Breton Didham, Amaija Healey Akearok, Gabriel Mossey, Igimaq Williamsom Bathory et Azriel Tagnigou-Petnkeu sont les cinq jeunes du Club de ski et d’aventure Aniirajak d’Iqaluit qui se sont récemment rendus à Gatineau pour participer à une semaine intensive de ski de fond.
Accompagné de Stephen Williamsom Bathory et Jason Akearok, le groupe a aussi pu se rendre au musée, assister à la période de questions au Parlement du Canada et voir une partie de hockey des Sénateurs d’Ottawa.
Un environnement différent
Suivant des cours réguliers de ski de fond depuis quatre ans, en plus de réaliser des sorties avec l’école, Azriel Tagnigou-Petnkeu souhaitait faire partie de cette aventure.
« C’est le fun de connaître de nouvelles personnes qui apprécient le même sport que tu fais et d’en savoir plus sur les façons différentes qu’elles le font », affirme-t-il.
En plus de lui permettre d’apprendre à faire du ski de fond en style « classique », l’expérience lui a fourni l’occasion d’améliorer ses compétences en « patin »; style majoritairement pratiqué à Iqaluit.
Azriel a été à même de constater que la pratique de son sport comporte certaines différences selon l’endroit où on l’exerce.
« Premièrement, ils ont un meilleur type de neige, ils ont de meilleures conditions, il n’y a pas autant de vent », souligne-t-il.
Il relève aussi que les fondeurs d’Iqaluit pratiquent davantage dans les montagnes, alors que ceux de Gatineau s’exercent sur des sentiers damés, qui sont davantage travaillés, ce qui fait en sorte que le sol est plus dur.
Au terme de la semaine, les Iqalummiut ont réalisé du bénévolat en vue d’une compétition qui se tenait durant la fin de semaine, leur permettant de vivre l’événement de façon plus intense.
« J’ai aimé la course. C’était la première fois qu’on faisait une aussi grande course », relate l’adolescent.
Plus de 300 fondeurs étaient du départ du 5 km classique et 233 participants ont pris part au 10 km de style libre.
« C’est difficile parce qu’au début, c’est une personne derrière l’autre jusqu’à un bout et c’est plus quand t’arrives en haut des collines que là, tu peux voir, il y a des personnes qui te dépassent, tu dépasses des personnes; il y a plus d’espace », explique Azriel.
François Fortin est gestionnaire au Club de ski et d’aventure Aniirajak et a travaillé à l’organisation de cet échange, qui constituait une première pour le Club d’Iqaluit.
D’abord proposé par le Club Skinouk en juin dernier, le projet a ensuite été soumis au conseil d’administration et aux entraîneurs.
L’échange n’aurait pas pu se concrétiser sans la mobilisation des parents. Beaucoup de travail, incluant de la paperasse administrative concernant la sécurité, a dû être réalisé pour le YMCA.
« Ç’a été vraiment bon pour le Club parce qu’il y a plus que deux parents qui se sont impliqués; il y a plusieurs parents qui se sont impliqués à différentes étapes », souligne François Fortin.
Puisque le bénévolat demeure un élément essentiel pour un Club en santé, l’ajout de trois nouveaux parents bénévoles dans l’organisation fait assurément le bonheur du gestionnaire du Club.
Au-delà du sport
Stephen Williamsom Bathory estime que le Club Skinouk a réalisé un travail exceptionnel en organisant une semaine complète d’activités pour les jeunes.
Selon lui, l’un des faits saillants a été la journée passée sur la Colline du Parlement, où le groupe a visité le Sénat, siégé activement à la Chambre des communes et rencontré en personne le président de la Chambre.
Cette rencontre s’est d’ailleurs déroulée à la suite d’événements retenant l’attention, comme lorsque des manifestants ont interrompu la période de questions en scandant des slogans.
« Cette journée a donné à tous les participants, pas seulement aux athlètes du Nunavut, un aperçu du fonctionnement réel du gouvernement canadien », indique l’accompagnateur.
Étant hébergés dans des familles d’accueil québécoises, les jeunes ont aussi pu s’imprégner de cette culture.
Les discussions entre Iqalummiut et Gatinois ont d’ailleurs, par moments, laissé place à l’étonnement.
« D’abord, ils étaient surpris que deux d’entre nous parlaient français; moi et mon ami Gabriel. Ils étaient surpris comment il faisait froid quand on leur disait la température », se souvient Azriel.
Il relate d’ailleurs avec humour qu’à la suite des courses, les cinq Iqalummiut étaient en sueur tandis que certains Gatinois affirmaient avoir froid.
Le groupe, qui demeure en contact, se reverra maintenant au mois d’avril et ce sera au tour des Nunavummiut de faire découvrir leur territoire.
« Surtout les sculptures. J’ai envie de leur montrer les places comme le musée. On a un musée à Iqaluit, j’ai envie de leur montrer ça. J’ai envie de leur montrer la pêche; ça, c’est une des choses que j’ai le plus envie de faire », conclut le jeune Azriel.