Strass et paillettes, costumes brésiliens, cubains et un danses endiablées qui entraînent le public jusque sur la scène : ce traditionnel souper d’huître organisé par l’AFN restera dans les mémoires. En proposant son premier spectacle depuis sa dissolution, et sous la direction artistique de Reinaldo Guibert, le Théâtre Uiviit ne s’est pas trompé avec la venue de la troupe YDCProductions, basée à Montréal.
On vous fait revivre ça en vidéo !
La période la plus difficile vient certainement de s’ouvrir, à l’approche du solstice d’hiver. Le manque de lumière se fait sentir, l’isolement peut être plus difficile à supporter. Vivre dans une ville ou une communauté éloignée a son lot d’avantages et de défis. Et il faut parfois savoir se servir des avantages, comme le plein air, pour surmonter les défis, notamment en matière de santé mentale. Ça tombe bien, la saison des sports et loisirs d’hiver est désormais lancée !
En février 2025, le gouvernement du Canada a resserré ses procédures opérationnelles exigeant que chaque demande acheminée à l’ICFI fasse l’objet d’un examen au cas par cas et soit accompagnée de documents signés par un professionnel. Ainsi, toute requête collective à grande échelle touchant l’accès à la nourriture est désormais traitée individuellement pour chaque enfant; une décision qui, selon plusieurs, manque de cohérence avec la crise actuelle.
Dans l’Enquête menée auprès des peuples autochtones en 2022, Statistique Canada rapportait que 82 % des jeunes inuit âgés de 1 à 14 ans au Nunavut vivaient dans un ménage en situation d’insécurité alimentaire.
La pression sur les familles s’accentue
Du 1er avril 2019 au 31 mars 2025, Services aux Autochtones Canada (SAC) indique que 302,83 millions de dollars ont été approuvés dans le cadre de l’ICFI pour les jeunes Nunavummiut. De ce montant, 108,65 millions de dollars ont été octroyés pour l’année 2024-2025.
Jacinthe Goulet, porte-parole pour SAC explique qu’aucun volet n’est spécifiquement dédié à l’accès à la nourriture dans le cadre de l’initiative. De 2023 à 2024, l’organisation a commencé à recevoir des requêtes collectives de financement pour appuyer des programmes en matière de sécurité ou de bons alimentaires. Au total, 24 communautés au Nunavut ont obtenu un montant de 89 505 730 $ pour venir en aide à environ 15 017 jeunes inuit entre 2023 et 2025.
Jeneca Fanjoy, gestionnaire de programmes pour Qupanuaq Services à la Fondation des enfants et des jeunes de l’Arctique se désole de la fin de la distribution de ces bons, menant selon elle, les ménages à recourir à nouveau aux soutiens alimentaires d’urgence et à naviguer dans des demandes individuelles à l’ICFI qui peuvent avoir de longs délais de traitement. Elle affirme que les parents font tout ce qu’ils peuvent, mais que le système ne correspond pas à l’ampleur des besoins :
« Les familles nous ont constamment dit que ces bons étaient l’intervention la plus efficace : ils étaient dignes, simples et garantissaient que les enfants avaient de la nourriture à la maison. »
Une situation « franchement scandaleuse »
Jessie Hale est directrice générale de l’Association des organisations à but non lucratif du Nunavut (NANPO). Questionnée sur l’incertitude du financement de l’initiative, elle ne mâche pas ses mots en décrivant la situation comme « franchement scandaleuse ». Elle affirme que les organismes sans but lucratif du territoire et d’ailleurs parlent depuis des années de l’augmentation de l’insécurité alimentaire et que le gouvernement ne les croit pas, ou ne s’en soucie pas.
« Il est vraiment difficile de les prendre au sérieux lorsque les représentants fédéraux soulignent l’importance de la sécurité et de la souveraineté dans l’Arctique et qu’ils n’adoptent même pas les mesures les plus élémentaires pour s’assurer que les personnes qui vivent réellement ici aient assez à manger »
Le 17 septembre 2025, le centre alimentaire Qajuqturvik d’Iqaluit a répondu à une demande record en servant 639 repas en un seul diner, soit près de 8 % de la population de la ville. En réponse aux questionnements soulevés, Jacinthe Goulet insiste sur diverses sources de financement qui ont été réalisées au cours des dernières années. Elle cite notamment que le budget de 2024 prévoyait 124 millions de dollars afin de garantir que Nutrition Nord Canada puisse continuer à rendre les denrées nutritives plus accessibles et plus abordables et de soutenir la stratégie de sécurité alimentaire de l’Inuit Nunangat. Elle mentionne aussi qu’en février 2025, le Canada et le Nunavut ont dévoilé un accord bilatéral sur l’alimentation scolaire qui annonçait un investissement d’environ 7,6 millions de dollars sur trois ans à compter de 2024.
639 repas ont été distribués par le centre Qajuqturvik à Iqaluit sur le seul service du 17 septembre.
Des répercussions qui se font sentir
Pour Jessie Hale, il est évident que les retards et la fragilité entourant la prolongation de l’ICFI en 2023–2024 ont eu des impacts négatifs sur la planification des projets. « De nombreux programmes qui fonctionnaient bien ont été annulés ou reportés à cause de l’incertitude et un renouvellement d’un an n’offre pas beaucoup de confiance pour les relancer. Les organismes sans but lucratif sont en mode attente », se désole-t-elle.
