Alors que l’Arctique, stratégiquement, se réchauffe, des représentants des États-Unis et de l’Australie assistent cette année à l’Opération Nanook-Nunakput.
«Je voudrais trouver des façons de rendre ça encore plus multinational», commente le commandant de la Force opérationnelle interarmées Nord (FOIN), le brigadier-général Dan Rivière.
«Ma lecture, ajoute-t-il, est que l’Opération Nanook est très importante dans le cadre de la Stratégie arctique du ministère de la Défense des États-Unis. Ce sera un de leurs lieux principaux pour augmenter leurs capacités, s’engager et s’exercer avec leurs partenaires.»
La doctrine bientôt publique
Cette stratégie a été rendue publique en juillet; la nouvelle doctrine arctique du ministère est en cours de révision et sera bientôt révélée, assure le major Matt Heffner, conseiller sénior pour les opérations arctiques, rattaché au Corps du génie de l’armée de terre des États-Unis.
La mission du militaire, qui assiste aux opérations Nanook depuis une décennie, est d’identifier les lacunes et les futures exigences de son pays dans le contexte arctique et subarctique.
La doctrine arctique de la Défense américaine n’a pas été révisée depuis 1988, alors que c’est pourtant elle qui dicte «comment nous sommes censés faire ce qu’ils veulent qu’on fasse», explique le major.
L’armée américaine doit expérimenter sur le terrain des technologies émergentes, par exemple, des traitements hydrophobes qui pourraient déglacer les drones, empêcher la buée dans les lunettes.
«Nous avons des véhicules en stock, ajoute le major Hefner, mais nous ne sommes pas surs qu’ils puissent faire 1200 kilomètres et c’est ce qu’on va tester cette année.»
Du côté de l’Australie
Ben Christie est commandant d’escadre dans les Forces aériennes royales australiennes et il est l’officier de liaison de son pays pour les Forces opérationnelle interarmées Nord.
«Stratégiquement, l’Australie a un intérêt à ce qui ce passe en Antarctique. C’est plus près de chez nous, concède le commandant. Mais l’Australie fait partie du Traité de l’Antarctique [avec 56 autres pays, NDLR], qui nous interdit de nous y entrainer. Les aptitudes à opérer dans le froid doivent donc être acquises quelque part d’autre.
Cette antenne militaire, où travaille Ben Christie, est l’équivalent australien du FOIN.
Coopération
Ben Christie souligne que l’Australie possède en outre un corps d’armée analogue aux Rangers, appelé Norforce.
«Ce sont principalement des réservistes, avec un large contingent autochtone. […] Ils ont un large mandat à travers le nord de l’Australie, patrouiller et observer […], c’est très similaire aux Rangers, et nous pensons que ça pourrait être l’occasion d’augmenter la coopération et la formation. Ils pourraient venir en Australie apprendre dans un environnement aussi sévère, mais chaud, et des Australiens pourraient venir ici apprendre des Forces armées canadiennes et être exposés au froid.»
Le commandant d’escadre profite de l’Opération Nanook-Nunakput pour évaluer ces possibilités d’échange.