Les collectes de fonds « Chase the Ace » sont généralement appréciées par les Nunavummiut et le Refuge pour animaux du Nunavut a donc pensé que cette initiative représenterait une façon amusante et interactive d’impliquer toute la communauté à atteindre son but d’organiser une clinique de stérilisation.
Faute d’accès à des services vétérinaires, la surpopulation animale demeure une problématique bien présente sur le territoire.
L’importance de la stérilisation
L’objectif premier de la récolte de 50 000 $ est de faire venir à Iqaluit une équipe de vétérinaires pendant une semaine afin de procéder à des stérilisations.
En juillet 2022, l’organisation avait offert une clinique de stérilisation gratuite qui avait mené à la réalisation de 103 chirurgies.
Elle a par la suite été à même de constater une diminution spectaculaire de la surpopulation animale.
« L’année dernière, les choses ont de nouveau explosé. Les gens continuent d’avoir des chiots et d’amener ici des animaux qui ne sont pas stérilisés et finissent par avoir des chiots », se désole la présidente.
La femme souhaite que la levée de fonds en cours s’étende sur plusieurs semaines afin qu’elle soit le plus lucrative possible pour le Refuge ainsi que pour les participants.
Le premier tirage de la loterie, qui s’adresse aux personnes âgées de 18 ans et plus, s’est effectué le 2 septembre dernier. Hebdomadairement, un gagnant remporte un montant qui représente 25 % des recettes accumulées durant la semaine en plus de courir la chance de tirer la carte tant convoitée.
Des ressources qui demeurent insuffisantes
Depuis un an, le Refuge des animaux du Nunavut a pignon sur rue au bâtiment 3070 à Apex.
Cet établissement qui abritait autrefois la clinique vétérinaire NunaVet a été acquis par l’organisation en décembre 2022.
Beaucoup d’efforts et plusieurs rénovations ont été nécessaires avant de procéder à la réouverture de la clinique vétérinaire et à la création de l’Hôpital vétérinaire d’Iqaluit en tant qu’entreprise.
« Tous les bénéfices de l’entreprise vont aux efforts de sauvetage des animaux. Comme toutes les entreprises, les premières années sont difficiles pour faire des bénéfices ! », soulève Janelle Kennedy.
Le plus grand défi demeure de trouver des vétérinaires qui souhaitent venir travailler dans la communauté.
« Nous visons un vétérinaire tous les mois, mais parfois nous ne trouvons personne et c’est la partie la plus difficile. Ce dont nous avons besoin, c’est de trouver un vétérinaire pour venir vivre ici et travailler à temps plein pour nous. Le besoin est si grand ! », affirme-t-elle.
Le fait d’avoir une clinique et de pouvoir procéder à des sauvetages est néanmoins un grand pas à l’avant pour l’organisation.
« Nous pouvons aider à sauver des animaux et aussi aider des personnes qui ont des animaux de compagnie, mais qui ont besoin d’aide en raison d’un faible revenu ou de circonstances de la vie », déclare Janelle Kennedy.
Le Refuge pour animaux du Nunavut invite toute personne intéressée à vendre des billets pour sa loterie « Chase the Ace » à le signifier via l’adresse courriel janelle@nunavutrescue.ca.
Il est aussi possible de faire un don à l’organisation en tout temps au donate@nunavutrescue.ca.
Proposé par Éric Delarue, l’idée de départ du film documentaire Qamutik d’Eurêka ! Productions était de monter à bord d’un bateau de marchandises depuis Montréal et vivre la vie des marins qui assurent le ravitaillement dans le Grand Nord.
Le transport maritime demeurant l’idée de base, le concept a évolué pour que la façon dont les habitants nordiques se ravitaillent, les changements climatiques et les relations entre autochtones et allochtones soient mis de l’avant.
Le choix du nom « Qamutik » se veut une allégorie pour désigner un navire-cargo qui achemine les biens essentiels dans le Nord.
Une grande place à la culture inuit
Éric Delarue, idéateur du projet et Bruno Boulianne, réalisateur sont les deux personnes qui constitue l’équipe de tournage; cette dernière ayant dû être réduite au minimum en raison de la disponibilité des cabines sur le bateau.
Au début du mois d’août dernier, le duo a quitté Montréal pour atteindre la communauté de Kuujjuaq.
Là-bas, ils ont pu capturer des images du débarquement des marchandises, rencontrer des gens qui attendaient leurs précieux biens et parler entre autres, à des dirigeants de la Coopérative, pour qui ces ravitaillements sont essentiels.
« C’est beaucoup axé sur les enjeux du transport puis comment ont réussi à acheminer tout ça dans les régions dans le Nord. On veut voir aussi tout ce qui se passe à Kuujjuaq, à Iqaluit; comment les gens se débrouillent avec tout ça », résume Marie Albert, coordonnatrice administrative de production pour Eurêka ! Productions.
Le mois précédent, le même exercice s’était déroulé à Salluit.
