Au Nunavut, l’augmentation de 7,5 % du PIB en 2024 survient après avoir progressé de 3,8 % en 2023, ce qui représente une croissance de près du double. Toujours selon Statistique Canada, le PIB dans les territoires a fait un recul de 3,3 % au Yukon et de 1,1 % dans les Territoires du Nord-Ouest au cours de l’année ciblée.
Peu d’industries en déclin
Dans une publication Facebook, P.J. Akeeagok, premier ministre du Nunavut, mentionne que cette augmentation reflète la résilience et le travail acharné des Nunavummiut et l’expansion du potentiel économique du territoire : « Le résultat du Nunavut souligne l’importance de poursuivre la lancée et d’en tirer parti en investissant dans les projets territoriaux d’infrastructure, de logement et d’énergie ».
Kathryn Devereaux, gestionnaire des communications au ministère des Services communautaires, rapporte que la croissance du Nunavut, bien qu’exceptionnelle par rapport aux normes nationales, n’est pas sans précédent :
« Nous avons connu une croissance similaire depuis le début des années 2010, tirée par nos secteurs à forte valeur ajoutée. Le taux de croissance de 2024 reflète les performances passées, comme les 7,6 % de 2018, ce qui reflète la résilience de notre économie et nos investissements stratégiques. »
Le Nunavut a connu la plus forte hausse de son PIB au Canada en 2024, enregistrant une croissance de 7,5 %.
Elle indique que ce développement s’inscrit dans l’objectif du gouvernement d’accroître la prospérité économique du territoire : « Bien que l’exploitation minière soit un moteur clé, nous nous concentrons également sur le développement des industries des pêches, du tourisme et de la culture afin d’assurer des avantages à long terme pour les Inuit et les résidents ».
Jasmine Emond est agente de communication pour les relations avec les médias chez Statistique Canada. Elle souligne que le secteur de l’extraction minière, l’exploitation en carrière et l’extraction de pétrole et de gaz est un secteur important pour le Nunavut par rapport à d’autres régions géographiques :
« Ce secteur a représenté en moyenne environ 40 % du PIB total du Nunavut au cours des dernières années »
Elle ajoute que le secteur de la construction a également contribué de manière significative à l’économie du Nunavut, principalement grâce aux travaux de génie en 2024.
Alors que le secteur des pêches a été confronté à une réduction de ses quotas en 2024, limitant leur contribution au PIB, Kathryn Devereaux indique que d’autres secteurs ont été en mesure de compenser.
Sur un total de 101 industries au Nunavut, seulement 10 ont connu des baisses de croissance en 2024. L’industrie de l’enregistrement sonore (-50 %), la gestion de sociétés et d’entreprises (-22,2 %) et les services postaux (-13,3 %) sont les trois ayant subi les plus fortes décroissances selon Statistique Canada.
La voix aux Inuit
En décembre 2022, la Supergrappe des océans du Canada (SOC) a lancé Ambition 2035, une initiative visant à porter l’économie océanique du Canada à 220 milliards de dollars, soit cinq fois les avantages économiques de l’époque. Par sa situation géographique, le Nunavut avait alors été désigné comme un bon endroit pour développer ce secteur.
« L’économie océanique du Nunavut a un vaste potentiel de soutien aux économies locales, avec des ressources renouvelables et non renouvelables. Ayant la plus longue juridiction maritime au pays, le Nunavut a la possibilité d’orienter le développement de nos voies navigables d’une manière qui respecte les principes d’une économie bleue. »
Parmi les possibilités d’avenir qui existent, elle cite les ressources renouvelables comme la pêche durable, le tourisme dans l’Arctique, l’énergie marémotrice et des routes maritimes plus écologiques. Elle soulève que le gouvernement du Nunavut s’est engagé à prendre soin des ressources et des collectivités touchées par cette croissance : « Compte tenu de l’intérêt croissant pour la croissance économique entourant les voies navigables du Nunavut, il est impératif que les Nunavummiut, et en particulier les Inuit, aient une voix à la table. Il est tout aussi important que tout investissement dans l’infrastructure marine, la recherche et d’autres domaines critiques comprenne une contribution significative à la durabilité environnementale ».
Contactée afin de commenter la croissance de l’économie océanique du Nunavut depuis le lancement d’Ambition 2035, la SOC n’a pas donné suite à notre demande.
