le Mercredi 4 décembre 2024
le Mercredi 8 mai 2024 8:07 | mis à jour le 8 mai 2024 11:10 Francophonie

L’engagement social au cœur d’un podcast réalisé par de jeunes Iqalummiut

De gauche à droite : Meriva Manebou, Arthur Lagacé, Wensly Adrien, Inez Canil, Jayme Lee Lessard.  — Crédit : Anika Qaurniq
De gauche à droite : Meriva Manebou, Arthur Lagacé, Wensly Adrien, Inez Canil, Jayme Lee Lessard.
Crédit : Anika Qaurniq
Réalisé par et pour les jeunes, le podcast « Question d’engagement » vise à rejoindre les adolescents sur des sujets tels que l’art, la politique et la culture, tout en abordant l’engagement social. Des personnes influentes de la communauté sont mises en lumière dans la série de sept épisodes, dont la diffusion a débuté au début du mois sur les ondes de CFRT 107.3 FM.
L’engagement social au cœur d’un podcast réalisé par de jeunes Iqalummiut
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Jayme Lee Lessard, Meriva Manebou, Inez Canil, Arthur Lagacé et Wensly Adrien sont les jeunes derrière la réalisation du podcast « Question d’engagement ».

Sous le mentorat de Murielle Jassinthe, PDG de Black Lantern Inc. et Black Lantern Media Inc, le groupe a pu participer à chaque étape de la réalisation d’un balado.

Carrefour Nunavut avait d’abord approché Murielle Jassinthe avec le programme « 15-30 en actionÉ qui offre des subventions pour un projet de service communautaire ou d’entrepreneuriat social entraînant un impact direct dans les communautés.

Des invités généreux

Dès le départ, Murielle Jassinthe a pensé à Jayme Lee Lessard comme candidat idéal pour être le leader de ce projet ; lui qui avait déjà fait de la radio étant plus jeune.

Après avoir travaillé avec le jeune homme, elle ne regrette en rien son choix.

Le groupe a d’abord réalisé plusieurs rencontres pour discuter des objectifs du projet et de la structure de chaque épisode.

« On a décidé de faire quelque chose avec un impact social parce qu’on s’est dit que ça serait le fun, puisqu’on a cette plateforme, de bien l’exploiter », indique Jayme Lee Lessard.

Carrefour Nunavut a prêté ses locaux pour permettre la tenue des rencontres et a travaillé à l’affiche promotionnelle du podcast.

L’étape consistant à communiquer avec les invités potentiels afin de voir leur intérêt à participer au projet a posé quelques défis puisque certaines personnes avaient d’abord confirmé leur présence et se sont désistées.

Les enregistrements, la postproduction et la publication se sont bien déroulés.

Wensly Adrien, qui était absent lors de l’entrevue, a conçu le jingle du podcast.

« Tout le monde était super gentil et content de prendre part à notre projet », souligne Jayme Lee Lessard.

Murielle Jassinthe abonde dans le même sens et souligne la générosité des invités ainsi que la façon dont ils ont réussi à partager des conseils utiles pour tout jeune qui a envie de pratiquer le même genre d’activités.

Alors qu’au départ, le groupe visait de trois à cinq épisodes, le podcast en comprend finalement sept.

« Je pense qu’il se distingue un peu pour les gens du Nunavut, d’Iqaluit, parce que c’est un podcast local », estime Arthur Lagacé.

Le chanteur Bebi Philip, Janet P. Brewster, représentante à L’Assemblée législative, Stephanie Bernard, présidente de la Nunavut Black History Society font partie des invités.

Les élections ont été abordées avec Jean-Claude Nguyen et Cindy Lin s’est jointe à la conversation pour un second podcast portant sur le droit.

Avec Raymonde Lonla, le groupe a voulu en connaitre davantage sur le thème de l’implication sociale dans la jeunesse.

Enfin, en hors-série, Marc-Antoine Joly et Nicholas Monette, animateurs du podcast « De quoi tu parles de? », ont été questionnés au sujet de leurs carrières respectives.

Les épisodes, qui seront aussi disponibles sur le site Web de la radio à la suite de leur diffusion, ne s’adressent pas seulement aux adolescents et sont susceptibles d’intéresser toute la population.

Étant derrière l’idéation du projet, Murielle Jassinthe s’est positionnée comme mentore pour aider les jeunes à penser par eux-mêmes et trouver des solutions.

Elle qualifie son expérience de travail avec ces jeunes de « vrai charme ».

« J’ai tellement été impressionnée sincèrement par leur créativité, intelligence, professionnalisme », exprime-t-elle.

La mentore donnait des idées au groupe en les amenant sur certaines pistes lorsque cela était nécessaire.

« Je savais où on s’en allait, mais je voulais que ça soit eux qu’ils trouvent », indique-t-elle.

Elle a aussi pu répondre à des questions davantage techniques comme sur la formule à employer pour débuter une communication.

Le développement de compétences pour le futur

Meriva Manebou avait déjà participé à des projets de radio à son école.

« J’avais déjà un peu d’expérience. Toutefois, ça m’a permis de développer mes capacités, mes aptitudes, car j’étais l’autre bord du micro. Il y avait l’ordi, il y avait tout le système », relate-t-elle.

Elle ressort grandie de son expérience.

« Le projet m’a permis de sortir de ma coquille un peu, car je devais interviewer des personnes que j’admirais comme par exemple Jean-Claude Nguyen, qui est un avocat ici au Nunavut. C’était vraiment intéressant, car généralement je suis un peu plus réservée et devoir poser des questions, c’est un peu inconfortable pour moi », déclare-t-elle.

Elle estime aussi que de travailler sur un tel projet permet de développer des amitiés, pas seulement avec le groupe, mais aussi avec les personnes interviewées.

La création de ces liens pourra possiblement être utile dans le futur.

Inez Canil, qui avait aussi une certaine expérience, a pu développer davantage ses capacités.

« J’étais plus confiante. J’étais capable de parler, de poser des questions. Ça l’a aidé que mes amis soient là avec moi », explique-t-elle.

Pour Arthur Lagacé, il s’agissait d’une belle occasion pour apprivoiser un autre média de communication.

 « On a appris à utiliser les micros, ce que j’avais pas fait avant. On n’a pas ça à la maison, nous des micros », blague-t-il.

Tous les membres du groupe s’entendent pour dire que Jayme Lee a abattu le plus gros du travail.

« Tout ça, c’était comme assez stressant, je dirais. Donc, juste apprendre à “manager” ce stress-là, ça l’a été assez utile. C’est ça que j’ai tiré en fait du projet », conclut-il.