le Vendredi 20 septembre 2024
le Mercredi 14 février 2024 13:00 | mis à jour le 8 mars 2024 14:58 Société

Le vaccin contre la COVID-19 : efficace chez les populations autochtones ?

Afsaneh Omidimorad, candidate au doctorat, était responsable de faire les entrevues avec les participants à Cambridge Bay.  — Indigenous and Global Health Research Group
Afsaneh Omidimorad, candidate au doctorat, était responsable de faire les entrevues avec les participants à Cambridge Bay.
Indigenous and Global Health Research Group
Depuis quelques semaines, des communautés du Nunavut sont invitées à participer à des recherches portant sur la COVID-19. Lancée il y a trois ans, cette étude avait d’abord porté sur les expériences des résidents du Nunavut et des Territoires du Nord-Ouest en lien avec la COVID-19 et plus particulièrement des répercussions sur la santé mentale.
Le vaccin contre la COVID-19 : efficace chez les populations autochtones ?
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Les recherches actuellement menées portent cette fois-ci spécifiquement sur l’efficacité du vaccin chez les populations autochtones.

Le projet cible les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut et est effectué dans 25 communautés à travers ces deux territoires.

Il est dirigé par l’Indigenous and Global Health Research Group et la Dre. Sangita Sharma qui a été nommée en avril 2022 comme titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la santé des populations.

Ce titre lui a été remis en reconnaissance de son travail novateur avec les communautés autochtones du Nunavut et des Territoires du Nord-Ouest pour cerner et traiter les divers impacts de la COVID-19 sur tous les aspects de la santé.

La Société Aqqiumavvik d’Arviat collabore aussi au projet.

Une immunité suffisante ?

Le groupe de recherche a lancé des invitations aux populations autochtones de 19 ans et plus afin de répondre à une série de questions et à fournir un échantillon de sang prélevé par une piqure au doigt afin d’en connaître davantage sur leur immunité.

« Nous savons qu’avec d’autres vaccins et interventions, les réponses diffèrent souvent selon les populations autochtones. Cela pourrait avoir pour conséquence qu’une plus grande dose de vaccin ou des doses supplémentaires pourraient être nécessaires spécifiquement pour les peuples autochtones. Il est important de le savoir afin que ceux qui vivent dans des zones éloignées et mal desservies aient la meilleure protection », explique Shirley Tagalik, directrice du conseil d’administration de la Société Aqqiumavvik.

Plusieurs médicaments ont des réponses différentes avec différents groupes génétiques.

Par exemple, il existe de nombreuses données probantes selon lesquelles le vaccin contre l’hépatite B est efficace différemment auprès des diverses populations autochtones.

Ce constat démontre l’importance de faire des vérifications pour s’assurer que les vaccins fonctionnent aussi bien que souhaité dans toutes les populations.

Dans le cadre de la première série de recherches, les questions portaient sur les effets secondaires des vaccins, l’hésitation à l’égard de la vaccination, l’accès et l’expérience des soins de santé pendant la COVID-19, la confiance dans la science et les messages de santé publique ainsi que sur les répercussions au niveau de la santé mentale.

« Ce sondage pose généralement des questions sur les antécédents de vaccination du répondant et ses expériences avec la COVID. Il sonde également les idées sur la façon dont, à l’avenir, les communautés peuvent mieux faire face aux futures épidémies », précise Shirley Tagalik.

Le projet s’adresse aussi aux personnes non vaccinées.

Le degré d’immunité des personnes vaccinées et des personnes non vaccinées fait partie des résultats de recherches que l’équipe souhaite mettre en lumière.

« Il est utile de montrer l’efficacité des vaccins dans cette population », estime Shirley Tagalik.

Une équipe de recherche satisfaite

Pour l’instant, des échantillons ont été prélevés à Rankin Inlet, Iqaluit et Cambridge Bay.

Les visites à Pond Inlet, Pangnirtunq et Kugaaruk ont dû être reportées en raison des conditions météorologiques.

Jusqu’à maintenant, les Nunavummiut se sont montrés enclins à participer à la recherche.

« Il est encourageant de constater qu’au Nunavut, nous avons eu une réponse incroyable dans chaque communauté. Nous avons recueilli plus d’échantillons que prévu. Nous sommes tout à fait confiants que nous aurons de bonnes données une fois que tout l’échantillonnage aura été fait », conclut Shirley Tagalik.

En échange de leur participation d’une quinzaine de minutes, les Nunavummiut ont reçu une carte-cadeau de 75 $.

Dans le futur, l’équipe souhaite réaliser une troisième série de sondages pour compléter tous les détails supplémentaires sur les expériences en lien avec la COVID-19 dans les communautés du Nord.

IJL – Réseau.Presse – Le Nunavoix