Rachel Flanagan, entraîneuse adjointe des Spectres de Toronto, ainsi que Kali Flanagan, Emma Woods et Allie Munroe, qui évoluent toutes au sein de cette équipe, de même que Stephanie McKeough, entraîneuse adjointe des Fleet de Boston, sont des figures importantes du hockey féminin au Canada.
Les cinq femmes étaient réunies à Iqaluit pour encadrer les jeunes, sur la glace comme à l’extérieur, à l’occasion d’une première activité conjointe entre l’Association de hockey amateur d’Iqaluit (IAHA), dans laquelle progresse une cinquantaine de filles, et la PWHL.
S’épanouir dans le sport
Nancy Pellerin est la vice-présidente opérations à l’IAHA. Elle souligne que dans le monde du hockey, les ressources disponibles ne sont habituellement pas les mêmes pour les garçons que pour les filles :
« Nous nous rendons compte qu’en général, les filles jouent moins longtemps. Des recherches indiquent qu’à partir de 14 ans, les filles ont tendance à arrêter de faire ce sport à un rythme environ deux fois supérieur à celui des garçons. »
Cette initiative a été possible grâce au financement de la fondation communautaire d’Annauma; un organisme de bienfaisance que tient à remercier chaleureusement l’IAHA. Le montant octroyé pour concrétiser ce projet ne nous a toutefois pas été dévoilé.
Danielle Gibbie, directrice exécutive de la fondation, affirme que ce camp s’inscrit pleinement dans leur mission d’appuyer les Inuit afin qu’elles soient en santé, confiantes et qu’elles disposent des moyens nécessaires pour s’épanouir. « Créer des occasions pour les jeunes filles inuit de pratiquer un sport en fait partie intégrante. Grâce au hockey, ces jeunes développent la confiance en soi, le leadership et un sentiment d’appartenance, tant sur la glace qu’à travers les liens qu’elles tissent entre elles », souligne-t-elle.
Elle exprime que les membres de la communauté ont confirmé à la fondation à quel point cette initiative était attendue et appréciée, et qu’il était extraordinaire de constater de quelle façon cet exercice a permis aux joueuses de grandir, de se rapprocher et de ressentir de la fierté envers elles-mêmes et leurs équipes.
: Seulement âgée de 7 ans, Mik’ngayaq Sallaffie-Mike a pu profiter des enseignements des professionnelles du hockey.
De jeunes filles admiratives
En plus des entraînements sur la glace et au gymnase, les participantes, surtout les plus âgées qui connaissaient bien le quintette, en ont profité pour demander des autographes. Elles ont également eu de belles périodes d’échanges, notamment sur la réalité d’être professionnelle dans ce sport.
« Maintenant, les filles peuvent se dire “Je peux être une joueuse professionnelle de hockey”. Avant, ce n’était même pas une option », souligne Nancy Pellerin.
Elle rigole d’ailleurs en indiquant que l’initiative a fait des jaloux parmi les garçons qui auraient aussi souhaité chausser leurs patins.
Un enthousiasme partagé par les jeunes participantes, ravies de cette expérience unique. « C’était amusant d’avoir des femmes qui jouent au hockey professionnel venir nous enseigner », dit Olivia Pellerin, 10 ans. « J’ai beaucoup appris. C’était très inspirant de voir toutes les joueuses de la PWHL », raconte pour sa part Veronica Mossey, 12 ans.
Installée à Iqaluit depuis 2009, Nancy Pellerin a constaté que le programme de hockey féminin a pris de l’ampleur au fil des ans. Aujourd’hui, les filles bénéficient de séances qui leur sont spécialement réservées, alors qu’auparavant, elles devaient s’entraîner avec les garçons.
Elle espère maintenant que les deux glaces d’Iqaluit soient opérationnelles afin de permettre à tous les hockeyeurs de pratiquer leur sport préféré.
Cette nouvelle espèce découverte, nommée Epiaceratherium itjilik, fait l’objet d’une étude publiée dans la revue scientifique Nature Ecology and Evolution qui actualise l’arbre généalogique des rhinocérotidés. Elle démontre notamment qu’un corridor terrestre reliait encore à ce moment l’Europe et l’Amérique du Nord via le Groenland. Des études précédentes suggéraient plutôt que ce pont terrestre n’avait pu servir de corridor de dispersion que jusqu’à environ 56 millions d’années.
Cette découverte expose également que l’écosystème arctique était bien différent d’aujourd’hui. Durant la période géologique du Miocène précoce, le climat au Nunavut était semblable à celui du sud de l’Ontario et la forêt y était tempérée avec la présence de pins et de mélèzes.
Un animal qui a su s’adapter
La découverte des ossements qui forment environ 75 % du squelette a permis de procéder à la reconstitution de l’Epiaceratherium itjilik en le décrivant comme petit et svelte, de la taille du rhinocéros indien actuel, mais sans corne. Selon les études, le spécimen arctique avait atteint le début ou le milieu de l’âge adulte puisque ses dents jugales montrent une usure modérée. En raison de la faible taille de sa dentition inférieure, les chercheures sont portées à croire qu’il s’agirait d’une femelle.
Le nom de « Itjilik » qui signifie « givré » ou « gel » en inuktitut a été trouvé en collaboration avec Jarloo Kiguktak, aîné inuk et ancien maire de Grise Fiord, qui a participé à plusieurs expéditions dans le Grand Nord et qui était présent lors des recherches sur le terrain.
