« Zik, c’est vraiment une espèce d’odyssée de toutes les couleurs dans le monde de la musique », résume Mehdi Cayenne, l’animateur espiègle de cette série signée Moi & Dave.
Chaque épisode explore un thème entourant le quatrième art, à base de saynètes, de références historiques ou scientifiques et d’effets audiovisuels en tous genres.
Tel un Ulysse du petit écran, l’artiste franco-ontarien a pu « avoir des amis formidables, se marier avec un dinosaure, manger du popcorn à n’en plus finir, parler avec un monstre fait en compost ». Sans oublier d’accorder une entrevue à l’influenceur « WAM », ou Wolfgang Amadeus Mozart pour les intimes.
« C’est toujours une aventure extraordinaire », confie-t-il. Une œuvre « kaléidoscopique », pour reprendre ses mots.
Le coréalisateur de la série, Simon Madore, évoque de son côté un « bazar musical », où rire et pédagogie font bon ménage. « C’est important de savoir mêler l’éducation et le divertissement. »
Intéresser les jeunes à l’heure de TikTok
« On cherchait à faire une émission qui était à la fois éducative, mais on voulait que les jeunes ne s’en rendent pas compte. C’est pour ça qu’on essaie d’instaurer un peu plus de folie, un peu d’humour dans le contenu. »
Et de surcroit, la série cherche à susciter l’intérêt des jeunes en français.
« Mes deux adolescents habitent Toronto. Ils parlent en français, mais la langue anglaise a un peu ce côté-là un peu plus “cool” ou du moins le français n’est pas nécessairement la langue la plus attrayante pour ces jeunes-là parce que la majorité du contenu qu’ils vont regarder est en anglais », remarque, lucide, Simon Madore.
« Mon autre défi, c’était justement de pouvoir apporter à du contenu francophone quelque chose d’intéressant, qui allait les accrocher. »
« Il n’y a pas beaucoup de contenu francophone pour les adolescents, observe le producteur. Même en anglais, au niveau éducatif, il n’y a pas beaucoup d’options et on se retourne toujours vers les TikTok de ce monde et je ne suis pas convaincu que c’est la façon la plus enrichissante pour nos adolescents. Donc j’espère que TFO et d’autres chaines vont essayer de renforcer un peu ce créneau-là. »
« C’est important pour notre culture minoritaire de continuer à avoir des contenus en français. Ça, c’est primordial, et l’éducation est aussi un domaine tellement important quand vient le temps de s’épanouir comme culture », poursuit Simon Madore.
« On a eu la chance d’être nommé aux Gémeaux récemment. Ce n’est effectivement pas un milieu nécessairement facile dans lequel entrer pour une production hors Québec, ajoute Mehdi Cayenne. Le fait que Zik soit invité dans la même sphère, ça en dit beaucoup sur le travail qui a été mis là-dedans. »
Francophonie minoritaire
Si l’émission met à l’honneur la francophonie, elle accueille aussi des intervenants anglophones.
« C’est aussi bien de garder en tête qu’on est en situation minoritaire et puis l’anglais, il y en a partout et les accents, il y en a partout, donc on ne cherchait pas à uniformiser l’émission comme étant complètement francophone », nuance Simon Madore. Les langues autochtones sont également au générique.
La deuxième saison de Zik comprend 10 épisodes de 11 minutes, sur le site TFO.org et sur la chaine TFO tous les vendredis soir à 19 h 30.