Tandis que l’incertitude du financement est la norme pour les organismes sans but lucratif, Jessie Hale s’inquiète pour la rétention du personnel, alors que les employés réclament une stabilité. « Nous allons perdre des travailleurs talentueux, ce qui signifie moins de gens pour gérer les programmes dont les membres de la communauté dépendent », soulève-t-elle.
Jeneca Fanjoy veut maintenant que soit rétabli en priorité le système de bons alimentaires et que soient réduits les obstacles dans les requêtes individuelles à l’ICFI. Elle réclame aussi que le gouvernement et les organisations régionales s’attaquent aux causes profondes de l’insécurité alimentaire.
SAC affirme s’engager à continuer d’œuvrer avec ses partenaires inuit afin d’élaborer conjointement une approche à long terme qui renforce la durabilité, répond à la demande croissante et comble les besoins non satisfaits des enfants. « Nous reconnaissons les préoccupations soulevées par les dirigeants inuit, ainsi que par les dirigeants provinciaux, territoriaux et communautaires », exprime Jacinthe Goulet. Elle informe que les décisions concernant le maintien ou l’augmentation du financement de l’ICFI seront communiquées à une date ultérieure.
Guidé par le leadership inuit, SINAA est le résultat d’un travail de près de trois ans entre différents partenaires publics, privés et autochtones afin de créer des solutions durables et axées sur les communautés pour la nature et les gens. L’annonce de cet accord sur dix ans avait d’abord été réalisée en février 2025 par Justin Trudeau, premier ministre de l’époque.
Protéger les terres et les eaux
« Le gouvernement du Canada est fier d’être aux côtés de la QIA et de nos partenaires alors que l’accord de SINAA passe d’une phase de planification à sa mise en œuvre. Il s’agit d’une conservation bien faite, dirigée par les Inuit, dirigée par la communauté et conçue pour avoir un effet durable. Ensemble, nous protégeons les terres et les eaux tout en soutenant les moyens de subsistance dans toute la région de Qikiqtani, ce qui profite aux gens, à la nature, et à une économie locale résiliente », affirme par voie de communiqué Joanne Thompson, ministre des Pêches.
Le mot « SINAA » signifie « le bord de la banquise, là où la glace côtoie la mer libre » en inuktitut.
Les ajouts de l’aire marine protégée Sarvarjuaq (73 737 km2) et de l’aire Qikiqtait, constituent les deux principaux changements proposés dans le document. L’entente prévoit également la préservation durable de la zone marine de Tuvaijuittuq.
SINAA est subventionné à hauteur de 200 millions de dollars par le gouvernement du Canada. « Le transfert des fonds étant maintenant complété, le rôle continu du Canada se concentre sur l’avancement des processus législatifs nécessaires pour protéger les zones identifiées dans le plan de conservation », révèle Tomie White des relations avec les médias pour Pêches et Océans Canada.
Promouvoir le leadership inuit
En plus de la conservation durable marine et terrestre, la mise en œuvre de l’accord SINAA devrait permettre au cours des dix prochaines années le renforcement de la gouvernance inuit grâce aux programmes Nauttiqsuqtiit dans les collectivités de Qikiqtani. D’autres engagements appuieront le financement de la formation et de l’équipement.
« SINAA reflète le pouvoir de la collaboration et la profondeur du leadership inuit dans la protection des terres et des eaux en recourant à des approches novatrices », indique Nathalie Provost, secrétaire d’État, responsable du dossier Nature.
Les 70 millions supplémentaires annoncés dans cette entente proviennent d’engagements d’organismes philanthropiques et seront gérés par Aajuraq Conservation Fund Society, une fiducie canadienne indépendante consacrée à la conservation, garantissant un financement stable et à long terme. Cette société est administrée conjointement par des représentants nommés par la QIA, les organisations philanthropiques signataires et Nunavut Tunngavik Incorporated (NTI).
« Ce modèle de gouvernance partagée renforce l’indépendance de l’Aajuraq Conservation Fund Society tout en assurant une forte représentation inuit dans les décisions liées à la gestion et à l’utilisation du fonds », soutient Tomie White.
En seulement six ans, la quantité de légumes cultivés dans l’unité hydroponique a considérablement augmenté. En plus de la laitue des toutes premières récoltes, plusieurs autres cultures ont été testées comme les tomates, la roquette (jugée trop épicée par les locaux), des fraises, des pommes de terre, des micropousses, de la menthe poivrée pour le thé et des poivrons. Des fleurs ont même été récoltées et distribuées pour la fête des Mères l’an dernier.
Pour Tom Henheffer, président-directeur général de la fondation Arctic Research (ARF), la qualité des produits est excellente, bien que les quantités soient encore limitées dans cette phase de recherche.
Le projet Narvik – « lieu de culture » en Inuktitut -, se situe à 250 km au nord du cercle polaire arctique. Il est exploité en partenariat avec ARF, Agriculture et agroalimentaire Canada, l’Agence spatiale canadienne, le Conseil national de recherches du Canada et le hameau de Gjoa Haven.
Le projet Narvik, qui signifie « lieu de culture » en Inuktitut, est une ferme hydroponique située à Gjoa Haven au Nunavut.
Cultiver ensemble
Narvik emploie une dizaine de personnes, dont la majorité est originaire de Gjoa Haven. Ces employés ont tous reçu une formation sur place, car l’unité hydroponique se trouve à moins de 15 minutes de marche du village.
