« Le film devrait être tourné au Yukon, à Dawson », estime l’autrice, Emmanuelle Pierrot. « Je ne peux pas imaginer ce film-là tourné ailleurs. Le Pit, ça ne se reconstruit pas de toutes pièces dans un studio. Ce serait poche. Je sais que la productrice, Julie Groleau, a très envie d’aller tourner à Dawson. »
Cependant, le tournage n’est pas pour tout de suite, selon l’autrice. « Il faut commencer par faire une demande de financement, ensuite écrire le scénario et ensuite faire une autre demande de financement en production. Donc la réponse, c’est : dans longtemps. Il y a encore de la place pour tout le monde qui veut s’impliquer. »
La question du conflit, au cœur de la narration
« Le roman met en lumière des violences systémiques et des dynamiques de rejet social que pas mal de personnes ont vécu ou ont vu à Dawson et ailleurs dans le monde », explique Emmanuelle Pierrot.
« Les deux protagonistes font partie d’un groupe de marginaux qui croient avoir réussi à déconstruire les rapports de pouvoir toxique, les violences systémiques, le conformisme, l’hypocrisie, les diktats sociaux », affirme la jeune autrice.
« Sacha et son meilleur ami vont se perdre de vue. Pis, dans une place où la communauté c’est important en simonak, où la communauté c’est toute, pour le meilleur et pour le pire, Sacha va en arracher. De plus en plus de personnes vont lui tourner le dos pour des raisons qui seront jamais dites explicitement parce que les vraies raisons, elles sont taboues. C’est ça que le livre raconte. Il raconte une histoire qui s’est répétée un nombre incalculable de fois et qui va continuer de se répéter. Je ne sais pas comment Myriam [Verreault, réalisatrice du film] va s’y prendre, mais j’ai vraiment hâte de le découvrir et je lui fais cent pour cent confiance », confirme Emmanuelle Pierrot.
Des réactions contrastées à Dawson
« Il y a eu plusieurs Dawsonites qui m’ont écrit pour me dire qu’elles avaient vécu quelque chose de similaire et pour me remercier d’avoir écrit ce livre-là. Je suis contente que le roman valide certaines personnes dans ce qu’elles vivent de difficile et donne envie à d’autres de faire mieux. Bref, à date, les réactions sont super positives et le projet est emballant », rapporte l’autrice.
Les droits d’adaptation ont été concédés à la production Couronne Nord et la réalisation du film a été confiée à Myriam Verreault.
Le scénario n’est pas encore écrit. Myriam Verreault doit aussi obtenir les financements avant de démarrer le projet. Elle estime commencer le tournage du film dans deux ans.
Rosalie Lavoie habite à Dawson. Elle a rencontré Emmanuelle lors de son premier été et celle-ci a inspiré le personnage de Salie dans le livre. « Je dirais que dans les petites villes, c’est vraiment facile de changer la vérité, de transformer l’image des personnes. C’est pas toujours un environnement healthy. J’espère que le film va faire full d’impact comme le livre », dit-elle.
Cud Eastbound habite également à Dawson. Ce dernier a aidé avec la photographie de la couverture du livre. « Je pense que le fait que le livre ait un tel impact est incroyable. C’est pas tous les jours qu’une auteure qui publie son premier roman ait directement droit à une adaptation au cinéma! », s’exclame-t-il.