Ce vendredi 28 février restera comme un moment fort de cette année 2025. En visite officielle dans la capitale du territoire, la ministre Jenna Sudds a annoncé un investissement fédéral pour les programmes d’alimentation dans les écoles au Nunavut d’environ 7,6 millions de dollars sur les trois prochaines années, ce qui permettra notamment d’améliorer les installations dans les cuisines, d’embaucher plus de personnel et d’offrir davantage de repas nutritifs.
La ministre s’est ensuite rendue à Apex pour inaugurer l’unique service de garde d’enfants inuktitut d’Iqaluit, Tumikuluit Saipaaqivik, qui en plus d’avoir déménagé, offre maintenant une capacité d’accueil presque doublée.
Un filet de sécurité
Entourée du premier ministre du Nunavut, P.J. Akeeagok, de la ministre de l’Éducation du Nunavut, Pamela Gross et du ministre de la Santé du Nunavut John Main, Jenna Sudds a annoncé la conclusion d’une entente qui permettra au territoire d’améliorer ses programmes d’alimentation en milieu scolaire. Dans l’ensemble du territoire, ce sont 11 000 élèves qui reçoivent un coup de pouce pour bien s’alimenter.
« Les enfants ne peuvent pas apprendre le ventre vide. C’est pourquoi nous faisons en sorte que les enfants du Nunavut aient les bons aliments dont ils ont besoin, y compris des repas traditionnels qui assurent la connexion avec leurs racines. Chaque enfant mérite de grandir, d’apprendre et de profiter de sa jeunesse sans s’inquiéter pour son prochain repas »

Ce nouvel investissement annoncé par la ministre Jenna Sudds visera à fournir des repas équilibrés à près de 11 000 jeunes sur le territoire.
Le Nunavut rejoint ainsi les provinces de Terre-Neuve-et-Labrador, du Manitoba, de l’Ontario, de l’Île-du-Prince-Édouard, du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle‑Écosse, qui ont aussi conclu un partenariat avec le gouvernement du Canada pour que les enfants puissent avoir accès à des repas nutritifs au sein de leur milieu scolaire.
Samuelle Carbonneau du Bureau des relations avec les médias pour le ministère de l’Emploi et Développement social Canada indique l’importance de l’administration du programme dans un environnement exempt de discrimination et de préjugés, afin que les élèves ne se sentent pas exclus ou honteux.
Les programmes du Nunavut sont administrés et mis en œuvre par les écoles et les collectivités en fonction de leurs besoins.
« Les écoles comptent principalement sur des bénévoles pour préparer les aliments et les offrir aux élèves. Par ailleurs, les écoles et les collectivités demandent des fonds supplémentaires à des organismes sans but lucratif et à d’autres sources fédérales pour combler leurs besoins en matière de financement » ajoute Samuelle Carbonneau.
Certaines écoles proposent un petit-déjeuner froid et une collation, tandis que d’autres offrent un déjeuner chaud tous les jours.
Dans le cadre de l’entente avec le gouvernement du Nunavut, les partenaires autochtones auront le plein contrôle sur la gestion des programmes d’alimentation, dans l’objectif de garantir que les enfants aient droit aux repas traditionnels liés à leur culture et l’enseignement qui les accompagne. Ainsi, une attention sera mise sur l’accès à des aliments traditionnels comme l’airelle, la chicouté, le caribou, le saumon et la morue.
Pour John Main, l’accès à des aliments nutritifs favorise le bien-être émotionnel et mental, en fournissant aux enfants l’énergie et la stabilité dont ils ont besoin pour s’épanouir dans tous les aspects de leur vie.
L’ouverture tant attendue de la garderie Tumikuluit Saipaaqivik
Après plusieurs mois de travaux, l’unique service de garde en inuktitut a officiellement été inauguré en présence de Jenna Sudds, P.J. Akeeagok, John Main, Pamela Gross et du maire d’Iqaluit Solomon Awa, dans une ambiance chaleureuse et décontractée.
En service depuis 18 ans, Tumikuluit Saipaaqivik possède maintenant de plus grandes infrastructures qui permettent d’accueillir 16 enfants supplémentaires, portant à 36 sa capacité d’accueil.
« Les enfants méritent de grandir en étant fiers de qui ils sont et d’où ils viennent. Les services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants conçus et fournis par et pour les communautés inuit garantissent que les enfants inuit, surtout les plus jeunes, peuvent apprendre et apprécier les enseignements qui témoignent de leurs valeurs, de leur langue et de leurs traditions » a déclaré la ministre fédérale.

Le gouvernement du premier ministre P.J. Akeeagok vise la création de 238 places en garderie d’ici 2026.
Pour Karen Flaherty, présidente de Tumikuluit Saipaaqivik, le fait d’accueillir un plus grand nombre d’enfants donnera davantage d’occasions d’inculquer la fierté aux enfants, dès leur plus jeune âge.
Dans un contexte de pénurie de services de garde pour la petite enfance, ce projet a reçu un financement fédéral de 1,8 million de dollars dans le cadre l’Accord entre le Canada et le Nunavut sur l’apprentissage et la garde des jeunes enfants à l’échelle du Canada.
Le gouvernement du Nunavut s’est engagé à créer 238 places en garderie agréée d’ici le 31 mars 2026. L’agrandissement de Tumikuluit Saipaaqivik porte à 178 le nombre total de places créées depuis la signature de l’accord, ce qui représente 75 % de l’objectif global.
Samuelle Carbonneau soulève que bien que la garderie Tumikuluit Saipaaqivik soit la seule garderie qui opère en inuktitut à Iqaluit, la majorité des garderies fonctionnent en inuktitut et en anglais.
« Le ministère de l’Éducation s’engage à continuer d’offrir des activités de perfectionnement professionnel en matière d’apprentissage et de garde des jeunes enfants dans toutes les langues officielles du Nunavut ».