D’après Tom Henheffer, Narvik est un bel exemple de projet communautaire mené en partenariat avec le hameau, l’association locale des trappeurs et le Conseil des personnes ainées. « Nous sommes dans un dialogue constant, ce qui nous permet d’avoir une idée générale des souhaits et des besoins des membres de la communauté », a-t-il expliqué lors d’une entrevue.
Les récoltes sont distribuées gratuitement, principalement aux personnes ainées ou dans le besoin, identifiées par les employés. Lors d’évènements communautaires, la production de la ferme peut aussi être dédiée aux besoins collectifs.
Les récoltes sont distribuées gratuitement, principalement aux personnes ainées ou dans le besoin de la collectivité de Gjoa Haven.
Diversifier l’énergie
Comme pour les fermes hydroponiques au bord du lac Kluane au Yukon et à Inuvik dans les TNO, cette unité fonctionne grâce à des panneaux photovoltaïques. Mais l’approvisionnement énergétique consiste plutôt en une combinaison d’énergie provenant du solaire et de l’éolien avec un générateur diesel de secours.
« Notre objectif est d’atteindre environ 70 % d’énergie renouvelable au cours des prochaines années. Nous travaillons donc dans ce sens en ajoutant des capteurs et d’autres dispositifs, en ajustant les charges et en optimisant l’efficacité autant que possible »
La ferme fonctionne onze mois par an et l’efficacité énergétique est rendue possible grâce à la réflectivité de la neige et aux vents conséquents en hiver. En effet, pendant la noirceur hivernale, l’éolienne et la génératrice de secours fournissent suffisamment d’énergie pour faire fonctionner l’unité. Les panneaux photovoltaïques ont fait preuve d’une grande efficacité, en particulier durant la saison printanière où la neige réfléchit les rayons du soleil.
L’idée selon laquelle l’énergie solaire ne fonctionne pas dans les conditions arctiques est un mythe, selon M. Henheffer. Même avec quelques heures d’ensoleillement, la neige qui a un pouvoir réfléchissant très élevé permet aux panneaux solaires d’avoir un très bon rendement, selon le directeur.
L’approvisionnement énergétique est une combinaison d’énergie provenant du solaire et de l’éolien avec un générateur diésel de secours.
Planifier le futur
Par ailleurs, ARF développe des volets supplémentaires visant à renforcer la souveraineté alimentaire comme la culture de plantes médicinales traditionnelles et la mise en place d’installations de transformation du gibier et des poissons. Pour les plantes médicinales, des défis demeurent, car il faut d’abord les localiser dans des zones parfois éloignées du village et assurer une culture sans contamination, et vérifier leur adaptabilité aux systèmes hydroponiques. Même si ces projets n’en sont qu’aux phases de réflexion et d’étude de faisabilité, des progrès ont été réalisés grâce à une collaboration étroite avec les ainés et les jeunes lors de camps éducatifs.
Narvik est actuellement le projet le plus avancé de ce type dans l’Arctique canadien. Bien que quelques autres initiatives existent, aucune ne combine à ce jour énergies renouvelables, soutien communautaire durable, diversité de cultures et encadrement logistique comme Narvik.
Une réflexion de fond et un support permanent sont nécessaires pour faire fonctionner des unités hydroponiques dans les territoires. M. Henheffer, estime qu’un dialogue constant avec les membres de la communauté ainsi que des sources d’énergie renouvelables sont absolument nécessaires pour que ce type de projet soit couronné de succès.
« J’ai entendu parler d’un certain nombre de projets similaires à celui-ci, mais qui ne sont pas alimentés par des énergies renouvelables et dont le fonctionnement est beaucoup plus couteux. Il faut recourir aux énergies renouvelables pour maintenir les couts à un niveau bas. L’organisme gestionnaire doit être flexible, sans se contenter de suivre le calendrier gouvernemental des projets de deux ou quatre ans, mais en s’engageant à long terme pour maintenir ses activités. »
Un modèle pour le Nord ?
Un soutien accru du gouvernement fédéral est fondamental, selon M. Henheffer. Narvik est cependant le plus bel exemple de la viabilité d’un projet de culture au cœur de l’Arctique en collaboration très étroite avec les habitants du village de Gjoa Haven. Tout en luttant contre l’insécurité alimentaire, Narvik offre des opportunités d’emplois précieuses dans le Nord.
« Il est possible de fournir des aliments nutritifs cultivés à un cout raisonnable qui ne dépendent pas de livraisons aériennes ou par bateau. C’est une solution vraiment possible et extrêmement intéressante. Il faut que le gouvernement fédéral et les territoires investissent dans les infrastructures pour que cela se développe dans d’autres communautés », rappelle M. Henheffer.
Narvik agit finalement comme un modèle pionnier en matière d’agriculture arctique durable et de souveraineté alimentaire. Un soutien accru des gouvernements fédéraux et territoriaux permettrait d’élargir cette approche et de renforcer la résilience alimentaire à travers tout l’Arctique canadien.
Articles de l’Arctique est une collaboration des cinq médias francophones des trois territoires canadiens : les journaux L’Aquilon, L’Aurore boréale et Le Nunavoix, ainsi que les radios CFRT et Radio Taïga.
Le nombre de sites contaminés à travers l’arctique circumpolaire est choquant selon Jeffrey McKenzie, professeur de sciences de la Terre et des planètes à l’Université McGill à Montréal et coauteur de l’étude.
