Financé par Emploi et Développement social Canada (EDSC), ce programme vise à offrir des emplois estivaux aux jeunes de 15 à 30 ans qui peuvent avoir du mal à trouver un travail, notamment les personnes de la nation inuit et des collectivités éloignées.
L’initiative prévoit des subventions salariales pour les employeurs d’organismes sans but lucratif et du secteur public, de même que pour les organisations privées comptant 50 employés à temps plein ou moins.
Samuelle Carbonneau du Bureau des relations avec les médias pour EDSC souligne que pour certains, Emplois d’été Canada représente une première expérience sur le marché du travail qui les guide vers une formation, des études futures ou vers un choix de carrière.
Une situation gagnant-gagnant
Du 19 novembre 2024 au 19 décembre 2024, les employeurs au Nunavut et partout au Canada ont été invités à présenter une demande de financement afin de créer des occasions d’emploi estival.
« Les organismes à but non lucratif peuvent recevoir une contribution pouvant aller jusqu’à 100 % du salaire horaire minimum adulte en vigueur dans la province ou le territoire et toutes les charges sociales obligatoires liées à l’emploi (CSE) qui y sont associés. Les employeurs des secteurs public et privé sont admissibles à une contribution pouvant atteindre jusqu’à 50 % du salaire horaire minimum en vigueur dans la province ou le territoire », peut-on lire dans le Guide du demandeur Empois d’été Canada 2025.
Les offres proposées doivent être à temps plein, pour une durée de six à seize semaines. « Toutefois, certains employeurs ont l’intention de garder les jeunes comme employés après la fin du placement », souligne Samuelle Carbonneau.
Une évaluation de 2024 d’Emplois d’été Canada révèle que les personnes qui occupent un poste offert dans le cadre du programme ont des résultats supérieurs sur le plan de l’emploi, dépendent moins de l’aide au revenu et ont de meilleures perspectives à long terme sur le marché du travail.
Toujours selon la porte-parole d’EDSC, les employeurs ressortent également gagnants grâce à un bassin de jeunes travailleurs motivés qui ont de nouvelles idées et perspectives.
« Les jeunes s’adaptent souvent rapidement au changement. Investir dans les jeunes travailleurs peut entraîner une loyauté à long terme dont bénéficiera l’organisme au bout du compte. »
Cette année marque la première fois qu’une demande est acceptée au Nunavut pour la Fondation GLOCAL du Canada, une organisation qui vise à créer une société plus informée, engagée et inclusive en renforçant la résilience des jeunes et en luttant contre la désinformation.
La Fondation qui est à la recherche de cinq agents de développement communautaire estime qu’au-delà d’une subvention salariale, ce programme représente une occasion unique de mettre en relation les jeunes Canadiens avec des rôles porteurs dans l’amélioration des conditions de vie d’une communauté, la sensibilisation politique et le service public.
Jia Yue He, directrice de recherche à la Fondation GLOCAL du Canada est d’avis que l’embauche de personnes âgés de 15 à 30 ans présente de nombreux avantages.
« Nous considérons les jeunes non seulement comme les leaders de demain, mais aussi comme des acteurs clés de l’innovation civique d’aujourd’hui. Ils apportent un regard neuf, une grande aisance numérique et un lien étroit avec leurs communautés locales ».
Les emplois offerts aux Nunavummiut comprennent notamment des manœuvres pour la municipalité de Baker Lake, des guides de plein air à Resolute ainsi que des charpentiers et des spécialistes en médias sociaux à Iqaluit.
Malgré les avantages que génère la participation au programme Emplois d’été Canada, EDSC souligne que le nombre de demandes d’employeurs du Nunavut demeure faible comparativement aux autres régions du pays.
Des obstacles à franchir
Jia Yue He souligne qu’à l’instar de nombreuses organisations à but non lucratif opérant dans des régions éloignées ou mal desservies, le défi de leur organisation ne réside pas dans un manque d’intérêt des jeunes Nunavummiut, mais bien au niveau de la stabilité du financement. La Fondation travaille d’ailleurs actuellement à créer des partenariats avec des institutions territoriales et fédérales pour renforcer leur impact au Nunavut.
« Cela dit, nous sommes fiers que bon nombre de jeunes restent engagés après leur contrat. Certains deviennent mentors, d’autres leaders régionaux ou employés à temps plein ».
Samuelle Carbonneau croit pour sa part que les jeunes des communautés éloignées sont confrontés à des défis uniques dans leur recherche d’emploi. « Les transports limités font en sorte qu’il est difficile de se rendre jusqu’à l’emploi disponible. En outre, il y a moins d’occasions d’emploi et de soutien à la formation, ce qui s’ajoute à cette difficulté. Pour bien des jeunes des régions éloignées, un accès limité à Internet réduit encore davantage l’accès à l’information concernant les emplois disponibles ».
Des données fournies par Statistique Canada indiquent que le taux de chômage chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans au Nunavut était de 16,4 % en 2024 alors que la moyenne canadienne se situait à 14,5 % pour la même période.