Après un premier événement organisé avec succès en 2024 dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs, avec Bebi Philip en concert, l’AFN organise cette année un festival durant la semaine du 24 février 2025. La programmation sera variée avec soirée conférence et conte, un événement d’humour ainsi qu’un repas communautaire. Une soirée musicale mettant en vedette un artiste africain dont l’identité ne pouvait pas être dévoilée au moment d’écrire ces lignes, est aussi au programme le 28 février.
Toute la communauté conviée
« La communauté francophone au Nunavut est très diversifiée aujourd’hui. Elle compte beaucoup de francophones qui sont d’ascendance africaine et donc, c’est tout à fait normal que l’AFN marque le coup en faisant cette célébration-là et qui a pour but aussi de se montrer beaucoup plus inclusif au niveau de ses activités. »
Selon lui, il s’agit d’une occasion de célébrer et de reconnaître la contribution des Noirs dans la communauté que ce soit dans la communauté ici ou au Canada de façon générale. Il rappelle d’ailleurs que l’histoire de la présence noire dans l’Arctique remonte aux tout premiers explorateurs étrangers au pays.
« Je dirais que c’est une bonne chose de pouvoir célébrer au Nunavut. Ça montre que le Nunavut est diversifié et qu’il y a justement un multiculturalisme qui existe ici », ajoute-t-il.
Christian Ouaka estime que pour une personne d’ascendance africaine qui réside au Nunavut, il est également important de se sentir célébré.
Pour offrir ce festival, l’AFN a reçu l’accompagnement du ministère du Patrimoine canadien ainsi que celui du ministère de la Culture et du patrimoine du gouvernement du Nunavut.
Célébrer son identité
Pour Mireille Liliane Magne, célébrer le Mois de l’histoire des Noirs permet de rendre un vibrant hommage à la riche histoire et à la culture vivante des Noirs au Canada en participant à divers événements tels que ceux organisés par l’AFN. Safiatou Traore abonde aussi dans ce sens et croit qu’il s’agit d’une occasion précieuse de célébrer l’héritage, les réussites et la contribution des Noirs à la société, et ce même dans un contexte nordique comme celui du Nunavut.
« Célébrer ensemble, c’est affirmer notre présence, notre résilience et notre fierté. C’est aussi une belle opportunité d’éduquer et de créer des ponts avec les autres communautés qui composent notre territoire »
La femme qui a participé le 9 février dernier à l’événement de la Nunavut Black History Society (NHBS) au Franco-Centre exprime que ce fut un moment fort en émotions et en reconnaissance.
Pour elle, il s’agissait aussi d’une opportunité pour célébrer et récompenser les personnes qui, par leur travail et leur engagement, contribuent activement à l’épanouissement et au développement de la communauté. « Se rassembler pour ces événements permet non seulement de renforcer notre communauté, mais aussi de partager nos cultures et nos histoires avec l’ensemble des Nunavummiut », poursuit-elle.
D’origine haïtienne et née à Québec, Murielle Jassinthe participera aussi aux activités du Franco-Centre. Elle évoque qu’il est très intéressant de pouvoir célébrer le Mois de l’histoire des Noirs dans la francophonie.
« De voir qu’on fête vraiment aussi le Mois de l’histoire des Noirs à l’AFN, qu’un organisme porte-parole souligne le tout, ça fait chaud au cœur. On se rend compte qu’on représente en fait toute la francophonie enfin. »
Depuis qu’elle réside au Nunavut, Murielle Jassinthe explique qu’elle participe de façon plus assidue aux célébrations entourant ce mois. « J’ai beaucoup plus d’amis afrodescendants depuis que je suis au Nunavut. Ça a vraiment resserré des liens puis ça m’a permis de continuer à développer cette connaissance puis cette célébration de mon identité », soulève-t-elle.
Elle poursuit que cela lui permet de se connaître davantage et d’effectuer un processus de décolonisation.
Lorsqu’elle habitait à Québec, elle raconte qu’elle se sentait constamment comme n’appartenant à aucune culture. « De pouvoir célébrer cela ici, ça me permet entourée d’autres gens, de me sentir pas juste fière, mais aussi de me sentir apte à explorer mon identité de manière sécuritaire émotionnellement », conclut-elle.