Selon le Bureau du vérificateur général du Canada, en mars 2023, il y avait 24 109 sites contaminés dans l’ensemble du Canada, dont 2 627 dans le Nord, c’est-à-dire au‑delà du 60e parallèle. « C’est un sujet qui m’intéresse beaucoup en tant que scientifique. Dans le cadre de mes recherches, je me concentre sur les eaux souterraines, l’eau qui est stockée et se déplace dans le sous-sol, car je pense que c’est un enjeu important. »
Le site sélectionné dans le cadre de cette recherche se trouve sur l’île Brevoort, toute proche de l’île de Baffin, et sur la ligne Distant Early Warning Line (DEW). Sous l’impulsion du gouvernement américain au début des années 1950, le gouvernement canadien a donc construit 63 stations radars à longue portée à travers l’Arctique, au-delà du 69e parallèle, dont 42 se trouvaient au Canada, explique M. McKenzie.
Des vestiges de la Guerre froide
Dans le contexte de la Guerre froide, cette chaine de stations radars dans l’Arctique devait permettre de détecter des bombardiers russes provenant du pôle Nord. C’est sur le site de l’ancienne station radar BAF-3 que l’équipe des chercheurs a étudié l’impact de l’augmentation des températures et des précipitations sur le pergélisol et la circulation des eaux souterraines. En effet, de vieux barils rouillés gisent encore sur le site et de potentielles fuites de carburants et de produits chimiques pourraient contaminer l’environnement.
« Ce site est unique puisqu’il est l’un des rares endroits où nous pouvons modéliser les processus hydrauliques changeants qui pourraient augmenter les risques de contamination dans le Haut-Arctique. Nous étions très intéressés par cette idée et par la compréhension du comportement des eaux souterraines à cet endroit. »
Jusqu’à maintenant, les eaux souterraines du Haut-Arctique ont été peu étudiées en raison des couts extrêmes et des défis logistiques que cela représente.
Des contaminants en migration
Une question réside pour le professeur : comment le changement climatique affecte-t-il la mobilisation de ces contaminants ? Cette région, très isolée dans l’Arctique, est soumise aux assauts du réchauffement climatique et la question est de savoir comment l’augmentation des températures et des précipitations ouvre de nouvelles voies de propagation des contaminants souterrains.
Pendant l’été, plus chaud, les eaux souterraines peu profondes sont mobilisées et peuvent favoriser la migration des contaminants, peut-on lire dans l’étude.
À la lumière des résultats, M. MacKenzie a été surpris. Il a découvert que si les deux phénomènes se produisaient simultanément, c’est-à-dire s’il fait plus chaud et plus humide, cela modifierait fortement la quantité d’eau qui s’infiltre et circule dans le sous-sol.
« Nous ne nous attendions pas à ce qu’il y ait une sorte de rétroaction entre l’augmentation des températures et l’augmentation des précipitations. »
Les résultats de cette étude constituent une première étape. La suite permettra une meilleure élucidation des facteurs qui régissent la dynamique et les mouvements des eaux souterraines ainsi que des implications sur la façon dont les contaminants pourraient également se déplacer dans le sous-sol, selon les chercheurs.
Jeffrey MacKenzie est coauteur d’une récente étude qui examine comment le changement climatique pourrait aggraver la propagation des contaminants d’anciens sites de la guerre froide dans l’Arctique canadien.
Quels impacts pour l’environnement ?
Alors que le site fait aujourd’hui partie de la ligne de défense du Nord, il n’a pas été assaini depuis de nombreuses décennies. La compréhension des niveaux de pollution potentielle, par la modélisation, est une étape importante avant une phase de décontamination, explique M. MacKenzie.
« Cela coute extrêmement cher de nettoyer les sites contaminés dans le Sud ou dans le Nord. Il faut comprendre ce qui se passe sur le site avant de commencer à investir de l’argent pour le nettoyer, car c’est une entreprise majeure », pense M. MacKenzie.
Cependant, le chercheur se dit extrêmement préoccupé par les effets potentiels sur la biodiversité. En effet, la faune s’abreuve régulièrement à un lac d’eau douce proche du site. À l’heure actuelle, aucun contaminant n’a été détecté dans ce lac, « mais notre étude indique qu’il y a une probabilité plus élevée que cela se produise à l’avenir, ce qui renforce la nécessité de nettoyer ce type de site. »
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La convention de Minamata sur le mercure est une convention internationale développée sous l’égide du Programme des Nations Unies pour l’environnement, et qui vise à protéger la santé humaine et l’environnement contre les effets néfastes du mercure.
Créée en 2013, elle se tient tous les deux ans et réunit 128 pays signataires. Cette année, plus de 1000 personnes étaient présentes et près de 4 000 ont suivi les réunions en ligne. Les parties ont adopté 22 décisions visant à faire progresser l’objectif de la Convention, qui est de protéger la santé humaine et l’environnement contre la pollution par le mercure.
