le Lundi 15 septembre 2025

Mardi 9 septembre 2025. Il est aux environs de 21h lorsque de premières faibles lueurs apparaissent dans le ciel d’Iqaluit. La pleine lune, ou presque, éclaire le ciel tel un phare. C’est alors que le spectacle commence, une explosion qui touche au sublime. La température extérieure est figée entre 0 et 1 degrés celsius. Idéal pour sortir s’installer dans la toundra, sur le sentier d’Apex Trail, et capturer ce spectacle dans l’atmosphère qui, en cette nuit d’automne, se poursuivra une bonne partie de la nuit.

Réalisés au studio d’animation Sikusilarmiut qui a fermé ses portes dans le milieu des années 70, quelques-uns de ces courts métrages ont été projetés au Festival de Cannes en 1974 alors que la majorité d’entre eux n’avaient jamais été largement diffusés.

L’ONF estime que ce projet de récupération représente la célébration d’un chapitre fondamental, mais presque perdu, du cinéma autochtone et favorise la préservation des histoires, de la musique et des traditions de contes oraux inuit en langue inuktitut.

Trois pellicules comme point de départ de cette initiative

Camilo Martin-Florez est conservateur de collection pour l’ONF et est derrière la réalisation de cette idée. C’est lors de recherches dans les archives qu’il a découvert trois pellicules non montées, non numérisées et jamais diffusées contenant des dizaines de films créés par des artistes inuit dont le travail n’a jamais été publiquement apprécié.

À la suite de cette importante trouvaille, les productions ont été numérisées image par image lors d’un processus qui aura duré huit mois.

« Cela a permis de presque tripler le corpus d’œuvres reconnues de l’atelier du Nunavut, de révéler au monde des cinéastes jusque-là inconnus et de fournir le matériel brut qui a ensuite été récupéré, restauré, numérisé et rendu disponible gratuitement » détaille le conservateur.

Animation from Cape Dorset est l’une des oeuvres découvertes et rééditéés.

Fournie par l’ONF

Il a été décidé de préserver couleurs et textures originales des films si bien qu’un voile de poussière est visible à certains endroits.

L’ONF déclare qu’il est important de mettre en lumière ces créations afin de redonner le patrimoine culturel à leurs communautés d’origine et d’exposer le travail de ces treize Inuit. L’initiative permet aussi de placer en contexte l’histoire de l’animation au Nunavut en montrant l’ampleur réelle et la nature collaborative du studio Sikusilarmiut qui a formé des artistes, des sculpteurs, des photographes et des musiciens locaux à la réalisation d’œuvre cinématographique.

Lindsay McIntyre est une artiste et cinéaste inuit. Elle exprime que cette collection de productions expérimentales ainsi que les séquences et les documents qui entourent leur accomplissement est précieuse pour le cinéma inuit. Elle souligne qu’au fil des décennies, l’ONF a entretenu une relation complexe et parfois troublante avec les Inuit. Bien que de grandes choses se soient réalisées, il reste selon elle encore beaucoup de travail à faire.

Les thèmes généraux des films sont variés et plusieurs d’entre eux sont considérés comme des adaptations animées de récits inuit traditionnels, souvent associées à des chansons originales en inuktitut. Salomonie Pootoogook, Timmun Alariaq, Mathew Joanasie et Ishohagitok E. Tugat figurent parmi les cinéastes qui se distinguent de la liste des créateurs par le nombre important d’œuvres réalisées.  

Un legs majeur

Selon le directeur du projet, ces films représentent, pour les spectateurs inuit, une façon de renouer avec un puissant héritage d’artistes qui étaient aux prises avec des défis similaires à ceux auxquels un cinéaste peut être confronté aujourd’hui. Pour les non-Inuit, ils offrent une fenêtre rare et précieuse sur la créativité, les récits et les perspectives des années 1970, favorisant une meilleure compréhension et appréciation de la culture inuit et de sa contribution à l’histoire cinématographique mondiale.

