : What We See de Lucy Tulugarjuk et Carol Kunnuk ont reçu des distinctions.
Toutes ces réalisations viennent non seulement témoigner de l’intérêt pour les histoires et les cinéastes inuit, mais aussi du fait qu’il y a une présence dynamique de talents du Nunavut qui sont reconnus pour leur travail.
«C’est une période passionnante pour nous d’être des défenseurs et des connecteurs de l’industrie cinématographique du Nunavut et nous avons hâte de croître en tant que plaque tournante de la production cinématographique dans le Nord canadien et l’Arctique circumpolaire au cours des prochaines années», conclut la nouvelle directrice générale.