Dans son discours de clôture, le président de la COP-6, Osvaldo Álvarez Pérez (Chili), a souligné la discipline, la flexibilité et l’unité d’intention qui continuent de faire progresser la Convention :
« Merci à tous pour votre confiance, votre humour et votre coopération inlassable. Grâce à votre créativité et à votre engagement, nous avons fixé de nouveaux objectifs ambitieux et, ensemble, nous avons laissé le mercure un peu plus loin derrière nous. »
Alors que toutes les décisions sont adoptées par consensus, Mme Dickson, gestionnaire des Substances organiques et métaux à Environnement et Changement climatique Canada et cheffe de la délégation canadienne, estime que la collaboration et le dialogue sont au cœur des discussions qui font de cette convention un succès. « Tout le monde est venu travailler de bonne foi et des progrès ont été réalisés sur certaines questions importantes », a-t-elle indiqué.
Des progrès notables
Parmi les avancées notables, Alison Dickson liste l’accord sur la proposition du Canada de faire avancer les travaux sur le commerce mondial et l’approvisionnement en composés du mercure. Également, la décision de renforcer l’engagement avec les peuples autochtones dans le cadre de la Convention. En outre, les Parties ont convenu d’intensifier leurs efforts pour réduire l’utilisation du mercure dans l’exploitation aurifère artisanale et à petite échelle et de soutenir la transition vers des pratiques sans mercure en promouvant des approches plus durables tout au long de la chaine d’approvisionnement en or, explique-t-elle.
Dans le passé, le Canada a réduit ses émissions anthropiques de mercure de plus de 95 %. Cependant, une très grande partie de la pollution au mercure résultant de l’activité humaine se déposant au Canada provient de sources extérieures au pays.
Selon Mme Dickson, le gouvernement du Canada est préoccupé par les effets du mercure sur l’environnement et les populations. Le Canada et d’autres pays reconnaissent également les liens entre la pollution par le mercure et d’autres problèmes environnementaux, tels que le changement climatique et la perte de biodiversité. La coopération s’intensifie au niveau international pour mener des actions combinées visant à traiter toutes ces questions. « C’est pourquoi nous travaillons d’arrachepied avec nos partenaires dans le cadre de la Convention de Minamata pour lutter contre le mercure et veiller à ce que le traité atteigne son objectif », ajoute-t-elle.
Le Canada a modifié en 2024 le règlement sur les produits contenant du mercure afin de restreindre davantage la fabrication et l’importation de produits en contenant et de se conformer à ses engagements au titre de la Convention de Minamata. Entre 2026 et 2035, « ces modifications devraient permettre de réduire de 681 kg la quantité de mercure rejetée dans l’environnement canadien », explique Mme Dickson.
Pour Alison Dickson, gestionnaire, Substances organiques et métaux à Environnement et Changement climatique Canada et cheffe de la délégation canadienne, des progrès ont été réalisés sur certaines questions importantes.
La voix des Inuvialuit à la COP
Le président par intérim du Conseil circumpolaire inuit du Canada, Herb Angik Nakimayak était présent à la Convention. Des progrès très significatifs ont été accomplis et la perspective des peuples autochtones est mieux prise en compte aujourd’hui, selon M. Nakimayak. Celui-ci a été élu à la 18e Assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest en novembre 2015 en tant que député pour la circonscription de Nunakput.
« Au fil du temps, nous avons établi d’excellentes relations de travail avec le Canada. En ce qui concerne la Convention de Minamata, le Canada nous a beaucoup inclus, nous les Inuit, ainsi que les données (collectées) que nous apportons à cette convention, et a fait entendre notre voix »
Le Canada a su défendre « nos intérêts lors des négociations et veiller à ce que les voix des peuples autochtones soient entendues, que les peuples autochtones soient inclus et que nos déclarations soient transmises aux instances concernées », ajoute-t-il. Cette année, plusieurs membres des collectivités inuites du Canada ont siégé dans le caucus autochtone aux côtés de représentants de groupes autochtones de l’Amazonie.
L’intérêt manifesté par toutes les délégations participant à la Convention a vraiment montré à quel point les peuples autochtones peuvent apporter leur contribution. D’autant plus que les peuples autochtones, y compris dans l’Arctique, sont parfois les plus touchés par les effets des contaminations dues au mercure.
La septième Conférence des Parties à la Convention de Minamata sur le mercure se tiendra à Genève du 14 au 18 juin 2027.
Articles de l’Arctique est une collaboration des cinq médias francophones des trois territoires canadiens : les journaux L’Aquilon, L’Aurore boréale et Le Nunavoix, ainsi que les radios CFRT et Radio Taïga.
FRANCOPHONIE
Lors du Comité permanent des langues officielles mardi 18 novembre, le Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique (CSFCB) a fait valoir que les fonds fédéraux destinés à l’enseignement en français de langue première restaient inférieurs à ceux alloués à l’immersion dans leur province et dans quelques autres.
En outre, il affirme que le ministère fédéral Patrimoine canadien manque à ses obligations de consultation et de reddition de compte de la province de la Colombie-Britannique dans l’attribution de fonds censés aller au CSFCB.
Les fonds de la province ont également été impossibles à retracer, alors qu’il est écrit dans l’entente entre les gouvernements fédéral que provincial que chaque palier doit fournir la même somme (clause «matching»), soit 6 millions de dollars par an pour la plus récente entente.
CANADA
Lundi 17 novembre, le gouvernement libéral de Mark Carney a survécu une troisième fois en quelques jours à un vote de confiance, alors que quatre députés se sont abstenus de voter contre, lundi soir.
Pas d’élections : Le spectre du déclenchement d’élections fédérales sept mois après les dernières planait en raison de l’incertitude précédant le vote. Sans appuis ou abstention d’au moins quatre députés des oppositions, le budget aurait été défait.
