Allumer l’étincelle et nourrir l’amour du patinage de vitesse : tels étaient les objectifs du camp à Iqaluit. À un an des Jeux d’hiver de l’Arctique de Whitehorse, qui de mieux qu’une figure internationale de la discipline, aux quelque 6 médailles olympiques et 16 titres mondiaux, accompagnée par un ancien entraîneur de l’équipe du Canada, pour progresser ?
Durant leur séjour, Charles Hamelin et Jonah Hurtubise ont entre autres offert une conférence à l’École des Trois-Soleils, en plus des sessions d’entraînement avec la Nunavut Speed Skating Association, afin de promouvoir le patinage de vitesse et inspirer les jeunes.
Pourquoi avez-vous accepté de venir à Iqaluit ?
Charles Hamelin : Je crois que d’aller enseigner le patinage à des jeunes et de les inspirer, c’est ce qui compte le plus pour moi. Venir dans l’Arctique canadien était un rêve !
Jonah Hurtubise : C’est ma deuxième année consécutive à Iqaluit et ce ne sera certainement pas la dernière ! La raison pour laquelle j’ai décidé de venir entraîner le club local ici à l’origine était de vivre l’Arctique canadien en personne et plus important encore, de rencontrer les athlètes et les entraîneurs locaux qui représentent fièrement la grande communauté du patinage de vitesse au Canada. C’est un grand pays et il est spécial de voir l’impact que ce sport a dans nos provinces et territoires. Le Club de patinage de vitesse d’Iqaluit est un exemple parfait de soutien parental et communautaire. […] Certains des plus grands athlètes du Canada viennent de petits clubs ; je dirais même la majorité d’entre eux.

L’Arctique canadien, un rêve pour les deux sportifs.
Qu’y avait-il au programme pour les patineurs durant la semaine de camp ?
CH : Des rencontres dans les écoles pour promouvoir le patin et une rencontre avec la population pour leur faire découvrir le patinage de vitesse courte piste ont eu lieu. Par la suite, nous avions beaucoup de patin sur la planche tous les jours avec les jeunes sur glace et hors glace. Beaucoup de technique était au programme pour qu’ils puissent mieux patiner : vitesse, relais et courses. Deux personnes ont réussi à battre leur temps personnel, ce qu’il leur a valu un beau petit gâteau partagé avec tout le monde.
JH : Nous rencontrons les entraîneurs du club et préparons les patins et les lames pour les athlètes ; un service qui est nécessaire au moins une fois par saison à leur niveau. […] C’est un camp intensif qui peut vraiment vous réveiller d’une certaine manière et vous ouvrir les yeux sur de nouveaux potentiels.
Quelles sont vos impressions concernant l’intérêt des jeunes pour ce sport ?
CH : Il y avait une super belle énergie hors glace et sur glace ! Les jeunes aimaient les conseils et voulaient s’améliorer. Et c’est l’essentiel ! Après notre boulot est facile : simplement les garder motivés.
JH : Cette semaine était bien remplie pour nos athlètes et leur a donné l’occasion de se concentrer pleinement sur leur entraînement. Le patinage de vitesse n’est pas toujours facile et nous pouvons facilement tomber dans une routine confortable pour éviter les défis de ce sport olympique. Notre objectif ici était de nous assurer que ces athlètes s’amusent, s’entraînent correctement pour leur développement, mais aussi de les aider à sortir de cette « routine confortable ».

Séance physique au gymnase des Trois-Soleils.
Comment avez-vous trouvé les infrastructures de la ville et l’ambiance du club ?
CH : L’ambiance du club est incroyable ! Avec tous les bénévoles qui s’impliquent pour leurs enfants, je revois l’ambiance que je vivais quand j’étais à mon club de Sainte-Julie. Mais ici, c’est à un autre niveau avec toutes les difficultés de développement, le coût pour voyager afin d’aller compétitionner dans le Sud. Les installations sont un peu vieilles, mais je trouve qu’elles font la « job » et les travailleurs font du bon travail malgré les petits bris imprévus.
JH : Lors de ma première année, je m’attendais à ce que les installations soient très différentes, mais à mon arrivée, j’ai été agréablement surpris de voir les installations locales ici à Iqaluit. Ce n’est peut-être pas neuf, mais c’est normal pour les petits clubs et les communautés. Ma première impression a été un sentiment de nostalgie. Mon club d’origine avait la même ambiance de vestiaire.
Comment développer le patinage à Iqaluit et plus largement dans les communautés éloignées ? Avez-vous identifié des défis ? Si oui, lesquels ?
CH : Premièrement, il faut des parents et entraîneurs impliqués et trouver des idées ingénieuses pour amener les jeunes qui patinent déjà soit du hockey ou du patinage artistique à faire des activités communes pour s’assurer que les associations sportives du coin se serrent les coudes au lieu de se battre pour les heures de glace.
JH : Je pense que nos visites dans les écoles locales aideront à susciter un intérêt local à l’avenir. À l’approche des Jeux olympiques d’hiver de 2026 à Milan-Cortina, je pense que l’intérêt local pour le sport sera important au cours des 12 prochains mois et au-delà. […] Je pense que des sessions de « power skating » et des événements de « cross training » hockey/patinage de vitesse pourraient être une initiative intéressante pour initier les habitants à deux de nos sports olympiques les plus réussis !