le Vendredi 30 mai 2025
le Mercredi 28 mai 2025 8:00 Communauté

Raconte-moi une histoire… en inuktitut

Les jeunes Nunavummiut fréquentant la maternelle pourront écouter des histoires en inuktitut grâce à leur lecteur Yoto.  — Fournie par NBES
Les jeunes Nunavummiut fréquentant la maternelle pourront écouter des histoires en inuktitut grâce à leur lecteur Yoto.
Fournie par NBES
La nouvelle initiative Uqausiqput Tusaalagu vise à promouvoir l’alphabétisation des enfants inuit et gwich'in en mettant l’accent sur l’exposition à la langue orale. Par la distribution de boîtes d’alphabétisation Yoto aux classes de maternelle, les jeunes du Nunavut pourront apprendre l’inuktitut à leur propre rythme.
Raconte-moi une histoire… en inuktitut
00:00 00:00

L’initiative Uqausiqput Tusaalagu s’inscrit dans le mandat de la Commission aux langues autochtones qui soutient des projets novateurs et l’utilisation des nouvelles technologies dans l’enseignement et la revitalisation des langues.

Les lecteurs audio et sans écran Yoto permettront aux enfants inuit de la région de Qikiqtani et aux enfants gwich’in de la région du delta de Beaufort, dans les Territoires du Nord-Ouest, d’écouter des histoires quand ils le souhaitent.

L’exposition au langage oral

La Qikiqtani Inuit Association (QIA), Inhabit Media, la Northwest Territories Linguistic Education Society, ainsi que la Nunavut Bilingual Education Society (NBES) collaborent à cette importante initiative de revitalisation linguistique.

Selon Louise Flaherty d’Inhabit Media, tout le monde n’a pas la chance d’entendre l’inuktut parlé à la maison.

« Nous savons que l’exposition à la langue orale est essentielle à l’acquisition linguistique. Offrir à nos enfants davantage d’occasions d’entendre une langue orale riche est crucial pour la survie de la langue inuit. Le projet Yoto permettra aux enfants d’écouter une langue orale riche en inuktut, dans le confort de leur foyer. Je crois que cette initiative axée sur l’oralité pourrait contribuer à renforcer notre langue au Nunavut. »

— Louise Flaherty, Inhabit Media

Holly McCann, gestionnaire de projet à la NBES reconnaît aussi l’importance de l’exposition au langage oral pour le développement des compétences fondamentales en littératie. Elle affirme que son organisation est constamment à la recherche de projets et d’initiatives qui fournissent des outils aux enseignants et aux parents du Nunavut : « Cette initiative permettra d’augmenter considérablement l’exposition au langage oral à la maison dans la petite enfance. De plus, plusieurs des livres que la NBES a codéveloppés seront utilisés pour cette initiative. Nous sommes très enthousiastes à l’idée de voir que nos travaux antérieurs sont utilisés d’une nouvelle manière pour soutenir et promouvoir la langue inuit ».

La NBES n’était toutefois pas en mesure de communiquer pour le moment les titres de livres qui seront fournis aux jeunes Nunavummiut avec leur lecteur audio.

Holly McCann estime que ce projet est intéressant puisque tout le monde aime se faire raconter des histoires : « En suivant le texte et les images, les enfants peuvent écouter l’histoire racontée. Nous espérons que cela fera partie de leur routine et qu’ils continueront à utiliser l’outil Yoto tout au long de la journée, et surtout avant d’aller au lit. Entendre un langage riche avant de s’endormir est très important pour son développement ».

Des ressources nécessaires

Malgré le fait que plusieurs organismes ont travaillé à s’assurer qu’il y ait de plus en plus de ressources en inuktitut chaque année, Holly McCann croit qu’il y a toujours un important manque à combler. « Aujourd’hui, compte tenu de l’importance de l’exposition au langage oral, surtout avec moins d’inuktitut parlé à la maison, nous espérons voir beaucoup plus de ressources qui incluent le langage oral ».
 
Pour sa part, QIA se dit fière de soutenir cette initiative qui vient complémenter le travail important qu’elle mène actuellement en matière d’éducation préscolaire en inuktitut et en revitalisation de la langue inuktitut chez les enfants d’âge scolaire.

L’organisation estime que ce projet, ainsi que le partenariat qui en découle, constitue une étape clé pour garantir l’accès à des ressources pour tous les enfants parlant l’inuktitut et le gwich’in.