Finalement, les conservateurs Matt Jeneroux et Shannon Stubbs n’étaient pas en Chambre pour voter. Le premier a démissionné du caucus la semaine dernière et la seconde était absente pour raisons médicales. Lori Idlout et Gord Johns du Nouveau Parti démocratique (NPD) se sont aussi abstenus. La cheffe du Parti vert, Elizabeth May, a appuyé le budget.
Lundi, le gouvernement fédéral a annoncé qu’il supprime les obstacles fédéraux au commerce intérieur et à la mobilité de la main-d’œuvre afin de stimuler l’emploi, la croissance des entreprises et le choix des consommateurs.
Ce que ça change : La Loi sur le libre-échange et la mobilité de la main-d’œuvre permettra la reconnaissance fédérale des biens et services conformes aux normes provinciales ou territoriales et la reconnaissance fédérale des travailleurs détenteurs de licence ou de permis dans une province ou un territoire pour exercer des professions comparables. L’application finale de la Loi via un règlement sera faite «prochainement», selon le gouvernement.
Ces mesures devraient réduire les formalités administratives et les chevauchements règlementaires.
La Loi et le règlement entreront en vigueur le 1er janvier 2026, a précisé le gouvernement par communiqué.
Accord : L’annonce ci-dessus a été confirmée mercredi par un accord entre toutes les provinces et tous les territoires qui entrera en vigueur en décembre. Grâce à cet accord, annoncé en Colombie-Britannique par le ministre provincial de l’Emploi, Ravi Kahlon, les produits jugés sécuritaires dans une province pourront désormais être commercialisés ailleurs au pays, sans démarches supplémentaires.
Des milliers de produits sont concernés, tels que des vêtements, des jouets, des véhicules et des technologies de la santé, tout en excluant certains articles comme les aliments, l’alcool et le tabac.
Les sénateurs ont adopté des amendements au projet de loi S-2, visant à simplifier la transmission du statut de membre des Premières Nations entre les générations et à corriger des inégalités de la Loi sur les Indiens.
Contrairement à la recommandation du gouvernement fédéral, ils ont supprimé la règle d’exclusion de la deuxième génération, optant pour une règle du parent unique permettant à un enfant d’hériter du statut même si un seul de ses parents est inscrit.
Cette modification répond aux demandes de nombreux chefs et Premières Nations, qui craignaient que la règle de deuxième génération prive certaines personnes et communautés de leurs droits.
Prochaine étape : Ce projet de loi doit maintenant être adopté par la Chambre des communes avant de devenir loi. Certains députés, comme le mi’kmaw Jaime Battiste, ont exprimé des réserves sur les changements apportés.
Selon des informations publiées par le Globe and Mail, Ottawa et l’Alberta seraient en pleines négociations pour construire un pipeline de l’Alberta à la côte de la Colombie-Britannique. Rien n’est toutefois définitif.
Le hic : L’Alberta aura la difficile tâche de convaincre le gouvernement néodémocrate de David Eby, premier ministre de la Colombie-Britannique, pour que le projet se concrétise.
Ce dernier a appuyé un moratoire pour éviter que des pétroliers de plus de 12 500 tonnes s’arrêtent ou déchargent leurs cargaisons dans les ports de la province. De nombreux chefs et communautés des Premières Nations appuient cette position.
La Colombie-Britannique propose plutôt d’augmenter la capacité de l’oléoduc Trans Mountain, a également rapporté le Globe and Mail.
INTERNATIONAL
Mardi, une coalition d’organismes canadiens qui luttent pour la liberté de la Palestine a publié un nouveau rapport qui affirme que le Canada continue de permettre le transfert de pièces d’armement vers Israël en passant par les États-Unis, malgré l’annonce d’une pause dans les exportations.
Le document décrit une défaillance systémique qui laisse circuler sans véritable contrôle des composants canadiens intégrés aux F-35 et à des bombes lourdes utilisées à Gaza, ainsi que du TNT européen transitant par le Canada vers les fabricants américains.
Les auteurs soutiennent que cette pratique rend le Canada complice du génocide en Palestine et contredit les déclarations officielles du gouvernement, qui affirme depuis 2024 que le Canada n’exporte pas d’armes à Israël.
La coalition d’organismes demande un embargo total et immédiat sur les armes entre le Canada et Israël.
Un projet de loi porté par le NPD : En réponse, la députée Jenny Kwan propose de supprimer l’exemption américaine dans le régime de contrôle des exportations et de renforcer la transparence sur les contrats militaires. Le débat a commencé mercredi en Chambre.
Plan de « paix » de Trump à Gaza
Il y a quelques jours, le Conseil de sécurité de l’ONU a voté pour le plan de paix de Donald Trump et le déploiement d’une force internationale.
Depuis le cessez-le-feu proclamé dans la foulée de l’annonce de ce plan à la mi-octobre, plus de 240 Palestiniens et Palestiniennes, dont de nombreux enfants, ont été tués par l’armée israélienne. La violence dans les colonies de Cisjordanie se poursuit.
Dirigé par Nunavut Nukkiksautiit Corporation (NNC), ce premier projet d’hydroélectricité détenu à 100 % par les Inuit du Nunavut promet de diminuer les émissions de gaz à effet de serre de plus de 130 000 tonnes chaque année, de stabiliser les coûts de l’énergie et d’apporter des avantages à long terme aux communautés. Évaluée entre 400 et 500 millions de dollars, la construction prévue pour 2028 permettrait de réduire l’importation annuelle d’environ 15 millions de litres de diesel.