« Décrire une nouvelle espèce constitue toujours un moment passionnant et instructif. Mais l’identification d’Epiaceratherium itjilik recèle davantage : nos reconstructions de l’évolution des rhinocéros démontrent que l’Atlantique Nord a joué un rôle bien plus crucial dans leur évolution qu’on ne le pensait. »
Ce qui est vraiment incroyable selon Marisa Gilbert, paléobiologiste au musée et coauteure de la recherche, c’est que l’animal a dû s’adapter au même régime de lumière que nous vivons actuellement, ce qui inclut les nuits polaires. « Nous n’avons pas de fossile de sa peau; nous avons seulement les os, mais nous avons pensé que les chevaux qui existent aujourd’hui ont un pelage qui les aide à conserver leur chaleur pendant l’hiver. C’est pour cette raison que nous l’avons imaginé avec ces poils ».
Elle ajoute que les arbres qui étaient jadis présents en abondance ont définitivement favorisé la survie de l’herbivore. « La mâchoire n’était vraiment pas large, ce qui est une indication que l’animal mangeait les feuilles », enchaine la chercheure.
À la fin des années 2000, Marisa Gilbert a participé à plusieurs expéditions au cratère Haughton, menant également à la découverte d’une autre nouvelle espèce, le Puijila darwini, un ancêtre des phoques modernes.
« C’est un animal qui vivait dans le lac qui a été créé dans le cratère et qui cohabitait dans l’eau fraîche à côté du rhinocéros. C’est assurément un temps unique dans l’histoire de notre Arctique, puis du Canada »
Autre fait étonnant : la coauteure indique qu’il y avait aussi des chameaux et des éléphants au cours de cette période et aimerait bien faire l’identification de leurs ossements fossiles lors de prochaines missions.
L’imposant cratère d’Haughton possède un diamètre de 23 kilomètres, mais la paléobiologiste déclare qu’il y a seulement un petit coin où il reste encore des dépôts du lac. « On le connait bien, mais on ne le connait pas complètement. Il y a de bonnes chances d’y retrouver des fossiles », s’enthousiasme-t-elle.
Cette scène reconstitue fidèlement la faune et la flore fossiles découvertes sur le site du cratère d’Haughton.
Près de 40 ans plus tard…
Cette histoire a débuté en 1986 quand Mary Dawson, paléontologue spécialisée en mammifères fossiles et reconnue pour ses recherches dans le Grand Nord a récolté des dents, des mandibules et des fragments crâniens sur le site du cratère. Travaillant sur plusieurs autres projets en même temps, la femme qui savait à ce moment qu’il s’agissait d’un rhinocéros n’a pas poursuivi ses investigations pour identifier l’espèce.
Puis, entre 2007 et 2010, l’équipe du musée est retournée sur l’île Devon, parfois accompagnée de Mary Dawson, alors âgée de plus de 80 ans et y ont découvert de nouveaux ossements. Toutes ses trouvailles ont été réalisées sur une superficie d’environ cinq à sept mètres carrés.
Les chercheurs ont récupéré environ 75 % des ossements de l’animal, avec d’importants éléments diagnostiques tels que dents, mandibules et fragments crâniens.
Ce n’est qu’en 2023 qu’une analyse a débuté par les coauteures de la recherche, Natalia Rybczynski, Danielle Fraser et Marisa Gilbert. « On a travaillé longtemps, mais c’est vraiment une histoire unique », lance Marisa Gilbert. En raison de sa contribution, Mary Dawson a été ajoutée comme quatrième auteure de l’étude à titre posthume.
Comme les fossiles de l’Arctique ne sont pas entièrement remplacés par des minéraux, en raison du climat froid et sec qui agit comme un véritable « congélateur », il est possible d’y retrouver d’autres matériaux organiques et donc, d’envisager des analyses supplémentaires.
Le fossile d’Epiaceratherium itjilik repose aujourd’hui au centre de recherche du Musée canadien de la nature qui n’est pas ouvert au public. Numérisé en trois dimensions, il est toutefois dans les projets de le présenter éventuellement aux visiteurs. « C’est l’histoire du Canada et de l’Arctique. C’est fascinant », conclut Marisa Gilbert.
Un fonds d’un milliard de dollars sur quatre ans pour l’amélioration des infrastructures telles que des aéroports, des ports de mer et des routes ; le développement d’un Fonds souverain pour les minéraux critiques et la création de 700 logements abordables figurent parmi les annonces d’intérêt du budget fédéral touchant les Nunavummiut.
Des financements encourageants
Inuit Tapiriit Kanatami (ITK) dit accueillir ce budget avec un « optimisme prudent ». Parmi les points positifs, l’organisation mentionne le soutien à l’Université de l’Inuit Nunangat, la limitation à 2 % de la réduction des dépenses imposée à Relations Couronne-Autochtones et Services aux Autochtones Canada ainsi que le Fonds d’infrastructure de l’Arctique. Une dernière annonce qui est également applaudie par le premier ministre du Nunavut sortant, P.J. Akeeagok :
« Pendant trop longtemps, la différence entre le Nord et le Sud du Canada en matière d’infrastructures a limité les possibilités économiques et le bien-être des communautés. La création du nouveau Fonds d’infrastructure pour l’Arctique est la reconnaissance longtemps attendue que les infrastructures de l’Arctique sont des infrastructures nationales essentielles à la souveraineté, à la croissance économique et à la santé et sécurité de nos communautés. »
Le gouvernement du Nunavut se réjouit aussi de la confirmation de son partenariat avec la Société d’habitation du Nunavut (SHN) pour la construction de 700 logements qui constitue, à leur avis, une étape clé pour répondre à la crise actuelle et soutenir l’essor des communautés.