« À travers ça aussi, ils ont documenté certains éléments qu’on va voir dans le film qui sont reliés plus à la culture inuit », explique Jean Roy, scénariste et coproducteur du film.
Ces rencontres ont entre autres permis de constater que les Inuit ont le désir de redécouvrir leurs traditions et que le transport de certaines marchandises par bateaux tel que le bois les aide à y parvenir.
Le 20 octobre prochain, l’équipe viendra à la rencontre des Iqalummiut.
Iqaluit étant la plus grosse ville du Nord, l’équipe de production voulait démontrer l’effervescence présente et le rythme auquel la communauté se développe.
Il était aussi pertinent de mettre en lumière le Nunavut d’autant plus que Jean Roy a particulièrement été interpellé par le fait que la population d’Iqaluit compte 14 % de francophones.
L’importance d’établir de bons contacts
Les riches échanges avec les résidents des communautés demeurent essentiels pour le tournage d’un film documentaire. Il n’est toutefois pas toujours facile d’avoir des rendez-vous avec les gens dans le Nord.
« C’est sur place qu’il faut établir des contacts », souligne Jean Roy.
À Kuujjuaq et à Salluit, l’équipe a pu compter sur la précieuse collaboration d’une personne locale qui a grandement facilité la communication avec des résidents concernés par le sujet.
Sans cette aide, il aurait été plus difficile de trouver des volontaires prêts à parler devant la caméra.
À Iqaluit, le grand défi est de trouver cette personne qui saura aussi établir des contacts et s’assurer de faire le lien avec des locaux qui pourront parler entre autres, des opérations du quai en eau profonde et des enjeux culturels de la ville.
L’équipe espère aussi avoir l’opportunité de s’entretenir avec un pêcheur ou un chasseur.
La postproduction du film documentaire d’une durée de 52 minutes se fera très rapidement si bien que Qamutik pourrait être diffusé sur Radio-Canada à heure de grande écoute dès le début de 2025.
Si les formes de violence les plus visibles et celles qui ont tendance à recevoir le plus d’attention sont physiques, il existe une «quantité très inquiétante de violences verbales, également des situations d’intimidation et de harcèlement en lien avec les médias sociaux», rappelle la présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants francophones du Nouveau-Brunswick (AEFNB), Stéphanie Babineau.
La violence peut aussi s’exprimer de diverses façons dans la cour de récréation, comme par l’exclusion consciente d’un enfant ou par des commentaires ou des comportements qui dénigrent et humilient, énumère la vice-présidente, Opérations cliniques et chef des services cliniques chez Jeunesse, J’écoute, Andréanne Deschamps.
Le contexte social et scolaire
Selon le professeur au Département de psychopédagogie et d’andragogie de la Faculté des sciences de l’éducation à l’Université de Montréal, François Bowen, «pour lutter contre la violence à l’école, il faut regarder dans quel milieu l’enfant se trouve».
Il précise ne pas faire référence aux milieux riches ou défavorisés, mais plutôt au milieu scolaire.
Les défis vont plutôt surgir en fonction du style de gestion de la direction, du personnel, des pratiques éducatives et surtout des «ressources qui sont mises en place pour soutenir les enfants», détaille-t-il.
Dans le cas du harcèlement, si le milieu éducatif ne réussit pas à encadrer et résoudre le problème, le harceleur continuera ses actions. Celui-ci voit dans l’intimidation un moyen de «prendre du prestige, parce qu’il vient avec des supporteurs, des bystander».
Le professeur critique aussi la phrase parfois prononcée par les adultes dans la cour de récréation : «Ce n’est pas grave, ils se chamaillent.» En ignorant une situation peut-être plus problématique, les adultes n’élèvent pas de barrières contre les actions des harceleurs.
De plus, un conflit entre des élèves et du harcèlement sont deux problèmes distincts. Ils doivent être résolus de manière différente, puisqu’on ne parle pas ici des mêmes mécanismes psychologiques, précise François Bowen.
Le pouvoir de dénoncer
Dénoncer peut être difficile pour les jeunes enfants témoins de harcèlement, informe Andréanne Deschamps. Ils peuvent toutefois discuter avec la victime, lui dire que ce qui se passe n’est pas normal et l’aider à aller en parler à un adulte.
Ça permet de «démontrer qu’on est allié avec l’autre jeune, que ce soit un ami ou pas, de la classe ou dans l’école, qui a subi ce comportement-là. Ça peut déjà avoir un effet très positif pour la personne qui le subit».
Une autre solution est de confronter le harceleur en groupe pour lui dire que son comportement n’est pas acceptable. La vice-présidente de Jeunesse, J’écoute explique que l’effet de groupe peut parfois arrêter les agresseurs.
Les jeunes témoins peuvent aussi en parler avec des adultes, tels que leurs parents, qui pourraient à leur tour en informer la direction du cas de l’élève harcelé, ajoute Andréanne Deschamps.
Ressources adaptées
Parfois, les ressources mises en place par les écoles ne répondent pas aux besoins des enfants, indique Stéphanie Babineau.