Camilo Martin-Florez croit que les créateurs ont fait preuve d’une inventivité extraordinaire en sachant transférer leurs compétences graphiques au nouveau médium de l’animation. « Malgré des ressources techniques probablement limitées et des changements fréquents de supervision, ils ont produit un ensemble d’œuvres novatrices et avant-gardistes ».

Il compare leur ingéniosité et leur style expérimental à celui de figures importantes telles que Georges Méliès, Ōten Shimokawa ou Dušan Vukotić. « Leur force provenait de leur connaissance préalable dans d’autres formes d’arts. Ils et elles ont transféré ces compétences artistiques exceptionnelles au nouveau médium de l’animation ».

Pour sa part, Lindsay McIntyre pense qu’en termes de travail avec des ressources limitées, il n’y a pas de gens plus créatifs sur la planète que les Inuit.

Les courts métrages sont accessibles gratuitement sur le site Web de l’ONF.

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La traditionnelle épluchette des blés d’Inde lançait la saison 2025-2026 de l’Association des francophones du Nunavut, dimanche 31 août. Un événement qui, comme à son habitude, a rassemblé une belle foule devant le Franco-Centre. La communauté iqalummiut a répondu présente pour partager maïs bien croquants et autres burgers ou hot-dogs.

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Crédit : Brice Ivanovic
Crédit : Brice Ivanovic
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Crédit : Brice Ivanovic

L’Association des francophones du Nunavut est le bailleur principal du journal Le Nunavoix. Cet article n’est pas commandité par son bailleur.

Dans un communiqué du 11 août dernier, la ville d’Iqaluit déclare que cette initiative soutient l’engagement continu à rendre les loisirs plus accessibles aux jeunes et à encourager des modes de vie sains et actifs dans la communauté. Le message se poursuit en affirmant qu’une participation régulière d’un sport apporte des avantages importants, dont une meilleure santé physique, un bien-être mental et de plus grandes aptitudes sociales.

Une initiative appréciée

Bien qu’aucune donnée précise ne soit disponible concernant la pratique des Iqalummiut au centre aquatique, Dominik Gagné, agent de développement économique à la ville d’Iqaluit, déclare qu’il s’agit d’un lieu très fréquenté qui attire régulièrement une forte participation.

Il estime que sa popularité repose notamment sur le fait que ce soit un espace intérieur accessible toute l’année, offrant une variété d’installations ainsi que des programmes structurés : « Ces caractéristiques permettent aux jeunes de profiter d’occasions de loisirs, d’activité physique et de socialisation dans un environnement sécuritaire et stimulant ».

Malgré la mise en place de ce programme, la ville désire toutefois rappeler que les exigences en matière de supervision restent inchangées et que les enfants de moins de 8 ans doivent être accompagnés dans l’eau par un adulte responsable.

Pour le moment, aucune modification n’est apportée aux cartes annuelles ou familiales existantes et la structure de l’abonnement est en révision. Des détails devraient être communiqués en janvier 2026.

Dominik Gagné souligne que ce n’est pas la première fois que la ville offre un accès gratuit à la piscine. En mars 2025, une collaboration a été réalisée avec la Qikiqtani Inuit Association (QIA) afin de fournir des laissez-passer aux enfants Inuit pour les programmes de baignade libre.

« L’objectif de cette initiative était de réduire les obstacles financiers et de favoriser la santé physique, le bien-être mental, les modes de vie actifs et l’engagement communautaire des jeunes. »

— Dominik Gagné, agent de développement économique à la ville d’Iqaluit

Résidente d’Iqaluit, Amaa Pallister est d’avis que cette idée est formidable et que plus d’opportunités du genre devraient être offertes. Elle pense notamment au terrain synthétique et à celui de baseball ainsi qu’à la patinoire en hiver. « L’espace dédié au baseball est très fréquenté pendant l’été et je sais que certains jeunes se sont fait demander de partir parce que les adultes veulent s’entraîner pour leurs matchs ».

