En processus d’idéation depuis environ un an, le projet « La peur du noir » de Murielle Jassinthe se base sur une suite poétique et parle du vécu de l’artiste ; en abordant entre autres son vécu en tant que femme noire qui a voyagé.
Ce projet, qu’elle qualifie de « voyage identitaire à travers le temps et l’espace », est réalisé avec Guillaume Tondreau, un partenaire musicien de Québec qui travaille de son côté à la création de la musique.
Étant une artiste interdisciplinaire, Murielle Jassinthe est toujours en réflexion sur les types d’arts qui seront intégrés à « La peur du noir ». Vidéo, photographie, danse, chant ; tout est envisagé pour le moment.
De nombreuses découvertes
Ce séjour de travail de deux semaines, qui a fait en sorte que son projet prenne un élan considérable, a été possible après que Murielle Jassinthe ait posé sa candidature au Labo.
« J’ai pris des photos et vidéos de la ville parce que je voulais aller chercher un côté urbain de Toronto », explique Murielle Jassinthe.
Elle a entre autres réalisé des prises de vue sur le toit du Labo.
Ces semaines ont été très profitables pour l’artiste qui travaille sur plusieurs éléments à la fois.
« J’ai tellement découvert dans ma recherche-création des avenues intéressantes. J’ai pu jouer avec la lumière. J’ai pu jouer avec les ombres. J’ai pu jouer avec la couleur, avec les projections », soulève-t-elle.
Le fait d’aller travailler deux jours à Québec avec Guillaume Tondreau lui a aussi apporté beaucoup d’éclaircissement sur la façon qu’elle souhaite présenter ce projet en premier lieu.
Alors qu’il reste encore beaucoup de travail à réaliser pour l’aboutissement de cette création, elle croit que « La peur du noir » pourrait être sous la forme de poésie et de musique.
« Créer c’est toujours bien, mais on pense aussi à comment on va le diffuser », indique Murielle Jassinthe.
Durant sa résidence artistique, la femme a été rejointe par Oana Avasilichioaei, artiste de Montréal qui venait de son côté travailler sur la partie sonore de son projet « Chamber Sonic » en menant notamment des expérimentations à partir du son produit par des perles, des fermetures éclair ou une brosse.
Une causerie artistique a eu lieu avec les deux artistes le 2 mai au Labo.
« On a partagé plein de choses avec la population sur qu’est-ce qu’on faisait, pourquoi on le faisait. Il y avait vraiment de belles questions par rapport à notre démarche artistique, parfois aussi l’engagement social, etc. Ça faisait du bien de pouvoir partager tout ça », affirme-t-elle.
Des ressources insuffisantes au Nunavut
Le Labo se décrit comme étant « pour tous les artistes souhaitant bénéficier d’un soutien et disposer d’un lieu et d’équipements professionnels, pour tous les passionnés d’arts qui souhaitent se perfectionner et rejoindre la communauté artistique de Toronto, pour tous les curieux qui adhèrent à notre mission ».
Pour une artiste du Nunavut, avoir accès à un studio, du matériel, des ressources et de l’accompagnement comme le fait cette organisation est précieux et enrichissant.
« Surtout le fait de rencontrer d’autres artistes francophones et autres à Toronto, créer des liens, faire du réseautage, rencontrer pas seulement des artistes, mais aussi d’autres formes d’artistes avec qui je pourrais travailler éventuellement », explique la femme.
Le fait de quitter sa ville pour aller travailler ailleurs permet de placer toutes ses énergies dans la création et d’avoir un regard artistique aiguisé en tout temps.
« J’étais comme à 100 % concentrée dans la création en fait, toujours dans ma tête à penser à créer, observer, observer la ville… Sincèrement, j’ai créé sans arrêt », déclare Murielle Jassinthe.
De façon naturelle, Murielle Jassinthe aime partager ses apprentissages avec les gens autour d’elle et ce qu’elle a retiré de sa résidence artistique ne fera pas exception.
Elle travaille actuellement sur différents projets pour promouvoir et valoriser les arts au Nunavut.