Par exemple, depuis l’adoption du projet de loi 85 au Nouveau-Brunswick en 1986, les enfants avec des besoins particuliers sont intégrés aux mêmes écoles que les autres enfants. Toutefois, les ressources pour aider ces enfants ne sont pas disponibles dans toutes les écoles, affirme-t-elle.
Pour offrir les ressources nécessaires, il reste indispensable d’avoir du financement, déplore la présidente de l’AEFNB.
Stéphanie Babineau tient à rappeler que malgré une bonne formation de pédagogue, les enseignants ne sont pas des experts en psychologie ou des émotions. Il est préférable d’avoir un psychologue, un travailleur social ou un intervenant en toxicomanie, souligne-t-elle.
L’accès à ce genre de services dans les écoles francophones peut être long, ce qui peut permettre à la situation de s’envenimer. Le moment venu, les psychologues doivent «intervenir avec les élèves qui sont en situation de crise parce qu’on va chercher à éteindre le feu en premier», souligne Stéphanie Babineau.
François Bowen rappelle qu’un psychologue est nécessaire, mais pas suffisant. Il faut former les directions d’école, les éducateurs spécialisés et les enseignants à la prévention. Il faut effectuer un travail d’équipe, encourage-t-il.
À l’extérieur des murs de l’école, il y a des services d’aide, comme Jeunesse, J’écoute, disponible partout au Canada 24 heures sur 24, rappelle Andréanne Deschamps.
En plus du service de texto, l’organisme propose des outils pour apprendre à gérer sa colère, ses émotions, trouver des alliées. Il peut en outre offrir des ateliers en ligne pour les classes afin d’aborder divers sujets, comme le bienêtre, l’intimidation et la violence.
Besoin de l’intelligence émotionnelle
Pour prévenir la violence et le risque de harcèlement, François Bowen encourage les établissements à développer l’intelligence émotionnelle chez les jeunes.
«La gestion de la colère, la gestion des conflits, ce sont des choses qui font partie d’un apprentissage normal pour tous les jeunes, puis aussi dans notre vie adulte», appuie Andréanne Deschamps.
D’ailleurs, Stéphanie Babineau observe que les enfants «ont beaucoup de défis quand ça vient à la régulation de leurs propres émotions, quand ça vient à la gestion de situations plutôt difficiles».
L’objectif est donc d’outiller les enfants pour gérer des évènements stressants, explique François Bowen. Se faire exclure d’un groupe d’amis ou avoir de la difficulté en amitié peut être une source de stress et de mal être.
L’intelligence émotionnelle permet aussi de développer l’empathie, ce qui manque surtout chez les intimidateurs. Cela réduirait le nombre de cas de harcèlement, propose François Bowen.
La stratégie a été rendue publique le 19 aout lors d’une visite à Iqaluit de la ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, Diane Lebouthillier.
« Cette stratégie décrit les ambitions de la Garde côtière en matière d’opérations et d’amélioration de la prestation de services dans l’Arctique au cours des 10 prochaines années », a expliqué Mme Lebouthillier.
« Elle s’appuie également sur ce que nous avons entendu dans le cadre de la mobilisation continue depuis la création de la Région de l’Arctique de la Garde côtière. »
Pêches et Océans Canada et la Garde côtière ont créé leur section de la région de l’Arctique en 2018; leurs sièges sociaux sont à Yellowknife.
De nombreux engagements
Les engagements face aux populations autochtones — les Inuit, particulièrement — sont présents dans les cinq axes de la stratégie, la réconciliation, la coopération, modernité et adaptation nordique et, enfin, diversité, équité et inclusion en milieu de travail.
La Garde côtière s’affirme déterminée à intégrer la Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et à tenir compte des priorités du Comité de partenariat entre les Inuit et la Couronne dans ses plans de travail.
Ce comité a été fondé suite à la Déclaration de l’Inuit Nunangat en 2017; parmi les priorités énoncées, notons les infrastructures, l’éducation et l’espace stratégique pour l’Inuit Nunangat. La Garde Côtière s’engage d’ailleurs à préconiser une représentation accrue de ses partenaires autochtones aux tables internationales.
La Garde Côtière affirme qu’elle soutiendra l’autodétermination des Inuit et les fera participer à l’élaboration des programmes, des politiques, des services et des opérations. Elle élabore actuellement des cadres de gouvernance régionale avec les organismes responsables de l’autonomie gouvernementale et des revendications territoriales afin de tenir compte des intérêts des collectivités, des organisations et des gouvernements autochtones.
Approvisionnement et emploi
La stratégie exprime l’intention de la Garde côtière d’accorder la priorité à l’approvisionnement auprès d’entreprises autochtones, « notamment pour l’entretien des sites éloignés, l’approvisionnement en fournitures et la prestation de services en vue des opérations dans l’Arctique ».
La Garde côtière entend se conformer à la Stratégie d’approvisionnement auprès des entreprises autochtones du gouvernement du Canada, qui fixe à 5 % le minimum de la valeur totale des contrats donnés à des entreprises autochtones.