Jasmine Elizabeth utilise fréquemment la piscine avec sa fille et se dit également ravie de l’initiative. Elle raconte que l’ambiance était incroyable quand QIA avait mis en place son programme de gratuité.

« Il y avait tellement d’enfants qui apprenaient à nager et à jouer ensemble, c’était vraiment beau et le silence était lourd lorsque ces bons se sont épuisés »

Estimant qu’il n’y a pas suffisamment de sports accessibles pour les jeunes, elle souhaiterait aussi que la patinoire et le terrain synthétique le deviennent.

Tout au long de l’année, la ville d’Iqaluit offre occasionnellement des activités gratuites à la population comme ce fut entre autres le cas lors de la fête du Canada.

L’accès aux sports à l’école

Kuthula Matshazi, directeur de la Division de l’engagement des parties prenantes au ministère de l’Éducation, reconnaît que les programmes d’éducation physique offerts à l’école ne concernent pas seulement la forme et le développement des compétences nécessaires pour réussir dans les sports ou les jeux compétitifs.

Les étudiants de la maternelle à la 6e année sont notamment invités à participer à des loisirs à l’intérieur comme à l’extérieur. « Les activités terrestres traditionnelles, comme la construction d’igloos, le traîneau à chiens, la pêche et la chasse, favorisent non seulement le bien-être physique, mais aussi mental, car ces activités sont tissées dans la culture inuit et donnent aux élèves un sentiment d’identité et de mieux-être ».

Garantir l’accès de tous les enfants à des collations et des repas sains chaque jour d’école : tel est l’objectif que s’est fixé Ottawa. En 2024, le gouvernement fédéral a lancé le Programme national d’alimentation scolaire du Canada et investi un milliard de dollars sur cinq ans.

« Ça donne un coup de pouce, mais les fonds fédéraux demeurent insuffisants pour créer des programmes d’alimentation scolaire universels, accessibles à tous les élèves, dans toutes les écoles », indique la coordinatrice du Collectif Québécois de la Coalition pour une saine alimentation scolaire, Danie Martin.

Elle explique que les provinces et les territoires, « confrontés à une demande grandissante et à une augmentation du cout des aliments », sont obligés de se concentrer sur « les régions où les besoins sont les plus grands, où les milieux sont les plus défavorisés ».

De son côté, la conseillère en communications corporatives au sein du Club des petits déjeuners, Marilou Charbonneau, note ces dernières années une hausse de 30 % de l’utilisation des programmes que l’organisme de bienfaisance propose dans les écoles. « Les familles ont de plus en plus de difficultés à rejoindre les deux bouts », constate-t-elle.

Le Club offre des déjeuners, « équilibrés, composés de fruits, de grains entiers et d’aliments protéinés », détaille-t-elle. Quelque 880 000 enfants dans 4900 écoles à travers le pays en bénéficient.

Sous-investissements en Saskatchewan et en Ontario

Depuis 2024, les 13 gouvernements provinciaux et territoriaux ont signé des accords avec le fédéral afin de recevoir des financements additionnels à ce qu’ils investissaient déjà.

« Ça impulse une direction et une vision aux programmes d’alimentation scolaire provinciaux et territoriaux. Il y a désormais davantage de normes et des objectifs à mesurer », salue la coordinatrice du Réseau ontarien d’éducation alimentaire (traduction libre pour Ontario Edible Education Network), Carolyn Webb.

« Des projets locaux ont été mis sur pied un peu partout, avec des approches pédagogiques et un focus mis sur la santé, l’achat de produits frais et locaux », appuie la vice-présidente de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF), Johanne Lacombe.

Toutes les régions du pays ne partent pas sur un pied d’égalité. La Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador sont les provinces qui financent le plus les programmes de repas scolaires, tandis que la Saskatchewan et l’Ontario occupent le bas du classement.