Autres points positifs selon P.J. Akeeagok : le développement d’un Fonds souverain pour les minéraux critiques et le lancement d’un Bureau des grands projets (BGP) qui représentent des avancées majeures vers la valorisation du potentiel minier du Nunavut en collaboration avec les Inuit.
Karen D. Costello est directrice générale à la Chambre des Mines des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut. Parmi les annonces qui l’interpellent spécifiquement, elle note la prolongation du Crédit d’impôt pour l’exploration de minéraux critiques (CIEMC) jusqu’au 31 mars 2027, avec l’ajout de nouveaux métaux qui pourraient profiter au Nord du Canada, particulièrement aux Territoires du Nord-Ouest.
« Cependant, le budget ne prévoit pas la mise en place d’un Crédit d’impôt pour l’exploration minérale au nord du 60e parallèle, pourtant réclamé par tous les gouvernements territoriaux et les Chambres des mines afin d’assurer une concurrence équitable », indique-t-elle. « Avoir un potentiel minéral élevé ne suffit plus : les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut doivent désormais rivaliser à la fois à l’échelle nationale et internationale pour attirer les capitaux d’exploration », soulève la directrice.
L’organisation Inuit Tapiriit Kanatami, présidée par Natan Obed, se dit préoccupée par le non-renouvellement du financement pour éliminer la tuberculose.
Des craintes bien présentes
« Bien que le budget d’aujourd’hui reflète certains progrès, le succès dépendra de l’ampleur, de la conception et de la transparence de sa mise en œuvre, ainsi que de l’engagement envers les priorités du Comité de partenariat Inuit–Couronne, notamment la revitalisation de l’inuktut, l’autodétermination en matière de recherche et la mise en œuvre des droits », peut-on lire dans un communiqué de l’ITK.
L’organisation se dit préoccupée par le non-renouvellement du financement pour l’élimination de la tuberculose dans l’Inuit Nunangat, et ce malgré la promesse du gouvernement fédéral d’éradiquer la maladie d’ici 2030, tout en réduisant de moitié les taux d’ici 2025. ITK s’inquiète également du manque de référence explicite aux Inuit dans la section du document portant sur la souveraineté arctique et la sécurité nationale, ainsi que de l’absence de reconnaissance de l’autodétermination et des droits des Inuit dans cette région. « Le partenariat Inuit–Couronne n’est pas symbolique ; c’est une condition essentielle à une gouvernance efficace de l’Arctique », déclare Natan Obed, président de l’ITK.
Un élément crucial « oublié » ?
L’ITK exprime être profondément préoccupé par le fait qu’Ottawa ait choisi de ne pas allouer de fonds supplémentaires à l’Initiative « Les enfants inuits d’abord » (ICFI). Le financement actuel prend fin le 31 mars 2026, et l’organisation s’inquiète que si les fonds ne sont pas renouvelés, les membres les plus vulnérables de la société seront privés de la possibilité de vivre dans la dignité et d’accéder aux services dont ils ont besoin, au moment où ils en ont besoin.
« L’ITK et les organisations considéraient l’ICFI ainsi que l’engagement fédéral à élaborer une solution politique durable, comme une alternative bienvenue à des recours juridiques coûteux. Les Inuit examineront toutes les options, y compris juridiques, afin de garantir que leurs enfants puissent accéder aux services essentiels dont ils ont besoin. »
Même son de cloche pour Lori Idlout qui déclare analyser attentivement ce budget, car il comporte selon elle, de nombreuses zones d’ombres. « Par exemple, il semble que l’ICFI soit en train de prendre fin, sans être remplacée », s’inquiète-t-elle.
Un « oubli » qu’a également relevé le Premier ministre sortant. « Bien que nous remarquions l’absence de référence à l’ICFI dans le budget de cette année, nous demeurons déterminés à collaborer avec nos partenaires fédéraux afin de garantir que les enfants inuit continuent de bénéficier d’un accès équitable aux soins et aux services, conformément à l’esprit du Principe de Jordan », déclare P.J. Akeeagok.
Depuis la fin des années 1990, l’ancienne aréna d’Inuvik, qui a été transformé en serre, offre un lieu tout à fait unique dans le Nord. L’objectif initial de renforcement du sentiment d’appartenance communautaire grâce au jardinage récréatif, à la production alimentaire, au partage des connaissances et aux possibilités de bénévolat a été largement acquis. Au tournant de l’an 2000, près de 100 personnes étaient adhérentes de l’organisme Inuvik Community Greenhouse (ICG). On en compte aujourd’hui 150.
En 2021, une unité hydroponique achetée auprès de Coldacre a été installée à côté de la serre. Financé grâce à une subvention de l’Agence canadienne de développement économique du Nord (CanNor), l’ajout de cette unité devait permettre « d’étendre les activités de la serre et, éventuellement, d’en faire une source de financement en permettant la culture de produits pendant l’hiver », explique Peter Clarkson, maire d’Inuvik et membre du conseil d’administration de ICG.