Du côté de l’emploi, l’organisme reconnait les obstacles (accès aux études et à la formation, cout de la vie) vécus par les Autochtones lorsqu’ils cherchent un emploi dans la fonction publique. Il s’engage à s’y attaquer, notamment par la reconnaissance des modes d’apprentissage autochtones, des expériences et des formations en milieu de travail. Des partenariats avec les établissements d’enseignement et de formation basés dans l’Arctique seront évalués.
La Garde côtière s’engage aussi à moderniser ses méthodes de recrutement, par exemple en élaborant des outils de recrutement dans les langues de la région.
La Garde côtière régionale affirme avoir des postes à pourvoir tant sur terre qu’à bord des navires.
Hommage
Aucun des organismes représentant les Autochtones n’a commenté la nouvelle dans les temps prescrits.
Plus tôt en aout, le gouvernement canadien annonçait que le nouveau navire hauturier de science océanographique porterait le nom de NGCC Naalak Nappaaluk, en hommage à un aîné Inuk très respecté du Nunavik. Ce choix a été fait en collaboration avec l’Inuit Tapiriit Kanatami, l’organisation qui représente les intérêts des Inuit à travers le Canada. Il s’agira du plus grand navire scientifique de la flotte de la Garde côtière. Deux futurs brise-glaces porteront aussi des noms inuit, le NGCC Arpatuuq et le NGCC Imnaryuaq.
À noter que la stratégie arctique de la Garde côtière canadienne annonce également une modernisation majeure de sa flotte, de ses technologies et de ses infrastructures.
« Ce partenariat nous donnera plus de poids pour négocier le financement fédéral et ses modalités, et nous permettra de nous attaquer aux problèmes de logement auxquels font face les gens du Nord grâce à des initiatives collaboratives », a déclaré le premier ministre et ministre responsable de la Société d’habitation du Yukon, Ranj Pillai.
Son homologue du Nunavut en termes d’habitation, Lorne Kusugak, a aussi souligné l’importance de la réunion pour « trouver des solutions collaboratives à nos problèmes communs de logement ».
Un porte-parole de la Société d’habitation du Yukon a indiqué qu’aucune date pour la prochaine rencontre n’est actuellement fixée mais que les trois sociétés d’habitation « ont convenu de continuer ensemble et que nous nous attendons à ce que des informations soient communiquées dans les prochains mois. »
Échanges sur les projets
Les fonctionnaires des territoires ont échangé sur les initiatives en cours et achevées, par exemple la conception domiciliaire, les partenariats, l’évaluation des besoins en logement et les ententes de financement.
Une certaine emphase a été mis sur le plus récent projet de construction de logements multifamiliaux abordables de la Société d’habitation du Yukon. Le 401 rue Jeckell à Whitehorse comprend 47 logements (14 studios, 16 logements d’une chambre, 12 de deux chambres et cinq de trois) chambres et a accueilli des familles en janvier 2023.
En avril 2024, selon le Bureau des statistiques du Yukon, le taux d’inoccupation à Whitehorse pour les édifices avec plus de deux unités de logement était de 1,5 %.
Selon la Société canadienne d’hypothèque et de logement, le taux d’inoccupation des logements sociaux et abordables et les immeubles locatifs était de 3,1 % à l’échelle nationale en 2023, variant de 0 % (Territoires du Nord-Ouest et Nunavut) à 19 % (Saskatchewan). La moyenne des trois territoires était de 1,5 %.
En 1983, l’Union européenne (UE) interdisait l’importation de certaines peaux de bébés phoques en réponse aux préoccupations de nombreux citoyens concernant le bien-être animal.
Puis, en 2009, une interdiction générale de mise sur le marché des produits dérivés du phoque a été créée, à deux exceptions près.
Ces dérogations s’adressent aux Inuit et aux peuples autochtones qui peuvent vendre des produits dérivés du phoque sous certaines conditions.
Plusieurs éléments à respecter
L’article 3 du Règlement (UE) 2015/1775 prévoit une exception qui stipule que la mise sur le marché de produits dérivés du phoque est autorisée uniquement pour les produits dérivés de l’animal provenant des formes de chasse pratiquées par les communautés inuit ou d’autres communautés autochtones.
Toutefois, trois conditions doivent être remplies : la chasse doit être traditionnellement pratiquée par la communauté, elle doit être réalisée dans le respect du bien-être animal et se doit d’assurer la subsistance de la communauté et d’y contribuer.
Au moment de sa mise sur le marché, un produit dérivé du phoque a l’obligation d’être accompagné d’un document attestant du respect de ces conditions.
La population du Groenland, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut avait jusqu’au 7 août dernier pour faire entendre leur voix au sujet de cette réglementation. Les commentaires recueillis permettront d’orienter un rapport au Parlement européen.
Des consultations ciblées ont également été organisées avec les acteurs clés, dont le gouvernement du Nunavut et des représentants des communautés inuit du Nunavut.