En 2025, le gouvernement ontarien consacre 0,09 $ par jour et par élève à l’alimentation des élèves, celui de la Saskatchewan 0,03 $, alors qu’à l’autre bout du spectre les autorités néoécossaises y dédient 3,30 $ et celles de Terre-Neuve-et-Labrador 3,16 $.

Programme de repas universel à l’Île-du-Prince-Édouard

Si la Saskatchewan ne dispose d’aucun programme provincial d’alimentation scolaire, celui existant en Ontario « ne couvre pas l’étendue des besoins grandissants et la plupart des écoles n’offrent pas de diners », déplore Danie Martin.

Carolyn Webb estime également que la plupart des enfants ontariens « ne reçoivent pas de repas sains » 

« Les écoles et les organismes ne peuvent fournir des collations qu’une ou deux fois par semaine, et encore, c’est souvent une barre de granola et une demi-pomme pour la journée »

La Ville de Toronto s’est néanmoins engagée à offrir un repas du matin universel à tous les élèves d’ici septembre 2026 et un autre le midi d’ici 2030.

À l’inverse, avec son programme de diners à contribution volontaire, proposé à tous les enfants dans toutes les écoles depuis 2021, l’Île-du-Prince-Édouard fait figure de modèle. La Nouvelle-Écosse voisine a lancé une initiative similaire en 2024.

Pour le moment, 255 écoles élémentaires néoécossaises y participent, mais le gouvernement a annoncé 61,3 millions de dollars supplémentaires dans le budget 2025 afin d’étendre l’initiative à 77 écoles intermédiaires.

Dans l’ouest, le Manitoba dispose lui aussi d’un programme alimentaire scolaire universel, tandis que la Colombie-Britannique a mis sur pied un plan de financement spécifique appelé Feeding Futures.

En Colombie-Britannique, l’école francophone Victor-Brodeur a été capable de distribuer cette année 200 repas quotidiens entre 4 et 6 $, préparés et servis par des étudiants du secondaire, rapporte Johanne Lacombe.

Un jeune sur trois en situation d’insécurité alimentaire

La professeure de nutrition à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard, Jennifer Taylor, estime cependant que « ces avancées positives » ne résoudront pas le problème structurel de l’insécurité alimentaire.

Aujourd’hui, un jeune canadien de moins de 18 ans sur trois ne mange pas à sa faim ou sa nourriture n’est pas équilibrée, parce que dans son foyer, on manque d’argent. Offrir un déjeuner ou un diner gratuit, cinq jours par semaine, pendant l’année scolaire « peut certainement contribuer à réduire la faim immédiate, aider les élèves à mieux apprendre, à améliorer leur assiduité et même leur humeur et leur comportement », observe la chercheuse.

« Mais cela ne résoudra pas un problème social qui trouve son origine dans l’insuffisance des revenus, poursuit-elle. Les familles ne peuvent pas faire face aux chocs liés à la hausse des prix des produits alimentaires, du carburant, à la crise du logement. »

L’universitaire recommande plutôt de « mettre plus d’argent dans la poche des gens ». Elle propose d’augmenter le salaire minimum ou encore les prestations d’aide sociale et d’assurance-emploi.

La professeure émérite au département des sciences de la nutrition de l’Université de Toronto, Valerie Tarasuk, appelle de la même manière à « un changement de politique sociale audacieux ». « Il faut augmenter le montant de l’allocation canadienne pour enfants pour les familles les plus en difficulté, notamment les mères célibataires, qui souffrent le plus d’insécurité alimentaire », conclut-elle.

Déclaration IA : Le présent article a été rédigé par une journaliste sans l’aide d’outils de l’intelligence artificielle. Un outil d’intelligence artificielle a été utilisé pour appuyer la correction du titre et/ou du chapeau par l’équipe de révision.

