le Vendredi 20 septembre 2024
le Mercredi 22 mai 2024 13:05 | mis à jour le 22 mai 2024 16:40 Francophonie

Le tapis roulant, métaphore du temps qui passe

  Crédit : Vincent Desrosiers
Crédit : Vincent Desrosiers
Les adultes et plus particulièrement les adolescents d’Iqaluit ont pu se plonger au début du mois dans l’univers unique que propose le spectacle ON/OFF. Mettant en scène cinq danseurs offrant une performance chorégraphique acrobatique sur un énorme tapis roulant, ON/OFF aborde des sujets qui sont au cœur des préoccupations des adolescents, tel que le rapport à la technologie, le dépassement de soi et l’identité.
Le tapis roulant, métaphore du temps qui passe
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Mise en scène et chorégraphiée par Jacques Poulin-Denis, cette production de la compagnie Grand Poney a été créée en allant à la rencontre d’étudiants d’écoles secondaires.

Le tapis roulant, qui suscite la fascination des spectateurs, se veut une métaphore du temps qui passe ; du passage de l’enfance à la vie adulte, de la voie que nous parcourons et de la vie qu’il faut apprendre à dompter.

Que ce soit en solo, en duo ou en groupe, le quintette de danseurs propose différents tableaux amenant son auditoire à naviguer à travers plusieurs univers et émotions.  

Le tapis roulant, qui suscite la fascination des spectateurs, se veut une métaphore du temps qui passe ; du passage de l’enfance à la vie adulte, de la voie que nous parcourons et de la vie qu’il faut apprendre à dompter.

Crédit : Vincent Desrosiers

Donner le goût à la danse

Le public d’Iqaluit a eu le privilège d’assister à l’une des 25 représentations du spectacle ON/OFF offerte cette année. En 2025, ce sont plus d’une quarantaine de dates qui sont déjà programmées.

L’engouement des diffuseurs confirme le vif succès du spectacle.

« Les jeunes embarquent, ils crient. Ça se passe vraiment dans la musique. C’est très entrainant. Ça fonctionne très très bien », indique Émilie Voyer, directrice de production chez Grand Poney.

Abordant des thématiques importantes en utilisant la musique et très peu de paroles, les artistes parviennent à exprimer leurs émotions avec leur corps.

Acteur de formation, Gabriel-Antoine Roy, l’un des cinq artistes du spectacle, s’est découvert une passion pour la danse au fil de l’aventure.

Il compare le tapis roulant au quotidien qui défile.

« Je pense que ce tapis-là, si on ne danse pas dessus, on marche, on marche, on avance avec. Mais après, c’est comment s’en défaire pour devenir libre et s’épanouir dans notre quotidien », exprime-t-il.

Au contact du public, le groupe est toujours fasciné de constater que les jeunes trouvent constamment un parallèle entre leur vie et le message véhiculé par le spectacle.

Lors de leur passage à Iqaluit, les artistes ont d’abord offert une représentation devant les jeunes de l’École des Trois-Soleils, puis une deuxième destinée à toute la communauté.

Des ateliers ont aussi été offerts aux étudiants.

« Il y a des jeunes dans les ateliers qui ne s’attendaient pas nécessairement à aimer la danse mais qui se sont mis à danser […] On les encourage et puis, rapidement, ça leur donne le goût de continuer », explique Gabriel-Antoine Roy.

Les artistes ont été surpris de constater qu’il y avait beaucoup d’immigrants parmi les francophones d’Iqaluit.

Pour eux, cette mixité était très intéressante et enrichissante puisque le rapport à la danse est différent selon la culture.

Que ce soit en solo, en duo ou en groupe, le quintette de danseurs propose différents tableaux amenant son auditoire à naviguer à travers plusieurs univers et émotions. 

Crédit : Vincent Desrosiers

Les danseurs ont offert une période de questions après le spectacle, durant laquelle les jeunes ont été particulièrement curieux au sujet du tapis roulant.

Crédit : Vincent Desrosiers

Un instrument peu banal

Le tapis roulant utilisé dans le spectacle est en réalité un convoyeur, qui est beaucoup plus grand qu’un tapis roulant maison.

La courroie sur laquelle les artistes dansent mesure 4 pieds de large et 11 pieds de long.

« Ça ressemble plus à des tapis roulants qu’on utilise pour entrainer les chevaux », souligne Émilie Voyer.

Avec une salle plus petite qu’à l’habitude et le fait qu’il n’y ait pas de coulisses au Franco-Centre, les artistes ont dû faire quelques adaptations.

« On avait tellement le goût de venir à Iqaluit et de vivre cette expérience-là qu’on voulait le faire coûte que coûte », explique Gabriel-Antoine Roy.

Il a aussi fallu prévoir le temps nécessaire pour acheminer le tapis roulant et également, s’assurer qu’il puisse revenir au Québec à temps pour la prochaine représentation.

« Le risque en vaut la chandelle! Je pense que l’équipe sait la chance qu’elle a d’aller à Iqaluit dans le cadre du travail ; de faire un spectacle là-bas. En plus, avec les ateliers, ça permet un contact avec la population. C’est enrichissant! », déclare Émilie Voyer.

Chose certaine, bouger à cinq sur un tapis roulant sans s’accrocher et sans nuire aux mouvements des autres n’est pas simple.  

« Il faut s’entrainer spécifiquement pour le tapis ; donc vraiment, travailler les équilibres, puis travailler l’alerte aussi. On essaie de toujours trouver des façons de s’entrainer où on ne rentre pas dans un pilote automatique. Il faut tout le temps être bousculé, disons, dans notre entrainement », précise l’artiste.

Lors de la période de questions après le spectacle, les jeunes ont été particulièrement curieux de savoir d’où est partie l’idée d’un spectacle utilisant le tapis roulant.

Outre le fait que plusieurs spectateurs auraient souhaité essayer le tapis roulant, ce qui est malheureusement impossible question d’assurances, de nombreux questionnements concernent le fonctionnement de la machine et ce qui est improvisé ou prévu dans la chorégraphie.