Un résumé des résultats de l’appel à contributions et de la consultation publique sera publié au début du mois d’octobre 2024.
Les conclusions de l’ensemble de cette évaluation, qui survient 15 ans après l’entrée en vigueur de l’interdiction générale de mise en marché, seront présentées dans un Document de Travail des Services de la Commission qui sera publié à la fin du premier trimestre 2025.
Une réglementation trop restrictive ?
Toutes les conditions à respecter quant à la mise en marché des produits dérivés du phoque amènent de nombreux Inuit à souhaiter que ce Règlement puisse être levé.
Résidente de Tuktoyaktuk aux Territoires du Nord-Ouest, Erica Donovan est l’artiste derrière la marque She Was A Free Spirit.
Créant principalement des bijoux, la réglementation actuelle l’empêche de pouvoir expédier ou vendre des produits du phoque à l’international, et ce, même si la demande y est présente.
« En mars 2022, je suis allée à Milan pendant la semaine de la mode pour présenter ma marque She Was A Free Spirit avec Indigenous Fashion Arts. Dans ma collection, il y avait des boucles d’oreilles en peau de phoque. Je reçois encore à ce jour des demandes et commandes de Milan et de la région européenne », explique la créatrice.
L’artiste est bien aux faits du processus d’évaluation en cours concernant l’interdiction européenne du commerce des phoques.
Elle espère que l’exercice mènera à la levée de l’interdiction pour les artistes autochtones d’exporter leurs produits, lui permettant du même coup d’honorer ses commandes reçues de clients européens et de propulser sa marque à un autre niveau.
Selon l’artiste Ame Papatsie, qui est passé maître dans la fabrication de masques en peau de phoque, l’actrice française Brigitte Bardot a ruiné le gagne-pain des Inuit en dénonçant la chasse aux blanchons en 1977.
Résident de Pangnirtung, il se revoit enfant et se remémore tous les bons souvenirs liés à la chasse aux phoques.
« La chasse estivale était mémorable pour tout le monde. Beaucoup de nourriture et de peaux ont été partagées. Une fois que nous avons attrapé le phoque, nous avons dû l’écorcher, le dépecer et partager tout ce qui était nécessaire et donner le reste aux chiens. Ma mère prenait la peau et commençait à dépecer sur un petit morceau de contreplaqué en biais, avec son ulu… Mes frères et sœurs et moi avions l’habitude d’attendre les découpes pour le goût, c’était toujours bon », se souvient-il.
Après avoir séché les peaux, les femmes décidaient quelle peau était bonne pour les vêtements et laquelle pouvait être vendue.
« À l’époque, nous avions beaucoup de vedettes qui visitaient le Nord. Le tourisme était bon, l’industrie de la pêche était bonne. L’économie était en croissance », ajoute-t-il.
Enfant, l’odeur agréable du ragoût de phoque l’attendait à la maison.
Alors qu’il était étudiant, un projet qu’il avait proposé a permis aux élèves de son école de fabriquer un kayak.
« C’était une grande nouvelle pour la ville parce qu’il fallait beaucoup de chasseurs et beaucoup de couture. La planification a été longue ; toute la viande et le stockage », relate l’homme.
Selon lui, lorsque la chasse s’est arrêtée, ce fut horrible. Tout comme Erica Donovan, il souhaite maintenant que les choses changent.
L’opération NANOOK-NUNAKPUT vise à accroître les capacités interarmées des FAC en matière de surveillance de l’Arctique et de mobilité le long du passage du Nord-Ouest du Canada.
En février 2024, le 1er Régiment du génie de combat (1 RGC), situé à Edmonton en Alberta, a été désigné comme unité responsable des préparatifs de cette opération, devenant ainsi en charge de la planification de la partie tactique de l’exercice.
Comme pour toutes les opérations dans le Nord, les communautés hôtes sont impliquées dans le processus de planification afin d’assurer une gestion juste et équitable du territoire.
Une préparation rigoureuse
Dans les mois qui ont précédé l’opération, le 1 RGC et le FOIN ont élaboré un plan de soutien pour faire en sorte que la force opérationnelle soit autosuffisante tout au long de leur présence, minimisant ainsi l’impact de l’opération sur l’économie locale de Cambridge Bay.
La Force opérationnelle NANK (FO-NANK) était composée d’environ 140 militaires en provenance de l’ensemble du Canada.
Avant leur départ, ils ont eu droit à plusieurs activités d’instruction pour les préparer aux rigueurs des opérations dans l’environnement de l’Extrême-Arctique canadien.
Une grande importance a aussi été accordée à ce que les rendez-vous médicaux et dentaires soient complets et à jour, de même que les premiers soins, le maniement des armes et d’autres formes d’instructions.