Lancé en 2021 par Justin Trudeau, le Système pancanadien d’apprentissage et de garde des jeunes enfants (SPAGJE) avait deux objectifs : créer de nouvelles places et offrir un tarif de 10 $ par jour par enfant.

À sept mois de la première échéance, fixée à mars 2026, ces deux cibles ne sont pas encore atteintes, malgré des progrès, souligne une étude du Centre canadien de politiques alternatives (CCPA).

Au premier trimestre de 2025, plus de 153 000 places ont été créées, alors qu’il devait y en avoir 210 000 à la fin de 2024-2025, recense l’étude.

Ce constat s’appuie sur la nouvelle base de données qu’elle a créée, qui suit individuellement les 1,32 million de places en services de garde agréés dans les provinces.

Plus de places, mais des objectifs non atteints

Sur la situation globale de l’offre en garderie au Canada, David Macdonald affirme en entrevue que « la plupart des provinces ont du mal à atteindre les objectifs indiqués dans les ententes » concernant les cibles.

« Pour atteindre les objectifs prévus en 2025-2026, les provinces devront combler les manques à gagner à date et ensuite, poursuivre le développement », indique-t-il.

Les provinces les plus avancées sont la Colombie-Britannique et le Nouveau-Brunswick, qui excèdent même les cibles qu’elles s’étaient fixées. L’Ontario et l’Île-du-Prince-Édouard les talonnent.

En revanche, les autres provinces et territoires sont majoritairement en deçà de leurs cibles au premier trimestre de 2025, selon l’étude. Par exemple, le Manitoba, la Nouvelle-Écosse et la Saskatchewan n’ont pas « d’augmentation de places dans les déserts de garderie », fait valoir David MacDonald.

La Saskatchewan « demeure la province où le pourcentage d’enfants vivant dans un désert de services de garde est le plus élevé à 51 %, mais la situation s’est améliorée par rapport au point de départ de 70 % en 2022 », indique l’étude.

Pour l’auteur, à ce point-ci, « c’est clair que ces provinces ne vont pas atteindre leur cible » d’ici 2026.

Places en garderie : objectifs fédéraux vs création réelle par province.

Peu de place pour la francophonie

Au niveau des places réservées aux francophones hors Québec, la plupart des provinces évoquent, entre 2021 et 2023, des investissements, des outils pour développer le français, des mesures pour retenir la main-d’œuvre, la consultation des communautés francophones en milieu minoritaire ou encore des aménagements d’espaces de garde.

Mais dans les ententes 2021-2026 signées avec le gouvernement fédéral, six provinces et deux territoires ne garantissent pas noir sur blanc des places pour les enfants francophones en situation linguistique minoritaire, en particulier dans les déserts de services de garde règlementés.

Il s’agit de l’Alberta, du Manitoba, de l’Île-du-Prince-Édouard, de la Nouvelle-Écosse, du Nunavut, de la Saskatchewan – qui ne mentionnent même pas les francophones comme tels – , des Territoires du Nord-Ouest et du Yukon.

En entrevue, le directeur général de la Commission nationale des parents francophones (CNPF), Jean-Luc Racine, rapporte toutefois que le Yukon prévoit d’ouvrir 48 places pour les francophones en janvier 2026.

Il indique aussi qu’à l’Île-du-Prince-Édouard, deux nouvelles garderies francophones ouvriront en 2027. Les détails seront dévoilés prochainement.

D’autres cibles francophones plus précises

À l’inverse, la Colombie-Britannique, Terre-Neuve-et-Labrador, le Nouveau-Brunswick et l’Ontario sont plus précis.

Par exemple, le Programme des affaires francophones de la Colombie-Britannique soutient l’accès aux services en français pour environ 70 000 francophones et 300 000 francophiles, précise l’entente, sans garantir de places annuelles.

