Guidé par le leadership inuit, SINAA est le résultat d’un travail de près de trois ans entre différents partenaires publics, privés et autochtones afin de créer des solutions durables et axées sur les communautés pour la nature et les gens. L’annonce de cet accord sur dix ans avait d’abord été réalisée en février 2025 par Justin Trudeau, premier ministre de l’époque.
Protéger les terres et les eaux
« Le gouvernement du Canada est fier d’être aux côtés de la QIA et de nos partenaires alors que l’accord de SINAA passe d’une phase de planification à sa mise en œuvre. Il s’agit d’une conservation bien faite, dirigée par les Inuit, dirigée par la communauté et conçue pour avoir un effet durable. Ensemble, nous protégeons les terres et les eaux tout en soutenant les moyens de subsistance dans toute la région de Qikiqtani, ce qui profite aux gens, à la nature, et à une économie locale résiliente », affirme par voie de communiqué Joanne Thompson, ministre des Pêches.
Le mot « SINAA » signifie « le bord de la banquise, là où la glace côtoie la mer libre » en inuktitut.
Les ajouts de l’aire marine protégée Sarvarjuaq (73 737 km2) et de l’aire Qikiqtait, constituent les deux principaux changements proposés dans le document. L’entente prévoit également la préservation durable de la zone marine de Tuvaijuittuq.
SINAA est subventionné à hauteur de 200 millions de dollars par le gouvernement du Canada. « Le transfert des fonds étant maintenant complété, le rôle continu du Canada se concentre sur l’avancement des processus législatifs nécessaires pour protéger les zones identifiées dans le plan de conservation », révèle Tomie White des relations avec les médias pour Pêches et Océans Canada.
Promouvoir le leadership inuit
En plus de la conservation durable marine et terrestre, la mise en œuvre de l’accord SINAA devrait permettre au cours des dix prochaines années le renforcement de la gouvernance inuit grâce aux programmes Nauttiqsuqtiit dans les collectivités de Qikiqtani. D’autres engagements appuieront le financement de la formation et de l’équipement.
« SINAA reflète le pouvoir de la collaboration et la profondeur du leadership inuit dans la protection des terres et des eaux en recourant à des approches novatrices », indique Nathalie Provost, secrétaire d’État, responsable du dossier Nature.
Les 70 millions supplémentaires annoncés dans cette entente proviennent d’engagements d’organismes philanthropiques et seront gérés par Aajuraq Conservation Fund Society, une fiducie canadienne indépendante consacrée à la conservation, garantissant un financement stable et à long terme. Cette société est administrée conjointement par des représentants nommés par la QIA, les organisations philanthropiques signataires et Nunavut Tunngavik Incorporated (NTI).
« Ce modèle de gouvernance partagée renforce l’indépendance de l’Aajuraq Conservation Fund Society tout en assurant une forte représentation inuit dans les décisions liées à la gestion et à l’utilisation du fonds », soutient Tomie White.