Depuis l’automne 2022, la Société Uquutaq travaille sur le projet de construction majeur d’un refuge à faible barrière situé dans un nouvel immeuble de trois étages.
Un refuge à faible barrière est un établissement qui offre un lit aux sans-abris qui sont sous l’influence d’alcool ou de stupéfiants, ce que ne permettent pas d’autres types d’installations.
Un espace lumineux
Le 1er étage de l’établissement abritera le centre de réchauffement, la halte-accueil, la cuisine, la salle à manger ainsi que des bureaux.
Les 44 lits d’hébergement pour hommes et femmes se retrouveront au 2e étage alors que le 3e palier sera dédié aux 13 chambres de transition avec salle de bain. Cette section disposera également d’une cuisine et d’un salon communs.
«Dans les formes architecturales pertinentes du bâtiment, on compte la rampe intérieure qui crée une connexion entre les étages, le puits de lumière et le plafond cathédrale qui font descendre la lumière à travers le cœur du bâtiment et le vaste espace blanc où les artistes inuit seront engagés pour créer des murales», explique Laurel McCorriston, directrice générale sortante de la Société Uquutaq.
Celle qui quittera bientôt ses fonctions mentionne que beaucoup de travail de pré-développement a été nécessaire afin que ce projet devienne réalité.
Malgré ces nouveaux lits disponibles, la femme qui a dirigé la Société pendant presque six ans n’est pas convaincue que l’offre saura répondre à la demande.
«Cela reste à voir, mais avec la croissance de la ville et la difficulté à tenir compte de l’itinérance, nous nous attendons à ce que ce ne soit pas le cas», reconnait-elle.
Alors qu’auparavant la Société affirmait refuser une cinquantaine de personnes par mois en raison d’un manque de place dans ses installations, ce nombre serait maintenant de dix à quinze chaque nuit.
Lorsque cette situation se produit, les gens retournent malheureusement à la rue.
«Nous fournissons des bons de taxi si les gens ont un autre endroit où ils pensent pouvoir rester. La GRC accueille des personnes aux facultés affaiblies», souligne toutefois Laurel McCorriston.
Estimé au coût de 29 millions de dollars, le projet de construction est financé par des fonds fédéraux et territoriaux ainsi que par la Nunavut Tunngavik inc. (NTI) et la Qikiqtani Inuit Association (QIA).
Un nouveau directeur général
La première pelletée de terre pour cet important projet arrive au même moment que le changement de direction opéré au sein de la Société Uquutaq.
Laurel McCorriston, qui quittera Iqaluit à la fin de son mandat pour se rapprocher de sa famille dans le Sud, est particulièrement satisfaite de la croissance de l’organisation qui a vu passer son budget de fonctionnement annuel de 500 000 $ à 4 millions $ en cinq ans.
Arrivé au début du mois de septembre, Kevin Eaton est le successeur de Laurel McCorriston et espère poursuivre le travail accompli tout en continuant à faire croître la Société.
Pour le moment, il rencontre les différents partenaires et bailleurs de fonds de l’organisation.
La période de transition prévue pour assurer le bon fonctionnement de l’organisation est de quatre mois. Natif de la Colombie-Britannique, Kevin Eaton y faisait carrière dans le domaine du logement et de l’itinérance chez les autochtones.