Des légumes frais, notamment des salades, épinards, choux frisés et herbes ont été vendus durant l’été, à l’image d’un micromarché communautaire.
Des salades, épinards, choux frisés et herbes aromatiques ont été vendus aux membres de la communauté durant la saison estivale 2025.
Le coût énergétique
Cependant, le conseil d’administration a dû faire face à plusieurs obstacles dont le coût énergétique nécessaire pour faire fonctionner la ferme. En effet, c’est au Nunavut et aux TNO que le coût de l’électricité est le plus élevé au Canada. Selon l’agence canadienne de l’énergie renouvelable, les tarifs résidentiels d’électricité varient d’une collectivité à l’autre, mais à Inuvik, le kilowattheure coute plus de 0,80 $.
Pour réduire ces coûts, des panneaux photovoltaïques ont été installés mais des retards dans les permis ont empêché leur utilisation pendant plusieurs années. Et bien que les panneaux permettent maintenant d’accumuler des heures de production énergétique durant l’été, cela n’a pas suffi pour maintenir l’activité lors de l’hiver dernier.
M. Clarkson estime que sans l’énergie solaire, l’unité hydroponique serait trop couteuse et impossible à faire fonctionner.
« Dans un monde idéal, la ferme aurait donc fonctionné d’octobre à mars, soit pendant six mois. Mais cette année, en raison d’un autre problème avec les panneaux solaires, nous ne la ferons pas fonctionner du tout cet hiver, car nous n’avons pas pu accumuler les heures nécessaires. De plus, le personnel que nous avions formé pour la faire fonctionner n’est plus à Inuvik. »
En plus des problèmes de rétention du personnel, M. Clarkson ne se dit pas convaincu par l’isolation du conteneur qui, selon lui, ajoute au cout de la facture d’électricité. Lorsque la température chute à moins 40 degrés, la consommation d’énergie grimpe, car il faut maintenir la chaleur à l’intérieur afin de créer un environnement propice à la croissance des légumes.
Avec la fermeture de ColdAcre, plus aucun soutien technique n’est disponible, laissant la communauté seule face aux éventuels problèmes du système. La durabilité économique des fermes hydroponiques dans l’Arctique canadien reste à prouver selon M. Clarkson :
« La faisabilité de ce type de culture dans le Nord est donc difficile en raison de nos coûts énergétiques élevés, mais aussi, même si l’énergie n’était pas en cause, le temps consacré par le personnel pour s’en occuper est un autre défi. »
Une approche globale
Malgré ces obstacles, Peter Clarkson estime que le projet a eu le mérite de tester une solution alternative pour améliorer la sécurité alimentaire hivernale. Toutefois, selon lui, l’approche la plus réaliste reste l’agriculture estivale.
Grâce à la serre communautaire et aux jardinières individuelles, les résidents peuvent cultiver assez de pommes de terre, légumes racines et verdures pour plusieurs mois. C’est durant l’été qu’une différence en matière de souveraineté alimentaire peut être faite. Pour Peter Clarkson, l’avenir passe par une approche holistique, mêlant initiatives communautaires, éducation au jardinage, technologies adaptées au climat nordique, et soutien financier ciblé.
Articles de l’Arctique est une collaboration des cinq médias francophones des trois territoires canadiens : les journaux L’Aquilon, L’Aurore boréale et Le Nunavoix, ainsi que les radios CFRT et Radio Taïga.
Le chercheur principal et coordonnateur de l’enquête, Abdoul-Malik Ahmad, a défini les barrières systémiques ainsi : « L’effet combiné d’orientation, de structure et de biens individuels et collectifs inscrits dans les politiques migratoires et les pratiques administratives qui produisent des effets différents selon l’origine nationale, la race, le genre, etc. ».
L’OIFC a pour mission de diffuser, d’analyser et de diffuser les savoirs liés à l’immigration francophone, à partir des communautés locales jusqu’au niveau national. Il est affilié à l’Université de l’Ontario français à Toronto.
Les cinq barrières systémiques et leur impact
Lors du webinaire, l’équipe de l’OIFC a présenté les résultats de l’enquête compris dans un rapport publié récemment et qui détaille les fruits de leurs recherches. L’équipe de recherche a identifié cinq principaux obstacles systémiques. Il s’agit des barrières linguistiques, administratives, juridiques, financières et pour la reconnaissance des acquis professionnels.
Un total de 76 % des personnes qui ont répondu ont dit avoir été servis en français par le personnel du ministère Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) lors d’échanges électroniques. Abdoul-Malik Ahmad identifie cependant l’absence de contact humain direct comme un problème.
Les personnes immigrantes d’expression française (PIEF) interagissent principalement avec des plateformes et des formulaires.
Les barrières administratives et juridiques ralentissent aussi le processus, selon la chercheuse associée qui a aussi contribué au rapport, Eya Benhassine. Plus de la moitié des répondants, soit environ 54 %, ont passé six mois ou plus à collecter des informations. De plus, 44 % ont attendu six mois ou plus pour une réponse finale d’IRCC. Ces retards peuvent affecter la stabilité professionnelle et personnelle des immigrants : 47 % des répondants ont indiqué que le délai de décision d’IRCC les affecter négativement.
