La nouvelle saison de navigation de l’Amundsen qui devrait débuter à la fin juin, permettra encore une fois cette année à de nombreux scientifiques internationaux de réaliser des recherches sur des sujets tels que les écosystèmes marins de l’Arctique et les changements climatiques.
L’expédition annuelle du navire de recherche est coordonnée par Amundsen Science, une organisation à but non lucratif dont la direction est basée à l’Université Laval de Québec.
Cette organisation se donne comme objectif que les résultats des recherches effectuées retournent vers les communautés.
Un travail de communication
Deux fois par année, Amundsen Science effectue une tournée dans diverses communautés du territoire. En plus d’Iqaluit, la tournée du printemps incluait des visites à Kinngait, Qikiqtarjuaq, Resolute Bay et Igloolik.
Myrah Graham assure la liaison en recherche nordique pour Amundsen Science. Elle était récemment de passage à Iqaluit pour aller à la rencontre des résidents. Son collègue Louis Wilmotte s’est aussi déplacé pour une partie du séjour. Dans le cadre de son travail, Myrah Graham entretient un lien étroit avec les scientifiques : « Je suis là pour les écouter, collaborer avec eux. Je prends leurs informations, je lis leurs publications, j’écoute ce qu’ils font pour ensuite communiquer ça aux communautés nordiques ».
Visites dans les écoles, participation à des événements communautaires, rencontres avec les organisations de chasseurs et de trappeurs ainsi que des interventions dans les radios locales font partie des moyens utilisés pour rejoindre les Nunavummiut. Dans le futur, l’organisation souhaite aussi pouvoir effectuer des partages avec les ainés.

Des cartes postales ont été créées pour fournir les informations sommaires des différentes recherches.
L’École des Trois-Soleils faisait partie des lieux visités à Iqaluit. Avec son collègue, Myrah Graham a présenté du contenu sous la forme de jeux éducatifs devant des étudiants très intéressés par le sujet. À la suite de ces divers échanges, l’agente de liaison est en mesure de transmettre aux chercheurs les préoccupations et les idées locales.
Remote, but Not Isolated—Microplastics in the Sub-surface Waters of the Canadian Arctic Archipelago par Kirstie Jones-Williams et al., 2021 et Sedimentary records of contaminant inputs in Frobisher Bay, Nunavut par Meaghan Bartley et al. en 2024 comptent parmi les six publications scientifiques présentées aux Nunavummiut.
Au cours de sa tournée, Myrah Graham a aussi présenté des postes de stagiaires disponibles dans le cadre du programme de formation des Inuit.
Boucler la boucle
Lors des présentations, du matériel varié est utilisé dont des cartes postales qui présentent les informations principales des recherches, des cartes à jouer exposant des espèces du fond marin ainsi que des échantillons de soleils de mer.
Le livre « Our Floating Village » d’Emilie Goulet est aussi utilisé pour dévoiler de façon imagée comment se déroule la vie sur ce bateau de 98,3 mètres de long. On y apprend entre autres que le navire de recherche possède une salle d’entraînement, un dépanneur, une infirmerie et une salle de divertissement.
« Le mieux, c’est de commencer la discussion avec ce matériel-là puis après ça, de savoir qu’est-ce que les gens locaux en pensent, c’est quoi leurs priorités, leurs questions à eux. Comme ça, on peut retransmettre ça aux chercheurs puis avoir plus d’échanges avec les gens ».
L’agente de liaison, qui souligne au passage l’accueil formidable des Nunavummiut, estime que les tournées communautaires permettent en quelque sorte de « boucler la boucle » : « Je pense que ça fait un long moment que les communautés réclament ça. Ça fait des décennies que les gens viennent du Sud, qu’ils viennent prendre des échantillons et qu’on n’en entend plus parler ».