Depuis le 1er septembre 2024, la Fédération des parents francophones de Colombie-Britannique gère, à travers Le Phare C.-B., un centre dédié uniquement aux services de garde francophones. Celui-ci répertorie les garderies francophones à travers la province et offre ressources et aide en matière de garde d’enfants.

 Les prix chutent depuis 2021

Le 6 mars 2025, le gouvernement fédéral a précisé que 11 provinces et territoires sur 13 ont prolongé ou sont en train de prolonger les accords concernant le programme national de garde d’enfants à 10 $ jusqu’au 31 mars 2031.

Toutes les provinces et territoires ont reçu un nouveau financement pour créer davantage de places d’ici 2031.

Un défi chiffré par l’étude relève que seulement 30 % des places ont été créées dans le secteur public ou à but non lucratif. Les autres ont été ouvertes dans de nouveaux services de garde en milieu familial.

« Nous n’assistons pas au développement public des services de garde au Canada, mais plutôt au développement massif du secteur privé et à but lucratif », conclut le document.

En entrevue avec Francopresse, David Macdonald confirme toutefois « une énorme diminution » dans les frais que les parents paient : « On a plusieurs provinces, comme l’Alberta ou l’Ontario, où les frais ne sont pas à 10 $ par jour, mais ils sont beaucoup plus bas qu’ils ne l’étaient en 2019. »

La loi sur la santé mentale qui est actuellement utilisée au Nunavut a été adoptée à l’origine par les Territoires du Nord-Ouest en 1999 et comprend des dispositions qui remontent aux années 1960, ce qui ne reflète plus les pratiques ou les besoins uniques des communautés.

La nouvelle législation a été élaborée à la suite de vastes consultations auprès d’aînés, de personnes ayant une expérience vécue, d’organisations inuit, d’employés de première ligne ainsi que d’autres ministères comme celui de la Culture et du Patrimoine, afin de s’assurer qu’elle n’est pas seulement adaptée aux réalités du Nunavut, mais aussi, respectueuse de la culture et des traditions inuit.

Un système de santé « plus compatissant »

Les changements introduits comprennent notamment la mise sur pied de mesures d’intervention précoce qui placera l’accent sur la résolution des problèmes de santé mentale avant qu’ils ne s’aggravent; une plus grande implication familiale encourageant la collaboration des proches dans les décisions de soins et l’inclusion des méthodes inuit en matière de guérison.

Charmaine Deogracias, gestionnaire des communications au ministère de la Santé du Nunavut, affirme qu’en gardant les soins plus près du domicile, en reconnaissant le rôle des infirmières et en incluant des stratégies de prévention du suicide et de postvention, la loi appuie un système de santé mentale plus compatissant et plus efficace pour tous les Nunavummiut.

En juillet 2025, le gouvernement du Nunavut et Nunavut Tunngavik inc. (NTI) annonçaient une nouvelle crise du suicide sur le territoire, une déclaration qui avait également été réalisée 10 ans plus tôt. En réponse à ce défi, Charmaine Deogracias souligne que la réglementation à venir comprend des dispositions précises sur le sujet :

« Cela reflète le besoin urgent de s’attaquer à cet enjeu au Nunavut et encourage une approche plus proactive, empathique et coopérative en matière de bien-être psychologique. La loi reconnaît l’importance des stratégies fondées sur la culture et de la participation communautaire dans la prévention du suicide et le soutien aux familles et aux collectivités après un deuil. »

Contactés pour commenter sur la façon dont ce nouveau cadre pourra faire une différence notamment en ce qui a trait à l’intervention en situation de crise, NTI et Isaksimagit Inuusirmi Katujjiqatigiit Embrace Life Council n’avaient toujours pas effectué de retour au moment de mettre cet article sous presse.

