La 54e cohorte du PSP se compose de 12 stagiaires, qui sont de nouveaux diplômés du baccalauréat et de la maîtrise, et qui ont été sélectionnés dans le cadre d’un concours lancé à l’échelle nationale.
En plus de participer à des voyages, ces stagiaires rémunérés et non partisans travaillent pendant dix mois en étroite collaboration avec des députés du gouvernement et de l’opposition, étudient le Parlement et rédigent un travail de recherche sur un sujet lié au Parlement ou à la politique.
Des jeunes passionnés
Ahdithya Visweswaran d’Edmonton fait partie du groupe de stagiaires qui a passé trois jours à Iqaluit le mois dernier.
« Ayant déjà travaillé dans l’appareil gouvernemental à Patrimoine canadien où j’ai appris le côté ministériel, ce programme me permet de voir le côté législatif. Je voulais mettre en pratique mes connaissances théoriques sur le processus législatif en voyant comment les décisions qui affectent tous les Canadiens sont faites », affirme-t-il.
Pour Katie Campbell, également stagiaire, le fait d’avoir des liens régionaux étroits avec Winnipeg, sa ville natale, a façonné sa compréhension de l’identité régionale et de la manière dont les institutions gouvernementales interagissent pour influencer la vie des Canadiens.
« J’ai voulu faire ce stage pour trouver l’intersection entre l’apprentissage théorique et la politique pratique, notamment en explorant les barrières régionales au sein des institutions politiques et en saisissant les nuances des perceptions de la démocratie sur le terrain », indique la jeune femme.
Faisant également partie de la cohorte 2023-2024, Michael Nolan a toujours été intéressé par la politique canadienne et s’est concentré sur le sujet tout au long de ses études universitaires.
La possibilité de voir de ses propres yeux comment fonctionnent les institutions démocratiques a donc été sa principale motivation pour s’inscrire au programme.
« J’ai appris que, dans la sphère politique, l’obtention de résultats dépend beaucoup des relations, plus que de la partisanerie. En tant que stagiaire non partisan, j’ai apprécié nouer des liens avec des personnes de tous les partis », souligne-t-il.
Le voyage d’études à Iqaluit a permis aux stagiaires d’en apprendre davantage sur le processus législatif du territoire et sur les dynamiques politiques.
Le groupe a profité de leur court séjour pour rencontrer des acteurs clés du gouvernement, de l’Assemblée et de la société civile afin de mieux comprendre le paysage politique et social du territoire.
Ils ont entre autres passé une matinée avec Christian Ouaka, directeur général de l’Association des francophones du Nunavut (AFN), durant laquelle ils ont échangé sur la francophonie au territoire, sur le rôle de l’AFN ainsi que sur les rapports qu’entretiennent les différentes communautés de langues.
Tout au long de leur expérience, les stagiaires rencontrent des décideurs politiques d’expérience, des diplomates, des journalistes, des universitaires, des politiciens et des leaders de la société civile.
Parmi leurs récentes activités, les stagiaires ont discuté avec les producteurs de poulet du Canada pour aborder des questions politiques impactant le secteur et réaliser une visite virtuelle d’une ferme.
Ils ont aussi eu l’opportunité de visiter la Cour suprême du Canada
Les stagiaires parlementaires qui font partie de la cohorte 2023-2024 sont Jared Borgersen, Katie Campbell, Paulina Chan, Camille Cournoyer, Catherine Despatie, Sahib Kaur Dhaliwal, Jean-Samuel Houle, Cythnia Huo, Michael Nolan, Arianne Joyce Padillo, Rodney Stehr, et Ahdithya Visweswaran.
Que retiennent ces jeunes du monde politique au Nunavut?
Étant le seul endroit au pays où une collectivité autochtone est majoritaire, le Nunavut se distingue du reste du pays, selon Ahdithya Visweswaran.
« Cependant, cette majorité numérique ne se traduit pas toujours par la reconnaissance de droits ou le respect de leurs savoir-être et savoir-faire. Malgré que les Inuit composent 85 % de la population nunavoise, cette population subit plusieurs obstacles systémiques qui nuisent à l’équité économique, sociale et culturelle. La revendication inuit joue un rôle majeur dans la politique nunavoise, ce qui est distinct du reste du pays », déclare-t-il.
De retour de son voyage, Katie Campbell retient que le paysage politique du Nunavut offre une atmosphère chaleureuse et accueillante. Au cours de son séjour, elle a été à même de constater que les gens étaient incroyablement gentils et ouverts, créant un environnement unique pour la politique.
Selon elle, la vaste géographie du Nunavut et ses communautés éloignées représentent des obstacles logistiques à une gouvernance et à une offre de services efficaces.
« Malgré l’immensité du territoire, les députés ont trouvé des moyens novateurs de servir efficacement leurs communautés. Ils ont réussi à surmonter les obstacles géographiques et à répondre aux besoins des Nunavummiut. Cette capacité d’adaptation et cet engagement à servir les communautés éloignées sont une source d’inspiration et démontrent le grand sens du dévouement des dirigeants politiques du Nunavut », estime Katie Campbell.
Pour Michael Nolan, le modèle de consensus est à la fois perspicace et rafraîchissant par rapport à l’intense partisanerie des autres assemblées législatives du pays.
Il est d’avis que le vaste territoire et les petites communautés semblent définitivement imposer des contraintes au rôle d’un représentant élu, plus que dans les provinces canadiennes.
« L’une des choses que j’ai le plus retenues est la différence des besoins de financement, en particulier en ce qui concerne les soins de santé », conclut le stagiaire.