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le Mercredi 27 mars 2024 13:05 | mis à jour le 10 avril 2024 12:01 Local

Après 22 ans, l’équipe de ski de fond fait son grand retour aux Jeux d’hiver de l’Arctique

  Crédit : Courtoisie
Crédit : Courtoisie
Quatre athlètes âgés de 11 à 15 ans faisaient partie de l’équipe de ski de fond de style patin pour les Jeux d’hiver de l’Arctique 2024. Le retour remarqué du Nunavut dans cette discipline a été rendu possible grâce au dévouement de leurs deux entraîneurs, qui ont travaillé à développer le sport au cours des dernières années.
Après 22 ans, l’équipe de ski de fond fait son grand retour aux Jeux d’hiver de l’Arctique
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Breton Didham, Gabriel Mossey et Callum Goddard; représentant la catégorie U14 ainsi qu’Igimaq Williamson Bathory de la catégorie U16 composaient l’équipe de ski de fond du Nunavut.

Sous les encouragements et le regard rempli de fierté de leurs entraîneurs Shannon Chartré et Benoit Havard, les athlètes d’Iqaluit ont participé à l’épreuve du départ de masse qui représentait 3,75 km et 7,5 km pour les catégories respectives U14 et U16.

Puis, les jeunes ont réalisé l’épreuve du sprint, une course très rapide qui se déroule sur une distance de 400 mètres pour les U14 et de 800 mètres pour les U16.

Mise sur pied il y a deux ans, l’équipe de ski de fond se rendait pour une première fois dans une telle compétition.

Crédit : Courtoisie

De droite à gauche : Gabriel, Callum et Breton, qui s’apprêtent à s’affronter ainsi que le Yukon lors de la vague finale de sprints. 

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Des athlètes en développement

Le ski de fond occupe une place de plus en plus importante à Iqaluit et s’est développé par le programme de ski durant les heures scolaires et en parascolaire ainsi qu’avec le programme SILA de l’École des Trois-Soleils.

Mise sur pied il y a deux ans, l’équipe de ski de fond se rendait pour une première fois dans une telle compétition.

« C’est la première fois qu’on a des jeunes qui sont prêts à courser, c’est la première fois qu’ils coursent et c’est définitivement la première fois qu’ils coursent sur un circuit international », indique Shannon Chartré.

Le circuit, qui était incroyablement bien entretenu, présentait un niveau de difficulté élevé avec de grands dénivelés, des descentes à pic et des virages rapides très serrés.

« On ne course pas seulement contre les autres skieurs, on course contre le parcours et le parcours, il est difficile », souligne l’entraîneur.

Les Nunavummiut ne se présentaient pas aux Jeux dans l’optique de remporter des médailles, mais plutôt pour vivre l’expérience.  

Les quatre jeunes athlètes s’entendent d’ailleurs pour affirmer que de compétitionner sur un circuit de la Fédération internationale de ski (FIS) de haut niveau a été marquant pour eux.

À Iqaluit, le volume d’entraînement sur des skis demeure faible pour les athlètes.

Le dernier entraînement réalisé sur le territoire avant les Jeux s’est déroulé à -35 °C avec des conditions très difficiles.

Cela contraste avec des athlètes d’autres équipes qui s’exercent tout au long de l’année et participent à des compétitions sur une base régulière.

Le retour remarqué du Nunavut dans cette discipline a été rendu possible grâce au dévouement des quatre jeunes athlètes et de leurs deux entraîneurs, qui ont travaillé à développer le sport au cours des dernières années.

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Une première depuis des années… mais certainement pas une dernière

Les quatre athlètes qui étaient motivés avant l’événement le sont encore plus à présent.

« Pour eux, ça leur a ouvert les yeux sur le monde du ski de fond, le monde compétitif, l’ambiance qu’il y a et ce qu’il faut aussi pour atteindre ce niveau-là », explique Shannon Chartré.

Questionné alors qu’il se trouvait toujours en Alaska, l’entraîneur avait déjà la tête remplie d’idées pour développer davantage le sport en compagnie de Benoit Havard.

« C’est inspirant ! Ça nous donne beaucoup d’idées et évidemment Iqaluit doit le faire à sa façon. Dès qu’on rentre, on travaille sur les pistes. Il faut des pistes, il faut des pistes d’entraînement, il faut un petit circuit de course parce qu’il faut garder le momentum. La saison, elle est là », souligne Shannon Chartré.

Pendant les Jeux, des liens ont pu être créés avec les autres entraîneurs, permettant d’améliorer les connaissances sur les techniques de fartage.

Diverses discussions ont aussi mené à semer des idées pour réaliser des échanges et participer à des événements de grande envergure.

La rencontre avec les entraîneurs de l’équipe de biathlon d’Alaska a aussi inspiré le duo d’entraineurs à vouloir développer cette discipline.

Les jeunes athlètes ont de leur côté apprécié faire la connaissance des skieurs des différentes équipes. Ils étaient très excités de courser avec d’autres fondeurs qui présentaient de grandes habiletés.

Malgré la compétition, une ambiance amicale régnait et les Iqalummiut ont reçu de nombreux encouragements et beaucoup d’aide des autres entraîneurs.

L’équipe a aussi été récompensée avec une épinglette « Fair Play Award ».  

Sitôt revenu des Jeux, le Club de ski Aniirajak était déjà en mode préparation pour l’événement sprint et loppet qui se déroulera dans la semaine du 15 avril 2024.

Un appel aux bénévoles est d’ailleurs lancé pour faire de cet événement un grand succès.

Cette compétition sera aussi marquée par la venue pour une semaine de jeunes skieurs Gatinois dans le cadre d’un échange sportif et culturel. En février dernier, cinq athlètes fondeurs Iqalummiut s’étaient rendus à Gatineau dans le cadre de ce projet avec le Club de ski Aniirajak.