Informer les communautés

Ayant débuté au cours du mois dernier et devant se conclure le 9 octobre 2025 à Iqaluit, les sessions d’information communautaires ont entre autres comme objectif, selon Charmaine Deogracias, de sensibiliser la population à la loi et à ses répercussions, à s’assurer que les Nunavummiut comprennent leurs droits et les services qui leur sont offerts et à promouvoir des traitements adaptés à la culture en harmonisant ce nouveau cadre avec l’Inuit Qaujimajatuqangit. « Ces séances constituent une étape importante dans l’établissement de la confiance, de la transparence et de la compréhension des soins de santé mentale au Nunavut ».

Pour le gouvernement, il s’agit d’une occasion de recueillir des commentaires qui peuvent éclairer la façon dont la réglementation est mise en œuvre dans la pratique : « Le ministère accorde une grande place à la voix des Nunavummiut et continuera de veiller à ce que l’esprit et l’intention de la loi reflètent les valeurs inuit et les besoins de la communauté ».

Delaney Drachenberg, militant·e trans vivant au Nunavut depuis 2013, et sa mère, Catherine Lightfoot, alliée de longue date de la communauté queer et pour qui la cause de la santé mentale des jeunes est très importante, sont derrière la fondation de la Nunavut Pride Society.

Après la tenue d’une première rencontre à Iqaluit qualifiée comme ayant été un « succès », le duo travaille maintenant à mettre en place les bases de l’organisme et à créer un conseil d’administration.

Rejoindre tous les Nunavummiut

De façon prioritaire, Delaney Drachenberg désire former des comités dans chacun des hameaux afin d’organiser annuellement des défilés et un barbecue de la Fierté ainsi que d’autres petits événements tels que des repas collectifs.

« Ceux-ci favoriseront les liens, sensibiliseront à la Fierté et créeront des espaces sûrs pour ceux qui font partie de la communauté, qui sont des alliés ou qui sont en questionnement. »

— Delaney Drachenberg

Le but est d’offrir aux personnes queers du Nunavut des lieux où elles pourront s’affirmer librement et partager leurs histoires, sans craindre d’être isolées ou réduites au silence.

Bien que rien ne soit confirmé pour le moment, des résidents de différentes collectivités ont déjà démontré leur intérêt pour soutenir la Nunavut Pride Society. Dans les années passées, les communautés de Rankin Inlet et d’Iqaluit ont préparé des événements pour célébrer la Fierté. La création de partenariats avec des organisations à travers le pays est également dans les plans.

À Iqaluit, une quinzaine de participants étaient réunis à la bibliothèque le 12 août dernier pour discuter principalement des objectifs de la Société ainsi que du financement nécessaire à la réalisation des activités. Cinq personnes supplémentaires avaient aussi signalé leur intérêt, mais n’ont pas été en mesure d’assister à la rencontre. Delaney Drachenberg considère cette étape franchie comme un « très bon début ».

Brandon Villeneuve, qui était présent pour ce premier rendez-vous, affirme que des organisations comme celle-ci sont essentielles, car elles rappellent aux gens qu’il y a du soutien et qu’ils ne sont pas seuls. Il pense que le simple fait de savoir que d’autres partagent les mêmes expériences peut faire une énorme différence.

« Pour moi, c’était important d’y assister parce que je veux être solidaire et aider là où je le peux. J’ai des amis dans la communauté LGBTQ+, et j’ai aussi vu à quel point les personnes peuvent être traitées injustement. Être présent est une petite façon de se tenir à leurs côtés et de montrer que l’acceptation et le soutien comptent. »

— Brandon Villeneuve

Par sa mission, l’Association des femmes inuit du Nunavut Amautiit supporte également la communauté 2SLGBTQI+ et appuie fortement la mise sur pied de la Nunavut Pride Society. Pour Jasmine Oldham qui agit à titre d’administratrice de l’organisation, cela représente un pas important dans l’affirmation des voix et du leadership des Inuit sur le territoire.