Après un processus de consultation, le site de la rivière Kuugaluk situé à une soixantaine de kilomètres au nord-est d’Iqaluit est celui retenu.
Un projet structurant
Cette annonce se produit alors que le premier ministre Mark Carney a présenté sa stratégie nationale incluse dans le « Budget 2025 : Un Canada fort » qui vise à transformer l’économie canadienne pour que celle-ci ne relève plus principalement d’un seul partenaire commercial, mais devienne plus forte, autosuffisante et résiliente aux chocs planétaires.
Rebecca Alty, ministre des Relations Couronne-Autochtones, déclare que dans un monde de plus en plus concurrentiel et incertain, Ottawa prend des mesures décisives pour renforcer le Canada et libérer tout son potentiel économique.
« Le projet hydroélectrique Iqaluit Nukkiksautiit a été choisi parce qu’il répond à plusieurs des priorités les plus importantes de notre gouvernement et parce qu’il en est à un stade avancé de développement, ce qui en fait un candidat idéal pour être soumis au Bureau des grands projets. »
Dans une déclaration officielle, P.J. Akeeagok, premier ministre sortant du Nunavut, dit accueillir favorablement l’engagement du fédéral d’inclure la centrale hydroélectrique parmi les chantiers de construction nationale supportés par le BGP. « Cette décision reconnaît ce que les Nunavummiut savent depuis longtemps : investir dans les infrastructures du Nunavut est essentiel à la force, à la durabilité et à la souveraineté du Canada dans l’Arctique », souligne-t-il.
Un propos que le président et chef de la direction de la NNC Harry Flaherty soutient : « C’est un signal que les Nunavummiut sont indispensables à l’économie canadienne unifiée et que les Inuit, unis, peuvent prendre en main leur propre avenir », affirme-t-il.
Pierre-Alain Bujold des relations avec les médias au Bureau du Conseil privé révèle que Mark Carney a énoncé que les propositions d’envergure nationale ne peuvent être réalisées qu’en pleine consultation avec les peuples autochtones, afin d’accroître la participation et les partenariats, et de supporter des opportunités financières durables pour les générations futures dans leurs communautés.
Une fois qu’un projet est soumis au BGP, Pierre-Alain Bujold indique que celui-ci se concentre sur la résolution des défis liés aux politiques ou à la réglementation, la structuration du financement ou la réduction des risques, dans le but d’accélérer les décisions et d’assurer que les initiatives demeurent compétitives, de la mise en œuvre à l’exploitation.
Pour éviter d’influencer de potentiels choix et de respecter la sensibilité des discussions en cours, le gouvernement du Canada dit s’abstenir de commenter publiquement l’état d’avancement de la centrale hydroélectrique.
Pas une garantie d’être construit, une analyse environnementale à venir
La première année d’analyse de base vient de se terminer pour NNC et Jess Puddister qui y agit comme gestionnaire stratégie et engagement affirme que rien ne garantit pour le moment que le projet sera construit.
« Nous savons, grâce aux Inuit, que le caribou, l’omble chevalier, les plantes, les oiseaux et la qualité de l’eau sont tous des éléments d’une importance cruciale », énonce-t-elle. « Nous offrirons un accès complet et transparent à toutes les données provenant des études menées à Kuugaluk. Nous proposerons également des activités d’engagement public accessibles et interprétatives afin d’examiner ces informations ensemble en tant que communauté et d’intégrer les savoirs traditionnels inuit. »
Dionne Filiatrault, directeur général pour la Commission d’examen des répercussions du Nunavut (NIRB) explique que l’organisation dispose de peu de renseignements pour le moment sur les conséquences potentielles. « Le projet en est à ses premières étapes et les enjeux environnementaux ne sont pas connus à ce stade, car aucun dossier ne nous a encore été soumis pour une évaluation des impacts », déclare-t-il.
Une fois le document reçu, Dionne Filiatraut mentionne que le NIRB procédera à son analyse en tenant compte de l’ensemble des volets écologiques, notamment les milieux terrestres, atmosphériques et aquatiques ainsi que les dimensions humaines et sociales. La commission transmet ensuite toutes les propositions à de vastes listes de distribution, incluant les organisations de chasseurs et trappeurs.
Le directeur général souligne que les décideurs sont encouragés à engager des discussions avec les groupes communautaires et avec les associations inuit et fauniques régionales, dès les premières phases du développement ou de la conception. Ainsi, leurs inquiétudes peuvent être intégrées par les promoteurs directement dans leur proposition, en indiquant comment elles seront considérées ou atténuées.
Pour le moment, le NIRB autorise des analyses de base, des recherches archéologiques et des études d’ingénierie préliminaires pour évaluer la faisabilité du projet. Ces actions comprennent notamment la collecte d’échantillons de sol, d’eau de surface et d’eau souterraine pour les investigations géophysiques préalables ; la réalisation d’inventaires d’oiseaux dans les zones susceptibles d’être perturbées et la mise en place de camps temporaires.
Accompagnés de Mike-Smook, entraîneur-chef et de Matilda Pinksen, entraîneuse et présidente du club, les judokas ont pu se mesurer à de nouveaux compétiteurs, ce qui a permis aux instructeurs d’évaluer leurs habiletés et de déterminer les aspects qu’ils doivent améliorer.