D’après la même chercheuse, les biais dans la structure administrative responsable de la mise en œuvre des politiques d’immigration rendent les décisions institutionnelles opaques. Quarante-deux pour cent des sondés n’ont pas reçu d’explication pour les retards et 17 % n’ont pas compris les raisons du refus.
Abdoul-Malik Ahmad a constaté que des barrières existent aussi pour la reconnaissance des compétences professionnelles. Seulement 43 % des répondants ont demandé l’équivalence de leurs diplômes étrangers. Le chercheur pense que cela montre que les immigrants, principalement des pays du Sud, s’attendent à ce que leurs diplômes soient remis en question.
Les obstacles financiers sont, selon Abdoul-Malik Ahmad, une « barrière systémique qui est invisible ». Selon lui, 23 % des répondants ont eu du mal à trouver des informations sur les coûts du processus d’immigration sur les sites gouvernementaux.
Sous la surface du système d’immigration
Le chercheur principal indique que la recherche se concentre sur le recrutement, y compris la promotion, la sélection et la communication avant l’arrivée des candidats au Canada. Les barrières systématiques identifiées se trouvent tout au long du continuum de l’immigration. Elles ne sont pas le fruit du hasard, mais résultent d’instruments et d’outils mis en place par l’administration publique, indique Abdoul-Malik Ahmad.
Il affirme que les instruments du gouvernement influencent les décisions des acteurs pour atteindre leurs objectifs. Un immigrant francophone peut rencontrer des obstacles liés à la langue et à la communication lorsqu’il remplit des formulaires, comme l’a montré l’expert de l’OIFC durant le webinaire.
À travers une analyse intersectionnelle, Abdoul-Malik Ahmad a montré comment les contraintes se combinent pour compliquer encore plus le parcours des PIEF.
Vers des démarches adaptées
Les PIEF, selon Abdoul-Malik Ahmad, relancent souvent les plateformes d’IRCC et s’appuient sur leur réseau de soutien – comme leurs proches, les forums ou les médias sociaux – pour obtenir de l’aide.
Les répondants demandent « humanisation du traitement des dossiers en permettant quelque part un contact direct », indique le chercheur principal. Les PIEF souhaitent aussi une simplification des démarches administratives et une réduction des délais de traitement.
Le coordonnateur de la recherche évoque qu’ils voudraient d’ailleurs une meilleure accessibilité géographique et linguistique aux services d’IRCC, notamment par l’ouverture de bureaux en Afrique francophone.
La directrice générale à l’OIFC, Kimberly Jean Pharuns, a ajouté que d’autres intervenants, comme les services qui suivent le recrutement et l’arrivée des personnes immigrantes, peuvent contribuer à l’humanisation.
Abdoul-Malik Ahmad a observé que les instruments publics, supposément neutres, renforcent les inégalités de pouvoir entre les candidats et ont tendance à privilégier certains groupes socioéconomiques par rapport à d’autres.
Profil des participants
Eya Benhassine a souligné que l’échantillon de cette première phase de l’enquête est trop petit pour généraliser les résultats à toutes les PIEF. Elle a été diffusée au printemps 2025 auprès des PIEF récentes. Lors de cette phase, 133 personnes y ont répondu, dont 81 ont fourni des réponses complètes. La méthode de distribution pourrait aussi avoir favorisé des personnes qui étaient plus au fait des services.
La plupart des personnes interrogées ont entre 30 et 49 ans, de plus, environ 56 % s’identifient comme femmes. Eya Benhassine précise que ces dernières sont entrées au Canada principalement via un programme d’immigration économique et vivaient avec leur famille lors de leur demande de résidence permanente.
Le programme de microsubventions FrancoZone était déjà proposé depuis dix ans aux organismes membres de l’AFFC ; il est désormais ouvert à un plus large public. « Pour la première fois, c’est un projet qui va être accessible à tout le monde : à toute institution francophone ou organisme sans but lucratif », annonce la directrice générale de l’AFFC, Soukaina Boutiyeb, en entrevue avec Francopresse.
Les écoles et les universités sont par exemple admissibles. La microsubvention est de 1500 $ par projet. « L’objectif, c’est vraiment de créer des espaces francophones qui sont portés par les femmes », souligne-t-elle. Des femmes qui exercent un rôle de leadeurship ou d’influence au sein de leur communauté : mères, proches aidantes, éducatrices, responsables communautaires, entrepreneures, militantes, bénévoles engagées, conférencières, spécialistes dans leur domaine, etc.
Soukaina Boutiyeb rappelle que les femmes francophones jouent un rôle clé dans la transmission du français, notamment au sein des familles exogames.
Le rôle clé des femmes au sein des familles exogames
Au cours des dix dernières années, FrancoZone a par exemple permis aux organismes bénéficiaires de mettre en place des ateliers intergénérationnels, des formations destinées aux mères, des journées de famille, des lectures familiales, des cercles de parole ou encore des cafés-rencontres, énumère Soukaina Boutiyeb. « Les femmes jouent vraiment un rôle essentiel dans cette transmission de la langue et de la culture », insiste la responsable.
Selon un rapport du Commissariat aux langues officielles, le taux de transmission du français dans les familles exogames dont la mère est francophone est passé de 23 % en 1991 à près de 39 % en 2011. Sur la même période, ce taux est passé de 10 % à 19 % lorsque le père est francophone.
