L’exposition ᓯᑯ–ᕿᕐᓂᖅᓯᓯᒪᔪᖅ | Glaces obscures se penche sur l’impact des changements climatiques, particulièrement évidents dans les communautés du Nord.
Les œuvres de Robert Kautuk et Leslie Reid rappellent les contrastes présents dans le Nord, tels que l’obscurité et la lumière, l’immensité de la terre et les petites communautés, la beauté et l’émerveillement du paysage naturel, sans oublier la menace de ces changements sur le mode de vie des Inuit.
L’exposition qui est organisée par Rebecca Basciano, conservatrice à la Galerie d’art d’Ottawa, sera présentée à Winnipeg jusqu’au 26 mai 2024.
D’avril à septembre derniers, les œuvres composant Glaces obscures ont pu être vues au musée Nunatta Sunakkutaangit d’Iqaluit.
La présentation de deux points de vue
Par l’entremise de cette exposition, WAG-Qaumajuq souhaite mettre en lumière les complexités des changements climatiques et promouvoir le dialogue entre les visiteurs.
Dans un contexte où l’Arctique se réchauffe au moins trois fois plus vite que le reste du monde, Glaces obscures sert de documentation et d’appel à l’action pour en apprendre davantage, agir et utiliser une meilleure gestion de l’environnement.
Par leurs photographies, vidéos, peintures et œuvres en techniques mixtes, Robert Kautuk et Leslie Reid mettent en évidence le rôle important que joue la glace dans le Nord et capturent l’état actuel du paysage vulnérable à partir de perspectives uniques du Nord et du Sud.
Robert Kautuk est un artiste autodidacte qui utilise la technologie des drones pour prendre des photos aériennes et des vidéos de sa communauté.
Il travaille au Centre du patrimoine et de la recherche Ittaq et y encourage la recherche dirigée par les Inuit.
Alors que sa famille vit à Clyde River depuis des générations, il a vécu les effets des changements climatiques et présente une vision profonde et communautaire du phénomène.
De son côté, Leslie Reid est une peintre et photographe établie qui possède une formation artistique plus formelle.
Elle a mené des recherches dans l’Arctique dans le cadre du Programme d’arts des Forces canadiennes et de l’expédition Canada C3.
Dans son travail, elle examine l’impact du colonialisme et des changements climatiques sur le Nord d’un point de vue plus historique.
« Cette exposition est le fruit d’une collaboration réfléchie entre un artiste inuit et un artiste colon, réunis par leur préoccupation commune pour l’environnement et les communautés qu’ils représentent et qui ont des enjeux élevés dans cet environnement. Ce type de programmation témoigne vraiment de l’engagement de WAG-Qaumajuq à établir des ponts entre le Nord et le Sud grâce à un dialogue constructif », a déclaré par voie de communiqué Riva Symko, responsable des collections et des expositions du WAG-Qaumajuq.
À travers les œuvres présentées, les deux artistes partagent leur point de vue concernant les répercussions des changements climatiques sur le paysage arctique.
« Leur travail documente les divers changements dans la couverture de glace, le vêlage des icebergs et l’adaptation que les communautés touchées doivent entreprendre pour continuer à vivre sur et avec la terre. L’exposition vise à favoriser la conversation et l’action autour du changement climatique et présente une voie prometteuse face au réchauffement climatique », explique Katryna Barske, responsable des relations publiques au Musée des Beaux-Arts de Winnipeg-Qaumajuq.
Le Nord et le Sud unis
Alors que Rebecca Basciano travaillait déjà avec Leslie Reid, qui avait lancé un nouveau projet sur le paysage arctique et les changements climatiques, les deux femmes ont souhaité inclure un point de vue inuit au projet.
Elles ont donc contacté Robert Kautuk qui s’est montré intéressé à participer à l’exposition.
Les deux artistes ont créé une œuvre collaborative pour Glaces obscures, soit une bannière qui est à moitié de Reid, à moitié de Kautuk.
« Dans certains cas, il est difficile de dire quelles œuvres de l’exposition sont de Reid ou de Kautuk. Leur vision commune de l’exposition transparaît vraiment, ce qui est magnifique pour faire écho au sentiment que la collaboration du Nord et du Sud peut produire une histoire unifiée qui offre de l’espoir pour ce problème complexe et multidimensionnel », souligne Katryna Barske.
Selon elle, l’exposition présente une perspective intéressante du Nord et du Sud afin de collaborer à ce projet et faciliter les conversations sur la fonte des glaces dans le Nord et son paysage en pleine mutation.
IJL – Réseau.Presse – Le Nunavoix