« Compte tenu du terrain impitoyable du nord du Canada, il est de la plus haute importance de se préparer de manière appropriée. Lors de la préparation de l’opération NANK 24, une attention particulière a été portée pour s’assurer que tout le personnel des Forces armées canadiennes déployé était en bonne santé, correctement entraîné et prêt à répondre aux exigences uniques et rigoureuses requises pour opérer dans l’Arctique », informe Kelly Boyden.
Débutée en 2007, l’opération NANOOK a mené à plusieurs opérations dans le Nord, multipliant ainsi les occasions de tirer des enseignements provenant des exercices réalisés, mais également de la part des résidents de la région.
Collaborer avec les communautés locales
Bien que simples, les installations pour dormir étaient efficaces pour loger les quelque 140 personnes qui ont participé à l’opération NANOOK-NUNAKPUT.
En tant qu’invités à Cambridge Bay, les FAC affirment s’efforcer d’améliorer la qualité de vie des résidents et non d’y porter atteinte.
Le soutien des peuples autochtones et des communautés nordiques est essentiel pour maintenir la capacité à opérer dans les régions arctiques.
Les connaissances des Rangers canadiens, connus familièrement comme les yeux et les oreilles du Nord, sont largement prises en compte dans la planification et l’exécution de toutes les missions de l’opération NANOOK et l’opération NANOOK-NUNAKPUT 24 n’y a pas fait exception.
« Nous continuerons d’impliquer les dirigeants locaux de ces communautés, en particulier par l’intermédiaire des Rangers canadiens, afin d’établir des relations durables fondées sur la compréhension et le respect mutuels, qui adhèrent au principe “rien ne se fera pour nous sans nous”, tel que décrit dans le Cadre stratégique pour l’Arctique et le Nord du Canada », conclut Kelly Boyden.
« Le film devrait être tourné au Yukon, à Dawson », estime l’autrice, Emmanuelle Pierrot. « Je ne peux pas imaginer ce film-là tourné ailleurs. Le Pit, ça ne se reconstruit pas de toutes pièces dans un studio. Ce serait poche. Je sais que la productrice, Julie Groleau, a très envie d’aller tourner à Dawson. »
Cependant, le tournage n’est pas pour tout de suite, selon l’autrice. « Il faut commencer par faire une demande de financement, ensuite écrire le scénario et ensuite faire une autre demande de financement en production. Donc la réponse, c’est : dans longtemps. Il y a encore de la place pour tout le monde qui veut s’impliquer. »
La question du conflit, au cœur de la narration
« Le roman met en lumière des violences systémiques et des dynamiques de rejet social que pas mal de personnes ont vécu ou ont vu à Dawson et ailleurs dans le monde », explique Emmanuelle Pierrot.
« Les deux protagonistes font partie d’un groupe de marginaux qui croient avoir réussi à déconstruire les rapports de pouvoir toxique, les violences systémiques, le conformisme, l’hypocrisie, les diktats sociaux », affirme la jeune autrice.
« Sacha et son meilleur ami vont se perdre de vue. Pis, dans une place où la communauté c’est important en simonak, où la communauté c’est toute, pour le meilleur et pour le pire, Sacha va en arracher. De plus en plus de personnes vont lui tourner le dos pour des raisons qui seront jamais dites explicitement parce que les vraies raisons, elles sont taboues. C’est ça que le livre raconte. Il raconte une histoire qui s’est répétée un nombre incalculable de fois et qui va continuer de se répéter. Je ne sais pas comment Myriam [Verreault, réalisatrice du film] va s’y prendre, mais j’ai vraiment hâte de le découvrir et je lui fais cent pour cent confiance », confirme Emmanuelle Pierrot.
Des réactions contrastées à Dawson
« Il y a eu plusieurs Dawsonites qui m’ont écrit pour me dire qu’elles avaient vécu quelque chose de similaire et pour me remercier d’avoir écrit ce livre-là. Je suis contente que le roman valide certaines personnes dans ce qu’elles vivent de difficile et donne envie à d’autres de faire mieux. Bref, à date, les réactions sont super positives et le projet est emballant », rapporte l’autrice.
Les droits d’adaptation ont été concédés à la production Couronne Nord et la réalisation du film a été confiée à Myriam Verreault.
Le scénario n’est pas encore écrit. Myriam Verreault doit aussi obtenir les financements avant de démarrer le projet. Elle estime commencer le tournage du film dans deux ans.
Rosalie Lavoie habite à Dawson. Elle a rencontré Emmanuelle lors de son premier été et celle-ci a inspiré le personnage de Salie dans le livre. « Je dirais que dans les petites villes, c’est vraiment facile de changer la vérité, de transformer l’image des personnes. C’est pas toujours un environnement healthy. J’espère que le film va faire full d’impact comme le livre », dit-elle.
Cud Eastbound habite également à Dawson. Ce dernier a aidé avec la photographie de la couverture du livre. « Je pense que le fait que le livre ait un tel impact est incroyable. C’est pas tous les jours qu’une auteure qui publie son premier roman ait directement droit à une adaptation au cinéma! », s’exclame-t-il.