« On est dans une situation où le poids démographique dans certaines communautés recule. Donc c’est encore plus important que des projets comme ceux-ci voient le jour. »
Comment postuler
Les organismes intéressés sont invités à déposer leur proposition avant le 25 novembre 2025 à 16 h (HE), par le formulaire disponible sur francozone.ca, où se trouvent également les lignes directrices ainsi que les critères d’admissibilité du programme.
Les microsubventions seront offertes jusqu’en mars 2027 et devraient soutenir 160 projets locaux d’un bout à l’autre du pays. Chaque organisme peut soumettre plusieurs projets distincts pour l’analyse annuelle.
Les personnes souhaitant assister à une séance d’information virtuelle sur le programme sont invitées à signifier leur intérêt à l’adresse suivante : francozone@affc.ca.
Les projets seront évalués par « un jury externe composé de femmes canadiennes de divers horizons, autant géographiques qu’en expertises », ajoute Soukaina Boutiyeb.
Jour du Souvenir : entre deux tempêtes de neige, le ciel d’Iqaluit se lève et offre un jeu de lumières étincelant au-dessus d’un océan Arctique agité par le vent.
Comment sont nommé-e-s juges?
Il incombe au gouvernement de nommer les juges (via un comité consultatif, le cabinet et le premier ministre). Les juges viennent souvent des cours supérieures provinciales ou territoriales. Leur région du pays, leur genre, leur champ d’expertise (p. ex. : droit pénal, droit civil…) et un bilinguisme fonctionnel entrent en ligne de compte dans leur désignation.
Afin de créer un équilibre entre le droit civil, hérité de la France et en vigueur au Québec, et la common law en vigueur ailleurs au pays, trois juges doivent obligatoirement venir de la tradition du droit civil – donc du Québec. Généralement, trois autres juges viennent de l’Ontario, deux de l’Ouest ou du Nord et un de l’Atlantique.
Un mandat a une durée moyenne de 12 ans. Les juges doivent prendre leur retraite à 75 ans.
Parmi les juges de la Cour suprême, qui est…
Bora Laskin, de Thunder Bay (Ontario), nommé en 1970. Il est devenu par le fait même le premier juge de la Cour suprême à ne pas être de descendance britannique ou française.
Bertha Wilson, nommée en 1982, soit 107 ans après la création de la Cour suprême.
Michel Bastarache, nommé en 1997, qui reprend le siège de Gérard LaForest (originaire de Grand-Sault, N.-B) à sa retraite. Né à Québec d’un père acadien, il s’est installé au Nouveau-Brunswick au début de sa carrière.
Louise Charron, de Sturgeon Falls, nommée en 2004.
Mary T. Moreau, Franco-Albertaine nommée en 2023. Elle est aussi la première femme à avoir été juge en chef de la cour supérieure de l’Alberta.
Mahmud Jamal, nommé en 2021. Il est né au Kenya.
Michelle O’Bonsawin, Abénakise et Franco-Ontarienne nommée en 2022.
D’accusé à registraire
En 1980, le Franco-Manitobain Roger Bilodeau est arrêté pour excès de vitesse et reçoit une contravention de 35 $, sur laquelle il est indiqué qu’il est possible de contester le constat. La convocation est en anglais. La Highway Traffic Act l’est aussi. Pourtant, selon la Manitoba Act, les lois manitobaines doivent être écrites en français et en anglais. Ce détail n’échappe pas au fautif, étudiant en droit, de surcroit. Depuis 1890, en fait, le Manitoba ne rédige plus ses règlements en français. Roger Bilodeau interjette appel devant la Cour suprême en 1986. Il doit payer son billet d’infraction, mais remporte la cause voulant que les lois manitobaines soient écrites dans les deux langues. Roger Bilodeau fera un retour à la Cour suprême, mais cette fois comme registraire, de 2009 à 2020.
Des juges pas toujours d’accord
Les juges n’ont pas à s’entendre sur les motifs ou les conclusions d’un jugement. Tout juge «dissident» doit simplement s’expliquer dans la décision. Ces dissidences sont parfois avant-gardistes. Par exemple, en 1993, Claire L’Heureux-Dubé contribue à la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles. Elle est d’ailleurs reconnue comme étant une grande dissidente, ayant émis des objections dans plus de 60 % des jugements auxquels elle a participé. Suzanne Côté, Marie Deschamps, Bora Laskin et Bertha Wilson sont aussi reconnus pour leur haut taux de dissidence.
Pour en savoir plus sur la Cour suprême, suivez notre série. Cette initiative de Réseau.Presse et de l’Alliance des radios communautaires du Canada est possible grâce au soutien financier du Programme des célébrations et commémorations de Patrimoine canadien du gouvernement du Canada.
Depuis près de 30 ans, le RDÉE Canada œuvre au développement économique et à la vitalité des communautés francophones et acadienne en situation minoritaire à travers le pays. Cette position privilégiée nous permet de constater quotidiennement que l’immigration francophone n’est pas qu’une question de langue ou de culture, mais également un moteur essentiel de prospérité.
Aujourd’hui, près de 3 millions de locuteurs francophones vivent en situation minoritaire au Canada. Cependant, le poids démographique des francophones hors Québec continue de diminuer -passant de 3,8 % en 2016 à 3,5 % en 2021.
Ce recul rappelle l’importance de maintenir une proportion significative d’immigration francophone à l’échelle nationale, pas seulement au Québec. C’est essentiel non seulement pour combler les pénuries de main-d’œuvre sectorielles, mais aussi pour préserver le poids démographique, culturel et politique des francophones dans l’ensemble du pays.
