le Samedi 19 avril 2025
le Mercredi 18 Décembre 2024 8:00 Actualités

Peu d’inquiétude pour la transmission de la grippe aviaire au Nunavut

Un fulmar boréal mort, dont la carcasse a été prélevée à Resolute, au Nunavut, et dont le test de dépistage a révélé un résultat positif pour la grippe aviaire.   — Crédit : Réseau canadien pour la santé de la faune.
Un fulmar boréal mort, dont la carcasse a été prélevée à Resolute, au Nunavut, et dont le test de dépistage a révélé un résultat positif pour la grippe aviaire.
Crédit : Réseau canadien pour la santé de la faune.
Les deux plus récents cas de détection du sous-type H5 du virus de la grippe aviaire au Nunavut ont été recensés chez un fulmar boréal mort recueilli le 3 octobre 2024 à Resolute Bay et chez un goéland argenté mort prélevé le 30 juin 2024 sur l’île Southampton. La surveillance se poursuit, même si l’inquiétude n’est pas de rigueur.
Peu d’inquiétude pour la transmission de la grippe aviaire au Nunavut
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Bien que le ministère de la Santé du Nunavut informe ne plus annoncer de cas de grippe aviaire, il assure qu’il poursuit sa surveillance et que des messages seront véhiculés auprès de la population si un risque accru pour la santé publique est perçu.

Le ministère de la Santé et le ministère de l’Environnement du Nunavut, Environnement et Changement climatique Canada (ECCC), l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) et le Réseau canadien de la santé de la faune (RCSF) collaborent en continu pour assurer la sécurité des Nunavummiut concernant la grippe aviaire.

Un grand travail d’échantillonnage 

ECCC est responsable de diriger le prélèvement d’échantillons d’oiseaux sauvages vivants et prélevés par des chasseurs, notamment au Nunavut.

Au total, 291 échantillons d’oiseaux sauvages ont été prélevés et analysés sur le territoire au cours de la saison de surveillance qui a commencé le 1er avril 2024. Cinq échantillons de mammifères sauvages qui ont tous obtenu des résultats négatifs pour la grippe aviaire ont aussi été prélevés durant cette période.

Au Nunavut, plus de 1 700 oiseaux sauvages vivants, prélevés par des chasseurs ou malades, ou encore morts ont été échantillonnés entre 2022 et 2023. De ce nombre, cinq oiseaux ont été testés positifs à la grippe aviaire, hautement pathogène. Les oiseaux de mer, les goélands et les rapaces figuraient parmi les cas ayant obtenu un résultat positif aux tests de dépistage.

« Le Ministère concentre ses efforts d’échantillonnage principalement sur la sauvagine, les oiseaux de mer et d’autres oiseaux aquatiques, y compris les canards, les oies et les oiseaux de rivage, qui sont les plus susceptibles de contracter la grippe aviaire. Des échantillons provenant d’animaux sauvages malades ou morts, y compris des mammifères, sont également prélevés dans le cadre du programme interorganismes », explique Brandon Clim, porte-parole des relations avec les médias pour Environnement et Changement climatique Canada.

Brian Stevens, pathologiste de la faune pour le Réseau canadien pour la santé de la faune pour la région Ontario/Nunavut, examinant un goéland marin.

Crédit : Réseau canadien pour la santé de la faune.

Les échantillons prélevés sur des espèces d’oiseaux sauvages malades ou morts au Nunavut sont généralement analysés au laboratoire du réseau de l’Université de Guelph en Ontario, au moyen d’un test PCR préliminaire.

Tous les échantillons dont le test de dépistage du virus de la grippe aviaire n’est pas négatif dans ces laboratoires doivent être acheminés, comme l’oblige la Loi sur la santé des animaux et le Règlement sur les maladies déclarables, au Centre national des maladies animales exotiques de l’Agence canadienne d’inspection des aliments pour des tests de diagnostic de confirmation.

Selon Brandon Clim, le risque de transmission interhumaine de la grippe aviaire hautement pathogène demeure faible. Une affirmation à laquelle adhère Chelsea Halvorson, directrice intérimaire des communications au ministère de la Santé du Nunavut.

« Avec un cas positif récent, c’est une situation que nous surveillons, bien que le niveau d’inquiétude soit faible », affirme-t-elle.

La participation des communautés

Selon Chelsea Halvorson, la collaboration des Nunavummiut est essentielle puisque ce sont les plus grands utilisateurs des ressources fauniques.

« Lorsque des maladies apparaissent dans les populations d’animaux sauvages, les chasseurs ont tendance à être en mesure de déceler les anomalies dans la viande ou le comportement des animaux mieux que la plupart des gens. Il est important que les membres de la communauté signalent les animaux sauvages malades à leur bureau local de la faune pour que le Ministère puisse faciliter les tests de sécurité sur la viande et à plus grande échelle, sur la population locale d’animaux sauvages »

— Chelsea Halvorson, directrice intérimaire des communications au ministère de la Santé du Nunavut.

De son côté, ECCC affirme travailler en collaboration avec des collectivités et des organisations autochtones du Nunavut, comme l’Institut de recherche du Nunavut, pour prélever des échantillons de grippe aviaire sur la sauvagine et les oiseaux de mer.

Ce travail a eu lieu dans des collectivités comme Iqaluit, Arviat et Coral Harbour, et a consisté à recueillir des spécimens prélevés par des chasseurs et à offrir des possibilités de formation pour le prélèvement d’échantillons.

Porter des gants, se laver les mains avec du savon et de l’eau tiède, nettoyer les vêtements et l’équipement souillés dès que possible et bien cuire le gibier à plumes et les œufs sont les principales précautions à prendre pour limiter la propagation des maladies et minimiser les risques pour les humains.