Mise en scène par Alex Michaud, cofondateur de la Nunavut Theatre Company, la pièce Bang Bang, inspirée du livre de Kat Sandler, présente comme point de départ une ancienne policière noire qui quitte les forces de l’ordre après avoir tiré sur un jeune noir non armé.
La production réunissait six comédiens, dont Jessie Hale et Murielle Jassinthe, cofondatrices de la compagnie de théâtre ainsi que Jason Gautreau, Akai, Krystal Mattews et Maggie Hu.
Des thèmes d’actualité
C’est en faisant de la recherche qu’Alex Michaud a découvert l’ouvrage Bang Bang de Kat Sandler. Il est par la suite parvenu à réaliser le « casting parfait » qu’il décrit comme étant extrêmement diversifié avec des comédiens qui ont récemment emménagé à Iqaluit et d’autres qui ont peu d’expérience dans le théâtre.
« Ce qui est intéressant dans la pièce, c’est justement le fait que c’est une pièce dramatique, mais il y a des moments de comédie aussi. », explique le metteur en scène qui compare la pièce d’une durée de près de trois heures à un « marathon ».
« Dès que ça commence, on se lance dedans, on parachute dans notre univers et on ne lâche pas jusqu’à la fin. Les petites pointes de comédie, ça permet de souffler un peu », poursuit-il.
Une dizaine de mois, dont quatre de répétitions intensives ont été nécessaires à la préparation de la pièce qui a été majoritairement présentée au public sous la forme d’une lecture scénique.
« D’avoir fait une pièce de théâtre sur un sujet aussi lourd et important, mais que ça l’a été fait de façon collaboratrice, d’une façon très humaine, qu’on prenait soin de l’un et l’autre à travers la production, pour moi, c’était important. »

Une pièce « marathon», d’après le metteur en scène Alex Michaud.
Selon lui, même si la pièce a été écrite en 2018, les thèmes qui y sont présentés demeurent malheureusement très pertinents aujourd’hui.
« À travers cette expérience-là, je pense qu’il y a définitivement des parallèles qui peuvent être faits avec les différentes minorités ici à Iqaluit », souligne le metteur en scène.
En plus d’avoir pu compter sur le soutien de nombreux Iqalummiut pour présenter cette pièce, la Nunavut Theatre Company a reçu une subvention de 10 000 $ de la Fondation canadienne des relations raciales, qui sensibilise la population aux causes et aux manifestations du racisme au Canada
Amorcer une réflexion
Animée par Omanola Djalogue, une table ronde en compagnie des acteurs et de l’équipe de production a été proposée au public présent à la suite de l’une des représentations.
Devant l’intensité de la pièce et les sujets difficiles qui y sont abordés, une personne a pris la parole pour s’assurer que la troupe prenait soin d’elle et de leur santé mentale.
« On a aussi eu des commentaires comme quoi ça avait beaucoup d’impact, que ça ramène quand même des expériences négatives que certaines personnes ont vécues. Je pense que ça a un effet catalyseur de voir la pièce, d’entendre ces mots-là, d’entendre le nom des victimes de brutalité policière », souligne Alex Michaud. Il soulève qu’une fois que la pièce a été présentée au public, elle leur appartient.
Son souhait est maintenant que les spectateurs aient une meilleure compréhension des thèmes abordés, qu’ils amorcent une réflexion et que cette expérience puisse faire en sorte de provoquer des discussions.