L’année dernière, plus de 30 000 immigrants francophones ont choisi de s’établir au Canada et à l’extérieur du Québec, une hausse encourageante pour les communautés francophones en situation minoritaire.
Pour que l’immigration soit un succès autant pour la personne qui fait le choix d’immigrer au Canada que pour la communauté d’accueil, il est impératif d’améliorer notre capacité à recevoir les nouveaux arrivants et à s’intégrer. Avoir accès à un emploi, un logement, des écoles, des soins de santé, c’est la base. Mais avoir aussi la possibilité de participer à la vie communautaire, de se faire des amis et de s’épanouir autant professionnellement que personnellement sont aussi des éléments clés du succès.
Si la mobilité de la main-d’œuvre et la reconnaissance des acquis se heurtent encore à de nombreux obstacles au Canada – les provinces s’imposant entre elles trop de barrières – la situation est sans doute encore plus marquée lorsqu’il s’agit de la main-d’œuvre issue de l’immigration.
Il y a quelques mois, je me trouvais dans une province dans le cadre de mes fonctions. Dans la même conversation où on me parlait de la crise du logement et de la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur de la construction, on m’a raconté l’histoire de ce maître électricien avec 20 ans d’expérience dans son pays d’origine, récemment débarqué dans cette province avec sa famille. L’organisation responsable d’attribuer les permis de compétences aux électriciens aurait refusé que cette personne passe un test de compétences et l’aurait plutôt forcé à commencer au bas de l’échelle, comme si elle sortait à peine de l’école des métiers.
Ce type de corporatisme est d’une grande nuisance. Parce que s’il faut évidemment protéger le public en assurant que certains corps professionnels possèdent sans aucun doute les compétences requises à leur travail, ne même pas faire passer un examen à une personne pour ensuite établir la mise à niveau nécessaire est déplorable et incohérent avec les besoins criants.
Le pire, c’est que nous entendons des histoires similaires trop souvent, partout au pays et rien n’y change.
Et saviez-vous que la population francophone à travers le monde est en pleine croissance? Certaines projections la voient doubler d’ici quelques décennies à peine pour passer à 700 millions de personnes. Si le Canada se positionne bien, il y aura là des opportunités incroyables pour notre pays et la présence de deux langues officielles devrait être un avantage comparatif important pour les affaires et les partenariats.
Mais pour saisir ces opportunités, nos entreprises doivent pouvoir compter sur une main-d’œuvre qualifiée, diversifiée et fière de s’exprimer en français.
Dans un contexte où les débats politiques sur l’immigration se tendent, nourris par les défis liés au logement, à la pression sur les services publics et à l’incertitude économique, il est crucial de rappeler une évidence trop souvent occultée : l’immigration demeure une richesse, une force et une fierté collective. C’est notre responsabilité commune d’assurer une expérience positive autant pour la personne immigrante que pour la communauté d’accueil.
Le français fait partie de notre héritage, de notre identité et de notre avenir. Préserver et faire rayonner cette langue partout au pays, incluant dans les 9 provinces et les 3 territoires où elle est en minorité linguistique, c’est aussi reconnaître celles et ceux qui la font vivre, jour après jour, dans nos écoles, nos entreprises, nos institutions et nos quartiers. Les faits sont têtus et à l’évidence, la pérennité de la francophonie canadienne hors Québec passe beaucoup par l’immigration francophone. Célébrons-la cette semaine, en faisons-en un succès structurel.
Avec les informations de Julien Cayouette et Camille Langlade
Le gouvernement du Canada se concentre désormais sur la réduction des couts et exige des économies de 60 milliards de dollars sur cinq ans à travers ses 27 ministères, à la suite de l’examen exhaustif des dépenses engagées par chacun d’entre eux.
Déficit record et réduction des couts
Le déficit projeté pour 2025-2026 est de 78,3 milliards de dollars, soit 2,5 % du produit intérieur brut (PIB). Ce serait le deuxième plus bas ratio des pays du G7.
Le déficit béant a été justifié par le ministre des Finances, François-Philippe Champagne : «Si vous entendez le Fonds monétaire international (FMI), il y a deux économies dans le monde qui peuvent faire des investissements générationnels, car on a la capacité fiscale de le faire.» Le Canada est l’une d’elles.
Près de 40 000 postes de fonctionnaires sur 368 0000 seront supprimés d’ici 2028-2029. Le gouvernement compte faire tourner le pays avec un total de 330 000 fonctionnaires fédéraux.
Sans précision sur les réductions budgétaires qui pourraient viser les francophones, certaines coupes risquent de les toucher. En premier lieu, le ministère de Patrimoine canadien, qui devra faire des économies de 738 millions de dollars entre 2026 et 2030.
Les conséquences de ces compressions sur les services en français ne sont pas encore connues, ce qui inquiète justement les francophones en situation minoritaire.
Le budget 2025 prévoit un déficit total de 78 milliards de dollars en 2025, une nette hausse comparée à l’an dernier.
La francophonie reléguée au second plan
Au niveau des points positifs : 4 millions de dollars iront à Patrimoine canadien pour financer la fête nationale des Acadiens et des Acadiennes.
