Lancée en 2022, la série sur les leaders autochtones de Postes Canada souligne l’implication d’Inuit, de Métis et de membres des Premières Nations qui ont consacré leur vie à préserver leur culture et à améliorer le niveau de bien-être des peuples autochtones à travers le pays.
Le timbre à l’effigie de Julia Haogak Ogina présente une photo de la femme prise en 2021 alors qu’elle se trouvait au festival Qaggiq d’Iqaluit en tenue de danse du tambour.
Faire briller une pratique traditionnelle
Lisa Liu des relations avec les médias pour Postes Canada indique que chaque année, la société d’État reçoit des dizaines d’idées de timbres de la population canadienne. Dans le cas d’Ogina, c’est l’organisation Inuit Tapiriit Kanatami (ITK) qui a soumis cette candidature.
Toutes ces suggestions sont présentées au Comité consultatif sur les timbres-poste, qui regroupe des personnes indépendantes expertes dans leur domaine.
« Postes Canada déploie un maximum d’efforts pour maintenir un équilibre entre les différentes régions et cultures en choisissant des sujets et des motifs qui illustrent fidèlement la diversité du Canada ».
Reconnue pour son implication dans la protection et la promotion de la culture et des langues de ses ancêtres ainsi que pour sa contribution à un projet pour trouver des chansons de danse du tambour oubliées, Ogina exprime avoir d’abord été incrédule face à cette annonce. Elle affirme qu’elle croyait que cette reconnaissance était plutôt destinée à des personnes plus âgées ou encore, décédées.
Ayant grandi au rythme des tambours, l’honorée estime que cette pratique traditionnelle représente avant tout une célébration et une façon d’exprimer les expériences vécues par les Inuit. « Les danses du tambour ont une grande importance culturelle. Elles offrent un espace de rassemblement communautaire, d’expression spirituelle et de transmission du savoir ancestral ».
Le 13 juin dernier à Ulukhaktok aux Territoires du Nord-Ouest, une cérémonie a eu lieu pour le dévoilement officiel du timbre.
« L’événement s’est déroulé dans ma ville natale avec ma famille tout autour de moi, car c’est là que j’ai d’abord appris ce que je sais de mes racines culturelles et de la façon dont les Inuit se sont connectés à la terre, aux animaux et à l’environnement »
Pour sa famille ce n’est pas la première fois que l’un de ses membres est mis en lumière par Postes Canada. En 1979, une œuvre d’Helen Kalvak, l’arrière-grand-mère de Julia, a été représentée sur un timbre intitulé « The Dance ».

Le timbre-poste met à l’honneur Julia Haogak Ogina alors qu’elle se trouvait au festival Qaggiq d’Iqaluit en tenue de danse du tambour.
Une richesse pour la région
Agissant à titre de gestionnaire linguistique pour la Kitikmeot Inuit Association (KIA), Ogina participe à la création d’un cadre linguistique régional et de programmes favorisant l’apprentissage oral et le transfert des connaissances.
Contactée pour commenter la nouvelle, la KIA se dit extrêmement fière que l’une des leurs ait été choisie pour être honorée par Postes Canada : « Julia mérite cette prestigieuse reconnaissance pour toutes ses réalisations et ses efforts visant à préserver, protéger et promouvoir la langue et la culture inuit. Nous sommes fiers de ses accomplissements, tant personnels que dans le cadre de son rôle à la KIA ».
« Sa présence, son dévouement et son expérience nous rendent encore plus efficaces pour soutenir le bien-être et le développement culturel de la communauté inuit de Kitikmeot »
De façon hebdomadaire depuis deux ans, Ogina dirige des danses du tambour avec son mari. Par ses enseignements, elle souhaite ainsi passer peu à peu le flambeau. « C’est en préparant la prochaine génération que nous gardons la langue vivante ».