Octroyé sur une période de deux ans, cet investissement vient officialiser pour l’AFN un projet débuté en avril 2024 qui a comme objectif de renforcer les capacités des membres féminines de l’AFN ainsi que celles de l’organisation.
Cela se traduit notamment par le partage d’informations sur les droits et l’accessibilité des ressources en français, par des occasions de rencontres et de collaboration entre femmes ainsi que par la création de liens avec les autres organismes féministes au niveau territorial et pancanadien.
La subvention permettra aussi de proposer des formations au sein de l’organisation et de réviser les politiques internes, permettant à l’AFN de devenir un modèle dans le domaine.
Cerner les besoins
« Le gouvernement du Canada s’est engagé à investir dans des changements systémiques qui permettent aux femmes de prospérer économiquement et socialement. Lorsque les femmes dans le Nord ont les possibilités et les ressources nécessaires pour réussir, les familles ressentent les bienfaits et les communautés en ressortent plus fortes. Ensemble, nous travaillons pour créer un avenir où chaque femme a la possibilité d’atteindre tout son potentiel, peu importe où qu’elle vive »
La somme remise à l’AFN fait en sorte que le travail de Samia Salomon, chargée de projet pour l’organisation depuis janvier 2025, soit entièrement dédié à mettre de l’avant des initiatives pour faire progresser l’égalité de genre et développer une expertise dans le domaine. Un sondage est présentement disponible concernant les défis et les besoins des femmes francophones sur tout le territoire et ce, peu importe leur âge et leur réalité.
« On a mandaté une firme pour dresser un portrait des femmes francophones au Nunavut. Par le biais du sondage administré aux membres de la communauté, mais aussi par des entrevues puis des tables rondes, nous avons voulu voir ce que les femmes de la communauté ont besoin, comment est-ce qu’on peut appuyer en ce sens et comment est-ce qu’on peut mettre tout ça en place. On veut vraiment avoir un portrait global », explique Marie-France Talbot, gestionnaire du centre de formation Qaujimaniq. Le besoin de se rencontrer est l’un des principaux enjeux qui est ressorti de ce sondage.
« Une des problématiques les plus fortes, c’est l’isolement. Les femmes nous disent : “On a envie de faire des activités entre femmes, pour échanger, discuter, sortir de la monotonie ou de la routine avec les enfants et d’avoir un petit moment pour soi” »
Selon la gestionnaire, de telles occasions de rencontre permettent d’élargir son réseau et de se faire guider vers des ressources possiblement méconnues. Elle souligne aussi que les membres féminines francophones du Nunavut ont vraiment une belle solidarité avec les autres femmes du territoire et expriment le désir de les appuyer.
Un diner pour cuisiner des rouleaux de printemps, un souper dégustation-création, des cours d’autodéfense et le Photovoix sont des exemples d’activités réalisées jusqu’à maintenant.
« Des occasions de faire des activités entre femmes », résume Marie-France Talbot.
Des besoins en formation tant au niveau personnel que professionnel ont aussi été formulés à travers le sondage, ce à quoi l’AFN s’engage à répondre en offrant un enseignement bimodal pour permettre aux résidentes à l’extérieur d’Iqaluit d’y participer.
La mise en place d’un comité de femmes qui se rencontrera de façon régulière est prévue au cours de l’hiver 2025.
Un projet panterritorial
Déterminée à donner une plus grande place aux femmes, l’AFN participe également au projet panterritorial « Des changements systémiques pour renforcer le rôle des femmes dans les communautés francophones du Nord ». Sur une période de trois ans, l’AFN collaborera avec la Fédération franco-ténoise (FFT) et les Essentielles au Yukon pour renforcer la sécurité économique et la prospérité des femmes francophones ainsi que leur accès à des postes de responsabilité et de décisions au sein des trois territoires canadiens.
L’un des objectifs du projet est d’établir un portrait des femmes francophones aspirant ou occupant des rôles de leadership pour identifier les enjeux socio-économiques et structurels auxquels elles font face. Cela permettra aussi d’aller à la rencontre des organismes francophones qui le désirent, afin d’intégrer des recommandations spécifiques et des outils sur la question du genre.
« On veut augmenter les capacités de nos organisations francophones pour aider les femmes francophones à exprimer leur plein potentiel », conclut Marie-France Talbot.