Le gouvernement investit également un total de 150 millions à CBC/Radio-Canada en 2025-2026. Cette enveloppe s’ajoute aux 42 millions déjà annoncés l’an dernier pour 2025, mais il s’agit d’un montant unique, qui ne sera pas renouvelé.
Autre hausse : le Fonds du Canada pour les périodiques bénéficiera de 38,4 millions de dollars répartis de 2026 et 2029.
C’est une augmentation notable comparée au dernier budget, qui prévoyait le versement 10 millions de dollars répartis sur trois ans pour soutenir les petits organes de presse et les médias communautaires.
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Les arts et la culture
Du côté des points négatifs, les créateurs canadiens devront attendre 2026-2027 pour se partager un financement de 402 millions de dollars répartis entre sept agences ou programmes, dont :
Il n’y a pas non plus de garanties d’investissements nouveaux pour financer les organismes francophones en situation linguistique minoritaire.
L’autre réduction qui pourrait aussi affecter les immigrants francophones est celle qui enlève 2 milliards de dollars à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC). Cette réduction cible également les fonctionnaires, plus particulièrement les postes de direction de ce ministère.
Immigration francophone
Le gouvernement révise légèrement ses cibles d’immigration francophone à l’extérieur du Québec : 9 % en 2026, 9,5 % en 2027 et 10,5 % en 2028.
Ces proportions sont comparables à celles annoncées en octobre 2024 par le gouvernement de Justin Trudeau, qui prévoyait une baisse du nombre de résidents permanents, mais une hausse des cibles francophones à 8,5 % en 2025, 9,5 % en 2026 et 10 % en 2027.
En campagne électorale, le Parti libéral a promis d’atteindre 12 % d’immigration francophone d’ici 2029. Une cible demandée par la Fédération des communautés francophones et acadienne.
Le Canada prévoit au total accueillir jusqu’à 395 000 résidentes et résidents permanents en 2025. Contrairement aux projections présentées en octobre 2024, cette cible reste stable pour les prochaines années, avec une moyenne de 380 000 admissions par an. Justin Trudeau avait annoncé un seuil de 365 000 pour 2027.
Le gouvernement compte admettre 385 000 résidents et résidentes temporaires en 2026, puis 370 000 les années suivantes. Cette prévision inclut les étudiants étrangers, dont le nombre est estimé à 155 000 en 2026 puis 150 000 par la suite.
En 2023, près de 765 000 travailleurs temporaires et environ 682 000 étudiants étrangers ont été admis. Ottawa avait ensuite réduit à environ 360 000 le nombre de permis d’études délivrés aux étudiants étrangers pour 2024.
Aucune information ne précise dans le budget le nombre de places réservées aux établissements francophones.
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Pas d’investissement dans l’éducation francophone
Le Parti libéral de Mark Carney s’était engagé en campagne électorale à créer une bourse pour les étudiants francophones à l’extérieur du Québec. Il n’en est rien dans le budget dévoilé le 4 novembre.
Il n’y a pas non plus de bourses d’études pour les métiers, comme promis par le premier ministre. Cette subvention, qui n’était pas pensée pour les francophones à la base, aurait été la bienvenue, affirmait Simon Thériault, président de la Fédération de la jeunesse canadienne-française (FJCF), bien en amont du budget.
Concernant la petite-enfance, les transferts aux provinces pour la garde d’enfants est prolongé et financé à hauteur de 251 millions de dollars en 2027-2028 et 509 millions entre 2028-2029.
Il s’agit d’une légère augmentation de 3 %, annoncée en mars 2025. Mais aucun nouvel investissement ne renforce les places à 10 $ par jour promises par le gouvernement libéral de Justin Trudeau.
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Sur l’aide financière apportée aux étudiants, près d’un milliard de dollars sera «redirigé», donc coupé, pour s’assurer que cet argent va plutôt aux étudiants à temps plein qui fréquentent des établissements publics à but non lucratif. Une question «d’intégrité», justifie le gouvernement, qui veut éviter que l’argent ne se retrouve dans des établissements qui font déjà de l’argent.
En revanche, Ottawa veut prolonger les augmentations des bourses et prêts d’étude canadiens à hauteur de plus d’un milliard de dollars, ce qui représente en réalité un maintien de ce soutien.
Aucun investissement majeur n’est prévu pour l’éducation postsecondaire francophone.
Plus de logements, moins de taxes
Le gouvernement compte s’attaquer à la crise du logement au pays en déployant un plan de financement total de 25 milliards de dollars sur cinq ans.
Ce plan, axé sur l’augmentation de l’offre et la réduction des couts, vise à doubler le rythme de construction pour rétablir l’abordabilité des logements au niveau de 2019.
Lancée le 14 septembre 2025, l’agence fédérale Maisons Canada bénéficiera d’un investissement initial de 13 milliards de dollars sur cinq ans afin de construire et financer des logements abordables, notamment pour les ménages à faible revenu, et de lutter contre l’itinérance.
Pour alléger le fardeau des acheteurs et des promoteurs, le fédéral confirme l’élimination de la taxe sur les produits et services (TPS) pour l’achat d’une première habitation neuve. Il entend aussi éliminer la taxe sur les logements sous-utilisés (TLSU) à compter de l’année civile 2025.
Des investissements sont aussi prévus pour les logements et les infrastructures autochtones, incluant 2,3 milliards de dollars pour le renouvèlement du Programme amélioré pour l’approvisionnement en eau et le traitement des eaux usées des Premières Nations.
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