En plus de protéger les communautés, le financement de 4 millions de dollars qui sera versé au Nunavut jusqu’en 2028 vise à appuyer les efforts déployés par les organismes communautaires et les organismes d’application de la loi pour lutter contre la violence liée aux armes à feu.
Entre 2018 et 2023, le gouvernement du Canada a investi 2,2 millions de dollars au Nunavut portant à 6,2 millions de dollars le financement attribué pour la période de 2018 à 2028 pour soutenir des programmes qui aident à mettre fin aux crimes liés aux armes à feu et à la violence liée aux gangs avant qu’ils ne se produisent.
Des interventions préventives
« Pour lutter contre la violence liée aux armes à feu, nous devons travailler sur deux fronts : la prévention et l’application de la loi. C’est précisément ce que nous faisons avec ce financement, tout en permettant au Nunavut de verser cette aide financière là où elle sera la plus efficace. Nous ne ménagerons aucun effort pour assurer la sécurité de nos communautés », a déclaré le ministre Dominic LeBlanc par voie de communiqué.
Le ministère de la Justice du Nunavut exprime pour sa part se réjouir de cette récente annonce.
La Division de la justice communautaire utilisera les fonds pour soutenir des initiatives sur l’ensemble du territoire, ce qui comprend entre autres la distribution de verrous de détente et des activités de sensibilisation à la sécurité en partenariat avec la Gendarmerie royale du Canada (GRC) au Nunavut et le Bureau du contrôleur des armes à feu. Ces fonds pourront également servir à aider des partenaires à mettre en œuvre des programmes communautaires.
« Les initiatives soutenues par ce financement permettront d’améliorer la sécurité des armes à feu grâce à des cours de sécurité et à d’autres formations, en sensibilisant les gens aux questions de sécurité des armes à feu et en faisant la promotion de relations et de modes de vie sains », indique Stephen P. Shaddock, directeur des politiques et de la planification au ministère de la Justice du Nunavut.
Des données préoccupantes
La GRC au Nunavut déclare prendre au sérieux toutes les formes de violence armée sur le territoire.
En 2024, au moins neuf appels sérieux concernant des armes à feu au Nunavut ont été recensés par l’organisation, dont sept ont donné lieu à des messages d’intérêt public « Abri en Place ». Au cours de la dernière année, l’organisation recense également deux accusations de meurtre et une accusation de tentative de meurtre contre la police. Des saisies sont réalisées dans le cadre de la perpétration d’une infraction et, à l’occasion, lorsqu’il y a eu violence entre partenaires intimes. La GRC saisit également les armes qui ont été utilisées dans des cas où des personnes se sont suicidées ou infligées des blessures.
Selon le rapport « Les armes à feu et les crimes violents au Canada, 2022 » réalisé par Statistique Canada, le Nunavut présentait pour 2022 un taux de 182,6 pour 100 000 personnes d’affaires de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu déclarées par la police alors que ce taux se situe à 36,7 à l’échelle nationale. Cette donnée place le Nunavut au deuxième rang des provinces et territoires au Canada après les Territoires du Nord-Ouest qui présentait pour la même année un taux de 230,2. En comparaison, les mêmes données pour les années 2021 et 2012 au Nunavut étaient respectivement de 236,7 et 201,9.
Questionné sur les raisons potentielles qui peuvent expliquer un si grand écart entre le Nunavut et le reste du pays en ce qui a trait aux crimes violents commis avec une arme à feu, Statistique Canada affirme ne pas avoir examiné les causes de ces phénomènes dans cette étude.