le Vendredi 20 septembre 2024
le Mercredi 10 avril 2024 13:00 Actualités

Judo Nunavut revient d’Edmonton avec onze médailles

Onze judokas du Nunavut se sont rendus au Championnat international de judo d’Edmonton le mois dernier. — Crédit : Helfrich Sports Photography
Onze judokas du Nunavut se sont rendus au Championnat international de judo d’Edmonton le mois dernier.
Crédit : Helfrich Sports Photography
Accueillant des judokas des diverses provinces et territoires canadiens, mais également d’autres pays, le Championnat international de judo d’Edmonton s’est tenu du 8 au 10 mars 2024. Les onze judokas qui représentaient le territoire en étaient en majorité à leur première compétition.
Judo Nunavut revient d’Edmonton avec onze médailles
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Les grandes compétitions comme le Championnat international de judo d’Edmonton sont animées et occupées et fournissent aux athlètes l’occasion de combattre contre de nouvelles personnes.

Avant la compétition, les entraîneurs du Club, tous bénévoles, ainsi que les athlètes ont réalisé des entraînements supplémentaires en préparation de cet événement d’envergure.

Le Championnat a donné l’occasion de montrer aux athlètes qu’ils sont de solides compétiteurs, même sur la scène internationale et a permis aux entraîneurs de voir ce qui pouvait être travaillé avec chaque athlète dans le futur.

Tous les judokas ont apprécié leur expérience en groupe à cette compétion hors du territoire.

Crédit : Judo Nunavut

Miki-Jaq Bracken est fière d’avoir été l’une des deux judokas inuit ayant participé au Championnat, où elle a remporté une médaille d’argent.

Crédit : Helfrich Sports Photography

Une représentation inuit

Miki-Jaq Bracken est fière d’avoir été l’une des deux Inuit ayant participé à l’événement.

L’athlète, qui porte la ceinture jaune-orange, compétitionnait pour une première fois et était classée dans la catégorie U-14, moins de 47 kilogrammes.

Pratiquant le judo depuis trois ans, elle apprécie plusieurs aspects de ce sport.

« J’aime rencontrer du nouveau monde et me battre contre eux. J’aime me dépasser et pratiquer mon endurance et ma force. J’aime apprendre de nouvelles techniques et aussi la discipline que ça implique. J’aime m’investir totalement », déclare-t-elle.

En se présentant au Championnat, elle souhaitait avant tout vivre l’expérience, mais espérait tout de même rapporter une médaille à la maison.

« Mon objectif était d’apprendre et de pousser mes limites le plus possible. Nos coachs nous on dit que, souvent, on apprend plus de nos erreurs et je retiens ça aussi. Je ne referai pas les mêmes erreurs la prochaine fois », indique Miki-Jaq Bracken.

L’athlète, qui a gagné son premier combat et perdu le second, a remporté une médaille d’argent.

Elle souhaite maintenant passer à la ceinture orange d’ici la fin de la saison et un jour, obtenir la ceinture noire. Ultimement, elle rêve de représenter le Canada aux Jeux olympiques.

Se mesurer à d’autres

Âgé de 14 ans, Arthur Lagacé en était de son côté à sa deuxième participation à ce Championnat.

Celui qui pratique le judo depuis environ huit ans détient une ceinture verte et a compétitionné dans la catégorie U-16 chez les moins de 66 kilogrammes.

À Iqaluit, il a l’habitude de combattre avec Azriel Tagnigou-Petnkeu, qui présente le gabarit le plus similaire au sien.

Cela fait en sorte que les deux athlètes connaissent bien la façon dont l’autre se bat.

« Le Club est très petit ici. Ça me permet de me comparer à des gens d’ailleurs », déclare Arthur.

« Ça permet aussi de voir des choses que peut-être les coachs ne pensent pas, mais que d’autres font tout naturellement et de voir comment les autres font ailleurs », ajoute-t-il.

S’étant fixé comme objectif de faire du mieux qu’il pouvait, Arthur a malheureusement perdu ses deux combats, mais a tout de même apprécié son expérience.

Tout comme Miki-Jaq, il espère un jour porter la ceinture noire.

Il aimerait également participer aux prochains Jeux d’hiver du Canada de 2027.

Âgé de 11 ans, Henri Lagacé (gauche) a remporté une médaille d’argent lors de sa première expérience compétitive. Son coéquipier Daniel Smoock (droite) a pour sa part remporté l’or.

Crédit : Courtoisie

Une expérience de groupe unique

Sadie Pinksen, qui était présente au Championnat à titre d’entraîneuse, se dit très fière et impressionnée de la performance des athlètes du territoire.

« Notre objectif principal était de les laisser profiter de l’atmosphère et du buzz de l’événement et de les aider à utiliser ce qu’ils ont pratiqué. Nous les avons encouragés à s’appuyer les uns sur les autres et à s’encourager. Il était très important qu’ils s’amusent et se mettent à l’aise avec l’expérience de compétition pour les événements futurs », indique-t-elle.

Elle estime que la performance des Iqalummiut est d’autant plus impressionnante puisque les jeunes vivaient majoritairement leur première compétition alors que la plupart de leurs adversaires du Sud s’affrontent plusieurs fois par année.

Un dénominateur commun ressort des témoignages recueillis, soit l’appréciation de l’expérience de groupe.

C’est le cas d’Henri, qui a aimé le temps passé avec les athlètes de son Club, lui permettant d’en apprendre beaucoup sur eux, mais aussi sur lui-même, notamment quant à ses limites personnelles.

Même son de cloche pour Miki-Jaq qui voyageait pour la première fois sans sa mère et qui a aimé comment tous étaient présents les uns pour les autres et la façon que le groupe s’est soutenu lors des bons et moins bons combats.

L’expérience, qui a duré six jours en comptant les déplacements, a aussi été très intéressante pour Arthur au niveau humain. Pour sa part, il estime d’ailleurs que l’expérience en était davantage une sociale que sportive.

« J’ai aimé le voyage. Ça a été enrichissant et agréable de côtoyer toutes les personnes qui étaient là-bas », affirme-t-il.

Pour Sadie Pinksen, nul doute que les familles de ces jeunes et les Nunavummiut peuvent être fiers de la façon dont les athlètes ont représenté le territoire.