Il y a quelques années, la mise en vente du camion de rue opérant aujourd’hui sous le nom du Perreault Food Truck a été l’occasion pour les frères Perreault de réaliser un souhait de longue date, soit celui de développer une entreprise familiale.
L’année 2024, qui marque la troisième saison de l’entreprise, aura été caractérisée par l’agrandissement de l’équipe de travail afin de pouvoir servir la clientèle croissante et ce, 7 jours sur 7.
En plus de pouvoir compter sur des employés locaux, la femme de Simon Perreault et les enfants de Mathieu Perreault font aussi partie de cette grande aventure familiale.
Prendre des vacances… pour travailler
Œuvrant dans le domaine des télécommunications à Iqaluit, le duo Perreault consacre leurs vacances estivales à offrir du bonheur en bouche à la communauté avec une diversité de plats.
Alors que Simon Perreault avait plusieurs années d’expérience dans le domaine de la restauration au Québec, il s’agissait d’un saut dans le vide pour son frère.
Bien que ce domaine soit très exigeant, Mathieu Perreault ne regrette en rien d’avoir saisi cette opportunité familiale.
Par exemple, le Perreault Food Truck a été le premier à intégrer le fromage en grains à leur poutine alors que les autres restaurateurs employaient le fromage râpé.
Selon lui, il y a déjà un bon moment que la communauté souhaitait pouvoir manger la « poutine du Québec ».
Aux membres de la famille Perreault impliqués au succès de l’entreprise sur le terrain se joint aussi la mère des frères Perreault qui habite à Gatineau. Elle se charge d’acheminer jusqu’à Iqaluit approximativement la moitié des aliments nécessaires à la production. L’autre moitié est achetée localement.
L’approvisionnement représente sans aucun doute le principal enjeu d’opération pour l’entreprise.
À ce défi s’ajoute entre autres le coût élevé du propane, qui est nécessaire au fonctionnement des appareils dans le camion.
Ayant débuté le 28 mai dernier, la saison se terminera en fonction des conditions météorologiques à l’automne, puisque l’exploitation du camion de rue se complexifie avec l’arrivée du froid.
Cet été, trois camions sont présents à Iqaluit ; l’un offrant un menu similaire aux frères Perreault et l’autre proposant une cuisine asiatique.
Mathieu et Simon Perreault travaillent sans relâche pour tirer leur épingle du jeu et attirer une nouvelle clientèle.
« Il faut travailler pour essayer de sortir des nouvelles choses pour garder les clients actifs avec des nouvelles photos et des nouvelles idées de ce qu’on peut faire », affirme Mathieu Perreault.
L’entreprise étant maintenant bien implantée au sein de la communauté, il arrive fréquemment qu’une demande soit réalisée pour que le camion de restauration soit sur les lieux d’un événement tel qu’un tournoi de baseball ou d’une activité spéciale en milieu scolaire.
Confirmé pour 2025!
Avec une journée record de près de 200 commandes traitées, la saison 2024 aura été la meilleure depuis le début des opérations de l’entreprise en 2022.
Parmi les succès en liste cette année, une collaboration a été créée pour la préparation des plats pour la Nunavut Brewing Company.
En juin dernier, l’équipe de la série Netflix North of North a aussi fait affaire avec l’entreprise pour offrir de la nourriture à la communauté en guise de remerciement pour le dérangement causé à l’occasion des mois de tournage effectués à Iqaluit.
Bien que des projets soient en branle pour 2025, aucun détail ne peut être divulgué pour le moment.
« Je veux certainement être capable d’ouvrir plus longtemps que juste le petit trois mois dans notre été », informe tout de même Mathieu Perreault.
Au-delà de la mission première de l’entreprise de servir de la nourriture, l’homme en retire de grands gains au niveau humain et affirme se faire de nouveaux amis chaque jour.
Il insiste d’ailleurs pour remercier chaleureusement la communauté pour le support apporté au fil des ans au Perreault Food Truck.
Un panel de discussion sur la culture et le PIB a eu lieu vendredi 9 aout à Halifax à l’occasion de l’Agora du Conseil des ministres sur la francophonie canadienne, afin de faire émerger des pistes de solutions.
« La culture est l’aspect le plus important de l’existence humaine. Je ne vois pas pourquoi elle devrait être rentable », affirme la directrice générale de l’Association de la musique de la côte Est (AMCE), Blanche Israël, en entrevue avec Francopresse.
Devant l’incompréhension des gouvernements provinciaux hors Québec, la gestionnaire est néanmoins « souvent obligée de faire valoir ses apports économiques et touristiques » pour obtenir des fonds.
« Côté francophone, il y a une meilleure compréhension et souvent plus d’aides, car la culture est intrinsèquement liée à la préservation et à la défense de la langue française », concède Blanche Israël.
L’AMCE réunit les membres de l’industrie musicale du Canada atlantique et organise tous les ans un festival pour promouvoir et récompenser les artistes de la région. Des responsables de production et de l’organisation de festivals du monde entier y participent.
