Créé en 2019, le programme de bourse du RÉSEFAN se donne comme mission d’augmenter l’offre de services en santé et services sociaux en français, de valoriser les professionnels bilingues et de promouvoir l’aide existante.
Cette année, Raymonde Lonla et Lauryn Fato, deux étudiantes au Collège de l’Arctique du Nunavut se sont vu récompenser d’un soutien financier de 1000 $ chacune.
D’une somme de 500 $, la « Bourse de Formation en Langue Française » destinée aux spécialistes en santé souhaitant améliorer leurs compétences en français pour mieux supporter les communautés francophones a été décernée à l’infirmière Talia Grant.
Installer un climat de confiance
Raymonde Lonla est nouvellement diplômée en travail social et poursuivra son cheminement académique vers le baccalauréat cet automne.
Puisque son programme d’études est proposé en anglais, elle explique que la majorité du vocabulaire propre à son domaine ne se traduit pas littéralement en français. Pour parfaire ses connaissances en terminologie francophone, elle suivra une certification linguistique avant son entrée officielle sur le marché de l’emploi.
Bien que cette formation ne soit pas obligatoire, la jeune femme de 21 ans estime que cela contribuera à offrir des services de qualité aux francophones du Nunavut.
Elle se dit donc très heureuse d’avoir reçu un coup de pouce financier de 1000 $ puisqu’il lui servira à couvrir ces frais de perfectionnement.
En tant que francophone qui a grandi à Iqaluit, Raymonde Lonla a constaté à plusieurs reprises que les Nunavummiut d’expression française doivent la majorité du temps s’adapter pour obtenir des services, menant à une certaine incompréhension de la situation psychosociale ou médicale de la part du professionnel.
« Il y a des études qui montrent que quand tu parles à une personne dans sa langue maternelle, elle est beaucoup plus à l’aise à parler et beaucoup plus encline à te faire confiance. Donc, j’aimerais pouvoir donner ces services-là parce qu’il n’y en a pas beaucoup sur le territoire et il faudrait bien qu’on commence quelque part. »
De son point de vue, cette bourse est une excellente initiative, mais elle indique que c’est plus ou moins la seule qu’elle connait pour encourager les gens à travailler en français. « La communauté francophone est en train de s’agrandir, ça veut dire que les besoins grandissent aussi ».
Pour que chacun ait une voix
Âgée de 19 ans, Lauryn Fato est étudiante dans le programme en Soins infirmiers au Collège de l’Arctique du Nunavut. Elle a débuté sa formation en septembre 2023 et obtiendra son diplôme en juin 2027.
Elle exprime beaucoup d’enthousiasme face à ce prix qu’elle compte utiliser pour couvrir certains de ses frais de scolarité.

« J’étais tellement heureuse parce que c’est difficile de trouver des bourses dans le Nord qui ne sont pas dédiées seulement à la population inuit. Donc, c’était juste merveilleux d’avoir la possibilité d’avoir une bourse », poursuit celle qui estime que cette initiative gagnerait à être davantage connue.
Lorsqu’elle a emménagé au Canada, Lauryn Fato a d’abord résidé dans une province anglophone et révèle qu’elle commençait à « perdre » son français.
Vivant sur le territoire depuis 2023, elle considère qu’il est nécessaire d’offrir des services en français, même si les langues utilisées y sont majoritairement l’inuktitut et l’anglais.
« Il y a beaucoup de personnes de ma communauté qui parlent le français, mais quand ils vont à l’hôpital, ils ont des difficultés à pouvoir s’exprimer et à formuler leurs besoins. Je trouve que c’est important que quelqu’un puisse les aider à comprendre et faire le lien entre le système de santé et leurs attentes pour que chacun puisse avoir une voix ».

L’infirmière Talia Grant est la récipiendaire de la « Bourse de Formation en Langue Française » au montant de 500 $.