Les jeunes sont revenus de Longueuil avec une médaille d’argent et trois de bronze, démontrant une fois de plus que le Nunavut progresse constamment et peut développer des athlètes de haut niveau.
Résilience et adaptation
Mike Smook n’avait que de bons mots pour les sept Iqalummiut qui ont participé à cette compétition d’envergure. « Les athlètes que nous avons amenés avaient un excellent esprit d’équipe et un grand esprit de corps ! C’était vraiment génial de les entendre s’encourager et se soutenir mutuellement ! », souligne-t-il.
Parmi ceux-ci, Azriel Tagnigou-Petnkeu et Charlotte Smook se sont distingués en remportant respectivement une et deux médailles de bronze. Aux dires de l’entraîneur-chef, ce duo travaille fort sur les tatamis et a une remarquable attitude. « En tant qu’entraîneur, je ne me concentre pas seulement sur les médailles, mais sur les habiletés et compétences de chaque athlète, autant à l’entraînement qu’en compétition. La médaille n’est qu’un bonus ! », poursuit Mike Smook.
Azriel et Charlotte ont ressenti une grande fierté de voir leurs efforts porter leurs fruits.
Âgée de 14 ans, Charlotte raconte qu’elle ne croyait pas beaucoup en ses chances de victoire avant son dernier combat. Elle avait perdu ses deux précédents affrontements et ressentait une douleur au cou après avoir livré bataille à l’une des compétitrices, ce qui avait un peu ébranlé sa confiance.
« Mon adversaire étions toutes les deux vraiment fatiguées et j’ai presque eu envie d’abandonner, mais pendant le combat j’ai regardé autour et j’ai vu mon équipe qui m’encourageait. Je pouvais les entendre me soutenir et ça m’a donné l’énergie dont j’avais besoin » affirme la judokate qui vise maintenant une médaille aux Jeux d’hiver du Canada.
Mike Smook, qui est le père de Charlotte, indique que sa fille a démontré une grande résilience durant la compétition. Quant à Azriel, après avoir analysé les autres adversaires, il a su s’adapter rapidement pour changer son style de combat.
Aussi âgé de 14 ans, le jeune athlète a pour sa part dû composer avec une blessure à la hanche et au bras, mais confie qu’il ne ressentait pas vraiment la douleur grâce à l’adrénaline. Bien qu’il ait perdu des combats, Azriel a pu rebondir pour atteindre la troisième marche du podium, un exploit qu’il attribue en grande partie à la présence de son entraîneur. Tout au long de la journée, il explique que Mike Smook a su lui donner la confiance nécessaire en lui rappelant sa force et ses aptitudes, ce qui lui a permis de décrocher le bronze. Pour le jeune athlète, l’appui de cet homme est essentiel puisqu’il s’assure de son bien-être psychologique et physique, fait le suivi de ses performances et veille à ce qu’il demeure concentré.
Heureux de sa médaille, il avait à cœur d’en rapporter une au Nunavut. Il avoue néanmoins qu’il croit qu’il aurait pu faire mieux s’il avait été dans de meilleures conditions. « J’étais content d’avoir eu l’opportunité de participer à cette compétition avec tous mes coéquipiers. Même si c’est un sport individuel, on s’est tous soutenus », confie celui qui se sent maintenant mieux outillé et préparé en vue des Jeux d’hiver du Canada.
Rempli de fierté, Mike Smook affirme avoir reçu de nombreux compliments d’autres judokas, d’entraîneurs et d’arbitres.
« Cela m’a vraiment réchauffé le cœur, car je sais à quel point nos athlètes s’exercent fort, et ça fait du bien de constater que d’autres reconnaissent leurs habiletés et leurs compétences. »
Matilda Pinksen a aussi pris part au tournoi afin de récolter des points nécessaires à l’obtention de sa ceinture noire et est repartie à la maison avec une médaille d’argent.
L’entraineur-chef de Judo Nunavut, Mike Smook, entouré de sa fille Charlotte (gauche) et Matilda Pinksen (droite).
« Le club est là pour rester »
Charles Lagacé est vice-président pour Judo Nunavut. Il souligne d’emblée que les membres du club n’ont pas l’occasion, à l’instar d’autres jeunes en milieu urbain, de se rendre à plusieurs compétitions au cours de l’année. « Ça fait un petit velours de voir que nos judokas ont de bons résultats. Les athlètes qui n’ont pas eu de médailles ont également très bien travaillé. C’est vraiment encourageant de continuer à les supporter et leur donner l’opportunité de se développer au mieux qu’ils peuvent dans le judo », se réjouit-il.
Il ajoute qu’il s’agit aussi d’une grande motivation pour les entraîneurs qui offrent énormément de leur temps de façon bénévole ainsi que pour les familles qui se sont investies dans plusieurs activités de financement. Plus d’une centaine de jeunes, dès l’âge de 4 ans, font partie de l’organisation et la vaste majorité s’exerce avant tout pour le plaisir.
« Le Club va continuer de proposer autant le niveau récréatif que des occasions de compétitions à l’extérieur, pour permettre aux membres de se développer. »
Une opinion appuyée par Mike Smook : « Il ne fait aucun doute dans mon esprit que le succès à ce tournoi motivera les plus jeunes à s’entraîner fort et à viser la réussite ».