Débuté en septembre 2020, l’agrandissement du Centre du patrimoine Nattilik est arrivé à son terme. Financé à hauteur de près de 8 millions par Parcs canada sur un montant total d’un peu plus de 15,5 millions, le bâtiment permet maintenant aux visiteurs de profiter d’une exposition de classe mondiale. De nombreuses pièces provenant des épaves HMS Erebus et du HMS Terror, navires ayant pris part à l’expédition menée par sir John Franklin en 1845 pour chercher un passage au Nord-Ouest, permettent désormais aux visiteurs de se plonger dans l’univers de l’explorateur.
La cérémonie d’ouverture a eu lieu le 4 juin dernier, en présence de dignitaires, de jeunes, d’aînés et de leaders de la communauté ainsi que le président et directeur général de Parcs Canada, Ron Hallman.
Dans les traces de l’expédition Franklin
Aux dires de Campbell Cameron qui a agi à titre de chef de projet pour l’agrandissement du centre, tous sont époustouflés par l’espace supplémentaire du lieu et l’opportunité d’accueillir davantage d’événements culturels et de transmettre le savoir inuit.
« L’exposition “Percer les glaces” illustre les expériences partagées entre les Nattilingmiut et les membres de l’expédition Franklin de 1845 dans l’Arctique du 19e siècle, donnant un aperçu de l’endurance, de la ténacité et de l’ingéniosité requises dans cet environnement exceptionnel. »
Les visiteurs peuvent se plonger dans l’univers de Franklin en observant 59 artefacts originaux, dont certains des plus importants provenant du HMS Erebus. Parmi ces pièces se retrouve une règle parallèle marquée « Fred Hornby », second sur le HMS Terror, un timbre avec l’inscription « Ed. Hoar », intendant du capitaine ainsi qu’un service de vaisselle probablement utilisé à la table de Franklin.
L’exposition présente aussi des reproductions d’artefacts restitués au Royaume-Uni, tels que la cloche du navire.
Teevi Mackay estime que la préservation de ces articles au Nunavut va au-delà de la protection des objets physiques.
« Cela signifie également honorer et maintenir la propriété inuit, tant matérielle que culturelle, de leur histoire et de leurs terres ».

La cérémonie d’inauguration a débuté avec la coupe officielle du ruban.
Un lieu de rassemblement
Le bâtiment abrite maintenant une aire polyvalente et de présentation, offrant un emplacement à la communauté, à la Nattilik Heritage Society, à Parcs Canada et à d’autres intervenants pour organiser des événements culturels, des séminaires et des expériences d’apprentissage pour les étudiants. Un espace extérieur donne aussi la possibilité de montrer des expositions en plein air.
Teevi Mackay souligne que la proposition d’un lieu de rassemblement et d’un endroit éducatif pour Gjoa Haven et la région élargie de Kitikmeot constitue un élément clé du projet.
La Pitquhirnikkut Ilihautiniq/Kitikmeot Heritage Society a pour mission de préserver, promouvoir et enseigner la langue et la culture inuinnaqtun. Depuis quelques années, l’organisation collabore avec le Centre Nattilik et poursuivra de le faire en étendant son soutien aux formations et ateliers.
La directrice générale, Emily Angulalik pose un regard favorable sur l’agrandissement de ce lieu historique. « Grâce aux programmes culturels dirigés par le centre du patrimoine, nous améliorerons certainement l’identité inuinnait » .
Le projet a aussi contribué à l’ajout d’autres éléments tels qu’une salle de formation artistique qui permet aux membres de la communauté de réaliser leurs œuvres et de partager leurs compétences, une pièce insonorisée où les aînés peuvent consigner leurs histoires orales, deux espaces de bureaux et une boutique de cadeaux offrant un choix plus varié.