John Main, ministre responsable de la SÉQ a récemment fait le point concernant les travaux en cours pour le remplacement de trois centrales électriques dans les communautés de Cambridge Bay, Gjoa Haven et Igloolik ; des installations dont l’année de construction varie entre 1967 et 1977. À Kugluktuk, le processus d’appel d’offres a été clôturé le 4 juin 2025 et le projet de la centrale de Chesterfield Inlet est en attente de l’approbation du financement du gouvernement fédéral.
Des critères d’évaluation
« Ces investissements sont essentiels pour renforcer la fiabilité énergétique, soutenir l’intégration future des énergies renouvelables et assurer la durabilité à long terme », a déclaré le ministre.
Dans une réponse écrite de la SÉQ fournie « par le résultat d’efforts de collaboration entre les différentes équipes de l’organisation » et non à titre individuel, la Société indique que les centrales à remplacer ont été classées par ordre de priorité à la suite d’un examen complet de l’infrastructure :
« Dans le cadre de ce processus, un consultant indépendant a été embauché pour évaluer l’état et le rendement de toutes les centrales électriques du territoire. En fonction de facteurs tels que l’âge, la fiabilité et le risque opérationnel, ces cinq collectivités ont été identifiées comme ayant les installations qui ont le plus besoin d’être remplacées. »
Une fiabilité accrue, une capacité améliorée et un soutien pour l’intégration future des énergies renouvelables font partie des avantages des nouvelles installations selon la Société.
Confirmant le fait que plusieurs centrales électriques du territoire ont dépassé leur durée de vie prévue, la SÉQ déclare adopter une approche proactive en matière d’entretien et de fiabilité du système. Cela comprend notamment des mises à niveau de l’infrastructure et une surveillance continue du rendement : « Nous veillons à ce que les usines vieillissantes restent opérationnelles et sûres jusqu’à ce qu’il soit possible de les remplacer ».
Toujours selon la Société d’énergie, le coût total de la construction de nouvelles centrales électriques peut varier considérablement en fonction de facteurs tels que les conditions du marché, les défis spécifiques à l’emplacement et la portée de chaque projet. Le coût combiné estimé actuel de ces cinq projets de remplacement se situe entre 270 et 290 millions de dollars : « La SÉQ continue de surveiller de près la volatilité des marchés et d’ajuster la planification au besoin pour assurer la réalisation rentable et fiable de ces projets d’infrastructure essentiels ».
Ne disposant pas de ressources internes suffisantes pour remplacer la totalité des installations qui ont dépassé leur durée de vie, la SÉQ affirme travailler activement avec le gouvernement fédéral pour obtenir du financement. L’une de leurs principales sources de soutien est le Fonds pour l’énergie dans l’Arctique qui est un programme de financement fédéral conçu pour aider les collectivités nordiques et autochtones à améliorer et à remplacer les infrastructures énergétiques vieillissantes. Lancé en 2017 au montant de 400 millions de dollars, ce Fonds couvrira 75 % du coût des cinq projets tandis que le reste de la facture sera relayée à la Société.
Plusieurs années de retard
En 2021, le gouvernement du Nunavut a approuvé le projet de construction des trois nouvelles centrales électriques dans les communautés de Cambridge Bay, Gjoa Haven et Igloolik, avec une fin des travaux prévue pour 2026. L’attribution de ces trois contrats ne s’est cependant réalisée qu’en novembre 2024.
Alors que celui pour la centrale électrique de Cambridge Bay a été confié à Adco Power Ltd pour un montant de 50,2 millions de dollars, Pilitak Enterprises Ltd est en charge des centrales de Gjoa Haven et d’Igloolik dont la facture devrait s’élever autour des 36 millions de dollars pour chacun des chantiers.
« Les retards dans ces projets ont été principalement causés par la pandémie de COVID-19, qui a entraîné une hausse des coûts des matériaux, des pénuries de main-d’œuvre et des perturbations généralisées de la chaîne d’approvisionnement. Les difficultés rencontrées au cours du processus d’appel d’offres ont également contribué aux ajustements de l’échéancier », déclare la Société.
Malgré ces défis, l’organisation se dit déterminée à fournir une énergie sûre et fiable aux Nunavummiut.