Chaque année, cinq jours de concerts et de remises de prix apportent des retombées économiques directes de 4 à 5 millions de dollars à la région hôte, selon Blanche Israël.
Elle évoque également les gains financiers indirects, « presque impossibles à mesurer », comme « la marque Canada atlantique » qui s’exporte dans le monde entier.
« Ce genre de festivités rend une ville plus attrayante, donne envie aux touristes de revenir, permet à des musiciens locaux de percer à l’étranger », explique-t-elle.
Des données pour accroitre le soutien
Pour pallier le manque de données sur les revenus que génère le secteur culturel dans les communautés francophones en situation minoritaire, la Fédération culturelle canadienne-française (FCCF) a réalisé une étude d’impact économique.
Les résultats ont été dévoilés lors de l’Agora du Conseil des ministres sur la francophonie canadienne, les 9 et 10 aout.
La directrice générale de la FCCF, Marie-Christine Morin, explique qu’il existe de grandes disparités entre les provinces et les territoires en fonction de la concentration d’artistes et d’industries culturelles.
Selon les premières données dévoilées, 36 100 personnes travaillent dans le domaine de la culture en français hors Québec, dont 7700 artistes.
« Historiquement, notre secteur est sous-financé, car son impact est sous-évalué, relève Marie-Christine Morin. Avec ce portrait détaillé, notre ambition est de démontrer que la culture a sa place dans le monde économique pour convaincre les gouvernements d’investir plus. »
Sans argent public, « plus du divertissement que de l’art »
Pour organiser son festival, l’AMCE compte sur des subventions municipales, provinciales et fédérales pour la moitié de son budget.
« Les subventions sont des coussins de sécurité. Sans elles, l’évènement n’aurait pas la même envergure », relève Blanche Israël.
À ses yeux, réduire la taille de l’évènement à son « potentiel purement commercial » n’aurait aucun sens. « Ce serait possible, mais pas désirable, la culture vaut beaucoup plus que cela. »
Elle prend l’exemple des États-Unis, où les financements publics sont réduits au minimum dans le secteur musical. Résultat, la rentabilité guide le choix que font les artistes.
« Ils créent leurs œuvres comme des produits commerciaux. C’est plus du divertissement que de l’art à même de questionner notre époque », regrette Blanche Israël.
S’ouvrir à d’autres auditoires
Au Manitoba, l’ancien directeur général du Festival du Voyageur, Darrel Nadeau, a également été confronté au dilemme qui semble opposer rentabilité et épanouissement de la culture.
Entre 2017 à 2023, il a fait le choix d’élargir la programmation de l’évènement francophone à des artistes anglophones et d’autres langues. Sous sa direction, seulement la moitié des musiciens qui se sont produits sur scène étaient d’expression française. L’objectif alors affiché était clair : attirer plus de monde pour engendrer plus de recettes.
« Dans l’Ouest, si on restreint les activités à un auditoire exclusivement francophone, l’impact est limité. Ce n’est pas soutenable financièrement sans dépendre totalement des subventions publiques », assure celui qui est aujourd’hui responsable de l’expérience de visite au Musée canadien pour les droits de la personne à Winnipeg.
Autrement dit, pour générer des retombées économiques, « il faut s’ouvrir à d’autres communautés, aux anglophones », poursuit Darrel Nadeau en entrevue avec Francopresse.
Dans des zones où le potentiel économique de la culture en français est plus limité, Marie-Christine Morin voit dans l’ouverture prônée par Darrel Nadeau, « une manière de créer des échanges et de faire découvrir au plus grand nombre l’identité francophone ».
Les chiffres semblent leur donner raison : le Festival du Voyageur génère désormais quelque 8 millions de dollars de retombées annuelles. Son incidence non négligeable a retenu l’attention des bailleurs de fonds et des commanditaires privés qui n’ont pas hésité à multiplier leurs contributions, rapporte Darrel Nadeau.
L’inflation qui menace
Le risque d’anglicisation du Festival a cependant fait l’objet de vives critiques. À cet égard, Darrel Nadeau reconnait volontiers « les tensions » et le risque « de perdre l’âme francophone ».
« Il n’y a pas de formule parfaite. C’est un difficile compromis à faire entre la préservation de l’authenticité culturelle, l’épanouissement de la langue française et la volonté de faire des profits », analyse le Franco-Manitobain.
Un avis que partage Blanche Israël : « Il faut trouver un juste milieu entre l’argument économique, directement mesurable, et le besoin de protéger les artistes francophones pour qu’ils ne se fassent pas avaler culturellement. »
Cet équilibre est de plus en plus délicat à trouver depuis la pandémie de COVID-19. La crise inflationniste qui a suivi a provoqué une explosion des couts de production, éloignant d’autant les espoirs de rentabilité, estiment les spécialistes.
De nombreux évènements francophones cherchent à résoudre la quadrature du cercle : ils tentent d’augmenter les prix des billets pour se maintenir à flot sans pour autant faire fuir le public. Un véritable exercice d’équilibriste.