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le Mercredi 17 juillet 2024 13:05 | mis à jour le 17 juillet 2024 16:49 Francophonie

Les trois territoires s’unissent pour la mise en œuvre de services postsecondaires en français

La délégation représentant l’AFN à Whitehorse se composait de Marie-France Talbot, gestionnaire du Centre de formation Qaujimaniq, Marick Romedenne, formatrice au Centre de formation et Goump Djalogue, président de l’Association des francophones du Nunavut. — Crédit : Marie-France Talbot
La délégation représentant l’AFN à Whitehorse se composait de Marie-France Talbot, gestionnaire du Centre de formation Qaujimaniq, Marick Romedenne, formatrice au Centre de formation et Goump Djalogue, président de l’Association des francophones du Nunavut.
Crédit : Marie-France Talbot
L’équipe du Centre de formation Qaujimaniq de l’Association des francophones du Nunavut (AFN) a récemment participé aux discussions entourant un projet panterritorial de gouvernance et de collaboration pour le postsecondaire en français.
Les trois territoires s’unissent pour la mise en œuvre de services postsecondaires en français
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En 2023, l’AFY a réalisé une étude au sujet des services postsecondaires en français sur leur territoire qui comprenait une collaboration possible avec le CNF.

Au même moment, le Centre de formation Qaujimaniq démarrait ses services, ce qui a rapidement donné lieu à une collaboration entre les trois territoires pour le postsecondaire en français.

Débutant par des discussions informelles, le projet a pris une tournure plus officielle après que l’AFY ait reçu un financement pour que les organisations puissent travailler ensemble sur la mise en place de cette initiative.

Une belle avancée

La délégation représentant l’AFN à la rencontre de Whitehorse se composait de Marie-France Talbot, gestionnaire du Centre de formation Qaujimaniq, Marick Romedenne, formatrice au Centre de formation et Goump Djalogue, président de l’Association des francophones du Nunavut.

Des membres du conseil d’administration et des employés de l’AFY et du CNF étaient aussi présents.

Durant ces trois journées de travail, des démarches de design thinking ont été réalisées et le groupe a pu évaluer les besoins, ressortir les réalités similaires des trois territoires et partager leurs idées au sujet de la vision du projet.

À la fin de ce rassemblement, une entente de collaboration a été signée entre les trois partenaires et un comité de mise en œuvre, qui s’est engagé à se rencontrer sur une base mensuelle, a été créé.

Goump Djalogue (centre), président de l’AFN, était à Whitehorse en juin pour la signature d’une entente de collaboration entre l’AFN, l’AFY et le Collège Nordique.

Crédit : Manon Touffet

« Cette entente marque une étape cruciale pour le développement de l’éducation et des services en français dans les territoires. Elle témoigne de notre engagement collectif à créer et enrichir l’offre de programmes postsecondaires et de formations continues pour mieux répondre aux besoins de nos communautés francophones. En travaillant ensemble, nous pouvons non seulement améliorer l’accès à l’éducation en français, mais aussi renforcer la vitalité de nos communautés », affirme Goump Djalogue.

Le président de l’AFN estime qu’investir dans l’éducation et la formation continue permet d’assurer la pérennité et la croissance de la francophonie dans les territoires.

La réalisation d’un plan d’action pour les trois prochaines années fera partie des premières tâches du comité de mise en œuvre, qui sera composé de deux personnes par territoire.

Beaucoup de démarchage auprès du gouvernement fédéral et des gouvernements territoriaux est à prévoir.

Le groupe de travail souhaite avant tout s’assurer que les étudiants et les communautés se retrouvent au centre de la démarche.

« En travaillant ensemble, on va avoir un projet par les territoires, par les communautés, pour les communautés, fait avec les communautés », soutient Marie-France Talbot.

Ultimement, il est souhaité que les jeunes n’aient plus à quitter leur territoire pour se former, et que les gens qui y vivent avec leur famille et qui souhaitent se lancer dans une deuxième carrière ou encore, obtenir un nouveau diplôme puissent le faire en français dans leur communauté.

Une base solide sur laquelle s’appuyer

Au Nunavut, le Centre de formation Qaujimaniq est encore relativement nouveau.

« On est encore un peu dans une phase de sensibilisation tant au niveau de la communauté que des gouvernements pour dire “On existe, voici l’offre qu’on veut faire, voici les besoins de la communauté, voici comment on voit qu’on pourrait vous aider à les combler” », souligne Marie-France Talbot.

Elle estime qu’en s’alliant aux deux autres territoires, le Centre de formation contribue à « la force du nombre ».

« Mon épaule à la roue puis ma contribution, elle est de la grandeur de ma communauté, mais ça fait quand même une différence », soutient-elle.

Par exemple, si pour démarrer un programme, un certain nombre d’apprenants est requis et que le Nunavut en fournit quelques-uns, cela peut faire en sorte qu’un projet se concrétise.

Cela permet aussi de recruter les formateurs et le personnel dans les trois territoires.

Selon Goump Djalogue, cette collaboration est d’une importance capitale pour l’AFN, en tant qu’organisme porte-parole et de développement communautaire des franco-nunavummiut.

« Elle permet de garantir que nos efforts pour promouvoir et soutenir la francophonie portent leurs fruits à long terme. En offrant des opportunités éducatives accrues, nous contribuons à la formation d’une nouvelle génération de leaders franco-nunavummiut qui joueront un rôle essentiel dans le développement de nos communautés, mais encore plus, nous contribuerons ainsi à soutenir une main-d’œuvre qualifiée qui pourra offrir les services en français à nos communautés », déclare-t-il.

Alors que l’AFY a une offre de services semblable à l’AFN en proposant des services de formation associés au communautaire, le CNF est sur le point d’obtenir son accréditation, ce qui lui permettra de délivrer des diplômes.

Tout ce travail déjà réalisé constitue des assises solides pour le développement du projet.

« On commence par là parce que ça, c’est là, c’est en place, on continue de le grandir, on continue de construire là-dessus. Ça, je pense, c’est comme notre base. Après ça, on mise aussi sur les avancées qui ont été faites par le Collège nordique où eux, ils sont dans un processus où ils vont bientôt avoir leur accréditation », explique Marie-France Talbot.

Malgré des différences, les trois territoires possèdent des enjeux similaires tels que les grandes distances et l’absence ou le peu de services en français pour les adultes au niveau postsecondaire.

La récente rencontre a permis aux organisations de démontrer leur grande motivation et leur désir profond de travailler ensemble sur ce projet d’envergure.