« Nous avons hâte de marcher à leurs côtés pour créer des espaces inclusifs ancrés dans les valeurs inuit, le respect et la bienveillance communautaire. »

— Jasmine Oldham, Association des femmes inuit du Nunavut Amautiit

Davantage de soutien réclamé

L’augmentation des ressources pour la communauté 2SLGBTQI+ représente pour Delaney Drachenberg un besoin criant. Par exemple, il n’y a aucune clinique de diversité de genre au Nunavut pour les personnes transgenres, ce qui les oblige à se rendre à Ottawa ou dans d’autres provinces pour des soins et des chirurgies. « Ce n’est qu’un exemple où le territoire fait défaut. Nous nécessitons également plus de soutien pour nous assurer que la communauté soit vue, entendue et reconnue, car il y a actuellement des difficultés causées par la colonisation ».

Malgré qu’iel croit que le fait d’habiter dans une région éloignée peut apporter des défis additionnels et une expérience qui semble plus complexe que celle qui pourrait être vécue dans le sud, Drachenberg révèle avoir rencontré certains des individus les plus tolérants qu’iel connaisse à Iqaluit. « Bien qu’il y ait des barrières et des obstacles supplémentaires, il y a aussi du bon à trouver ».

Depuis son plus jeune âge, Mika Simic a goûté à l’amour et au plaisir du sport. Cette passion la suit encore aujourd’hui. Débutant le hockey à l’âge de 7 ans, elle n’a jamais quitté la glace depuis. Quant au basketball, il fait partie de son histoire familiale alors que son père a lui-aussi évolué sur les terrains par le passé. Portrait de celle qui entreprend pour une première fois son année scolaire et sportive à Toronto.

Une expérience mémorable

Pour intégrer l’Équipe Nunavut en basketball, Mika raconte que le processus était composé de trois étapes de sélection. N’ayant pu se présenter à la deuxième séance en raison d’un tournoi de hockey, c’est lors de la dernière phase qui se déroulait à Yellowknife qu’elle a su qu’elle se méritait un passeport pour les Jeux d’été du Canada. « J’étais vraiment contente ! Quand on me l’a appris, j’ai tout de suite appelé mon père », s’exclame la jeune canadienne.

Pour elle, le sport est synonyme d’amitié. Elle adore passer du temps à s’amuser avec ses camarades. C’est aussi une passion qui l’amène à voyager et à assouvir son côté compétitif : « Pour les Jeux du Canada, c’était réellement une belle expérience ».

Lors de ce grand événement qui réunissait plus de 4000 athlètes canadiens, la délégation du Nunavut en basketball féminin a participé à cinq matchs, qualifiés de « très exigeants » par la joueuse qui a grandi au Nunavut, et qui se sont malheureusement tous soldés par des défaites.

« C’était plus difficile que je ne le pensais, mais à la fin de la journée, je retenais tout le plaisir que j’avais eu à jouer avec mon équipe. J’espère pouvoir le refaire dans le futur »

— Mika Simic

L’équipe Nunavut était représentée pour la première fois en basketball aux Jeux d’été du Canada.

Crédit : Team Nunavut

Preuve que l’expérience était plus significative que le résultat, l’adolescente n’est pas en mesure de nommer qui ont été les gagnants de la compétition. C’est plutôt l’esprit sportif et la camaraderie qui ont marqué l’athlète : « J’ai beaucoup aimé rencontrer les gens des différentes provinces et territoires. C’est l’une des choses que j’ai préférées ».

Les espoirs de Mika

Contactée à quelques jours du début des classes et de la reprise de ses sports, Mika était très fébrile face à l’expérience qu’elle s’apprête à vivre dans sa ville d’adoption. « Connaitre de nouvelles personnes va être vraiment le fun » !

Animée par le désir de se surpasser tout en s’amusant, Mika entretient de grands rêves pour l’avenir. Tant au hockey qu’au basketball, elle souhaite intégrer les rangs collégiaux ou universitaires. Pour elle, le sport, c’est beaucoup plus qu’un passe-temps; c’est son quotidien et son mode de vie.